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Analyse média

Insigne : Jeton en bronze de forme pentagonale figurant à l’avers un profil tête à gauche d’une femme en chignon au dessus de l’inscription « METZ A SES LIBERATEURS 19 NOVEMBRE 1944 ».
Au revers, le blason de la ville de Metz, quatre étendards entrecroisés franco-américains, sur fond d’une vue de la cathédrale de la ville.

Ruban et agrafe : Mi-parti noir et blanc aux couleurs de la ville de Metz. Pour être complet, le ruban doit être agrémenté de son agrafe particulière à tiges, portant l’inscription « METZ ».

Avec la médaille a été attribué un diplôme. Il représente, sous eux drapeaux flottants français et américain, un paysage de la ville de Metz, la porte des Allemands, à proximité de laquelle se fit l'entrée des troupes alliées dans la ville en novembre 1944 ; dans le fond se distingue la silhouette de la cathédrale. 

Contexte historique

L'idée de la création cette médaille à été exprimée le 22 novembre 1944 par le général Walker, commandant le XXe Corps d'Armée US et le 7 décembre le maire de la ville de Metz, M. Gabriel Hocquard proposa à ce général de concrétiser son idée. Le 12 décembre, le conseil municipal de la ville de Metz adopte le projet. Et le 23 décembre, sur la place d'armes, le 1er magistrat de la cité messine remet une médaille au drapeau du XXe corps d'armée américain avec un diplôme. Il serait intéressant de savoir qu'elle était cette médaille car en fait la médaille de Metz a été conçue par le sculpteur messin Niclausse un peu plus tard. 

La médaille a été présentée le 16 mai 1945 au conseil municipal qui l'adopta aussitôt en votant un crédit de 3 millions de francs pour un tirage de 100.000 exemplaires, réalisés par la maison Arthus Bertrand.

Le réglement du 31 décembre 1945 fixant les conditions d'attribution de la médaille a prévu qu'elle serait délivrée par un Comité de huit membres siégeant à l'Hôtel de Ville de Metz aux combattants des armées françaises ou alliées et aux résistants qui ont pris part à) la libération de Metz entre le 1er septembre et le 25 décembre 1944. L'attribution de la médaille est sanctionnée par un diplôme signé par le maire de Metz, délivré gratuitement. Les titulaires doivent se procurer la médaille à leurs frais auprès du Comité. Les noms des titulaires sont inscrits sur le Livre d'Or de la Médaille de Metz qui est déposé à l'Hôtel de Ville. 

Le 29 septembre 1945 puis le 12 octobre 1945, le maire de Metz demande à Gaston Palewski, directeur du cabinet du général de Gaulle, d'intervenir auprès du chef du gouvernement "afin d'obtenir pour la médaille de Metz le décret qui l'apparenterait à une décoration, et qui permettrait aux soldats de l'Armée américaine de la porter comme ils le font pour la médaille de Verdun". La demande est alors transmise à la Grande Chancellerie. Le 31 octobre, le maire s'adresse directement au Grand chancelier de la légion d'Honneur car "le général de Gaulle ne pense pas qu'elle puisse être élevée au rang de décoration militaire". Dans sa lettre, le maire rappelle que cette médaille a été offerte au président des Etats-Unis par de Gaulle lors de son voyage à Washington. Le 8 novembre 1945, il adresse à Palewski une copie de la lettre de remerciement de Truman. 
Le 7 novembre 1945, le général Dassault, Grand chacelier, informe Palewski qu'il partage l'opinion du général de Gaulle : "La médaille de Metz est, en effet, entièrement assimilable à la médaille de Verdun de l'autre guerre. Or, il a été admis après délibération et avis du Conseil de l'Ordre que la médaille de Verdun ne pouvait être élevée au rang de décoration militaire officielle". Le maire de Metz est informé de cette décision. Le général Dassault souligne cependant dans un courrier du 14 novembre 1945 que la médaille de Metz "peut seulement être portée dans certaines cérémonies officielles, dans les réunions d'anciens combattants de Metz et lors des pélerinages éventuellement organisés sur les champs de bataille de la région messine"

La première distribution de médailles a été effectuée le 25 novembre 1945 à l'occasion du 1er anniversaire de la libération de Metz. Ce jour 500 décorations ont été livrées avec un écrin. 
1800 décorations ont été ensuite réalisées et attribuées sans écrin. Sur les 100.000 décorations prévues lors du conseil municipal du 16 mai 1945, le chiffre de médailles prévues est tombé à 30.000. Combien ont été réellement frappées ? D'où plusieurs légendes urbaines sur la supposition d'un important stock dans les réserves de l'hôtel de ville de Metz ! En 1990, le stock était officiellement épuisé. Selon la revue Symboles et Traditions, 2.300 médailles ont été frappées et un peu plus de 2.000 attribuées.

Selon les chiffres recueillis sur la liste des attributions, ont été décorés : 1 539 Français dont 27 femmes (298 FFI ont été décorés), 675 Américains, 4 Yougoslaves, 1 Hollandais, 1 Belge et 1 Polonais, soit 2 221 médailles. A titre collectif, huit décorations ont été attribuées dont une au fanion de l'amicale des anciens maquisards et resistants de la Police d'Etat de la Moselle (février 1946), et 3 médailles à titre exceptionnel à savoir le général de gaulle et les présidents US Truman et Eisenhower (21 novembre 1954 à l'occasion du 10e anniversaire de la libération de Metz).

Abondamment copiée, la médaille de la libération de la Ville de Metz est une rareté très prisée des collectionneurs.

Il est intéressant de noter que s'il existe une médaille française, les Allemands eux aussi commémoreront cette bataille non par une médaille mais une bande de bras. Instituée le 24 octobre 1944, cette bande de bras est décernée comme décoration de combat à ceux ayant participé à la défense de la ville dans le cadre du Kampfgruppe von Siegroth pendant au moins 7 jours ou ayant été tués ou blessés et comme insigne commémoratif pour les élèves et cadres de l'école d'infanterie de Metz repliée sur Meseritz (Pologne actuelle).