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La résurrection du port de Marseille, août 1945

Légende :

Article intitulé "La résurrection du port de Marseille", Le Provençal, 8 août 1945

Genre : Image

Type : Article de presse

Source : © Collection R. Mencherini Droits réservés

Détails techniques :

Documents imprimés sur papier journal (voir recto-verso).

Date document : 8 août 1945

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

Cet article non signé, paru en première page du Provençal – Organe des Patriotes Socialistes et Républicains – du 8 août 1945, se signale par sa brièveté (la deuxième et la troisième colonnes n'égalent pas, ensemble, la longueur de la première) et par sa valeur strictement informative : une suite de détails, avec chiffres à l'appui, sont rapportés pour défendre la thèse à l'origine de cet article : le port de Marseille est en train de ressusciter. Cet événement est annoncé par un gros titre en caractères gras, avec l'utilisation de différentes casses et graisses de caractères, procédés qui se retrouvent dans le corps de l'article.


Alain Giacomi

Contexte historique

La fin de la bataille de Marseille, le 28 août 1944, laisse évidemment entier le problème de la pénurie consécutive aux années de guerre, mais aussi celui de la reprise urgente et nécessaire d'une activité économique pour une ville qui vivait depuis des siècles en grande partie de ses activités portuaires. Suite à l'interdiction d'accès au port et à la destruction des installations portuaires d'août 1944, cette nécessité a trouvé un écho favorable auprès des autorités américaines qui se sont vite attachées à rétablir un trafic maritime pour couvrir des besoins militaires et pourvoir, aussi, à la satisfaction des besoins de la population (ravitaillement) ou des usines (énergie et matières premières). Ainsi, dès le 12 septembre, les Américains réussirent à se frayer un passage après avoir procédé à de vastes opérations de déminage ; et le lendemain des navires pouvaient être déchargés en utilisant des chalands automoteurs et des engins amphibies, alors même qu'ils ne restent plus alors que 300 mètres de quais d'un seul tenant et seulement 4 grues, toutes les passes étant par ailleurs bouchées.

Dès le 1er décembre 1944 (et non vers le 14 avril 1945, comme le dit l'article), les autorités américaines remettent l'exploitation de la zone sud du port (bassins de la Joliette, du Lazaret et d'Arenc) à la Direction Civile du port. Indépendamment du nombre de navires coulés qui doit nettement être revu à la hausse (au moins 173 au lieu de 73, mais peut-être s'agit-il d'une coquille ?), les chiffres fournis par le journaliste donnent une idée précise de l'ampleur du travail accompli en concertation par les autorités américaines et françaises pour parvenir aux 35 % du port à nouveau utilisable. Ce dernier connaît ainsi une résurrection qui se traduit, notamment, par une reprise de ses activités militaires (réembarquement de troupes américaines), alors même que l'état de l'outillage reste toutefois préoccupant: une trentaine de grues seulement ont été réparées. Toutefois, la grue flottante Goliath, de 150 tonnes, a pu être sauvée et servir de nouveau.


Auteur : Alain Giacomi

Sources :

Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947). Midi rouge, ombres et lumières. Une histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône de 1930 à 1950, tome 4, Paris, Editions Syllepse, 2014.

"La renaissance du port de Marseille", Notes documentaires et études,  n° 213, Ministère de l'Information, 5 janvier 1946.