Création d'une Commission d'épuration économique, Marseille, septembre 1944

Légende :

Arrêté n° 131 paru au B.O. n° 12 du CRR créant une Commission d'épuration des organismes économiques pour la région de Marseille, 13 septembre 1944

Genre : Image

Type : Arrêté

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Détails techniques :

Document imprimé d'une page.

Date document : 13 septembre 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

Le commissaire régional de la République (CRR) représente le GPRF en région. L'ordonnance du 10 janvier 1944 lui donne de très larges pouvoirs.
Raymond Aubrac, nommé commissaire régional de la République pour la région de Marseille par le général de Gaulle, prend son poste à la préfecture le 24 août 1944, alors que les combats pour la libération de la ville ne sont pas terminés. Il met en place un service juridique chargé de mettre en forme juridique les décisions du CRR. Les textes officiels ainsi que les ordonnances du GPRF que Raymond Aubrac a apportées d'Alger sont publiés au Bulletin officiel du commissariat régional de la République de Marseille. Il s'agit d'inscrire l'action du CRR dans un cadre légal incontestable.

L'arrêté n° 131 institue un comité consultatif d'épuration économique. De composition très resserrée de quatre membres, il doit fournir au CRR les propositions d'épuration touchant les entreprises, alors qu'une épuration de fait a commencé dès la libération de la ville et que Raymond Aubrac a déjà procédé à des réquisitions d'entreprises comme celle des Aciéries du Nord, réalisée le 10 septembre.


Sylvie Orsoni

Contexte historique

Le programme du CNR promet « une démocratie économique nouvelle ». Les mouvements et la presse de la Résistance, les organisations syndicales - au premier rang desquelles la CGT - réclament une épuration économique vigoureuse pour sanctionner un patronat jugé globalement réactionnaire et qui a voulu profiter des malheurs du pays pour revenir sur les conquêtes sociales du Front populaire. La population dans son ensemble, frappée par les pénuries, condamne ceux qui ont profité des circonstances pour s'enrichir.

La Commission d'épuration mise en place par l'arrêté n° 131 doit permettre de poursuivre l'épuration économique en fournissant au CRR des listes d'entreprises à épurer. Raymond Aubrac anticipe sur les ordonnances des 16 et 18 octobre 1944, qui organisent l'épuration des entreprises et la répression des profits illicites.


AuteurSylvie Orsoni

Sources :

Pierre Guiral, La Libération de Marseille, Paris, Hachette littérature, 1974.

Robert Mencherini, La Libération et les années Tricolores (1944-1947). Midi rouge, ombres et lumières, tome 4, Paris, Syllepse, 2014.

Henry Rousso, « L'épuration en France, une histoire inachevée », in Vingtième siècle, PFNSP, n° 33, 1992, pp. 78-105.