Pierre Barriol

Légende :

Pierre Barriol, résistant dirigeant des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) à Saint-Rémy-de-Provence - sans date

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Robert Mencherini Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Sans date

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Saint-Rémy-de-Provence

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Contexte historique

Pierre Barriol, né le 8 juin 1903 à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), est le fils de Joseph Barriol et de son épouse, née Jeanne Gabriel.

En 1944, agriculteur célibataire, il vit avec son père, âgé, et un frère malade, dans un mas de la Galine à Saint-Rémy, proche de la coopérative boulangère « l’Amicale ». Il fréquente celle-ci en voisin, y apporte légumes et fruits et, très sociable, aime venir bavarder avec les gérants. Il est, selon le témoignage de Casimir-Pierre Mathieu, dirigeant des Mouvements unis de la Résistance (MUR) à Saint-Rémy, « non enrôlé dans la Résistance ».

Au cours de l’après-midi du 9 juin 1944, en visite à la coopérative de la Galine, il se trouve nez à nez avec les légionnaires français de la compagnie Brandebourg, qui, dans le quartier, jouent, depuis plusieurs heures, la comédie de (faux) maquisards. Ces derniers l’abusent, et avides de nourriture, ils obtiennent même qu’il retourne dans son mas chercher des œufs, accompagné toutefois par l’un des leurs. Lorsque, dans la soirée, les légionnaires Brandebourg se dévoilent, Pierre Barriol est, avec ses amis, conduit, mains sur la tête, dans une gloriette proche et soumis sans doute, comme eux, à la torture. Au cours de la nuit, des soldats allemands arrivent avec un camion, sur lequel Pierre Barriol et ses amis sont chargés et rejoignent probablement un autre prisonnier originaire de Lyon, René Neyrand*. Eugène Thiot* y est hissé, mort ou mourant. Le véhicule prend la direction d’Orgon, s’arrête brièvement quelques kilomètres plus loin pour jeter dans le fossé le corps d’Eugène Thiot* et le camion s’immobilise enfin à mi-chemin de Lamanon et Sénas. Là, entre la voie ferrée Miramas-Cavaillon (Bouches-du-Rhône - Vaucluse) et le canal des Alpines, sont assassinés par coups de feu, de crosse et à l’arme blanche, avec Pierre Barriol, Charles Gras*, Delfo Novi*, René Neyrand*, les frères Louis et Marcel Roudier*. Les corps des deux derniers sont retrouvés, quelques jours après sur le territoire de la commune de Sénas et les quatre autres dépouilles sur celui de la commune de Lamanon, quartier de la Baptistine.

Pierre Barriol fut d’abord inhumé à Lamanon, puis, après des obsèques solennelles à Saint-Rémy, le 5 décembre 1944, dans le cimetière de cette ville. Reconnu mitrailleur au sein des MUR, il obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur la plaque commémorative de la coopérative de la Galine et sur la stèle érigée entre Sénas et Lamanon, le long du canal des Alpines. Il est également gravé sur la plaque, « Guerre de 1939-1945 » du monument aux morts de la place de la République, sur celle scellée au début de l’avenue de la Résistance au centre de Saint-Rémy (avec la mention erronée FTPF) et sur le monument aux morts de la Résistance du cimetière de cette ville.

 

* Se référer aux biographies dans le bandeau des médias.


Auteur : Robert Mencherini

Sources :

Dossier DAVCC, Caen, 21 P 14421 ;

Archives departementales des Bouches-du-Rhône, 76 W 129, rapports de gendarmerie, 11, 12 et 16 juin 1944 ;

Archives departementales du Gard, 3U7, article 252, dossier Paolino Honoré ;

Casimir-Pierre Mathieu, La résistance à l’oppression, la première et deuxième guerre mondiale, La Résistance, Saint-Rémy, chez l’auteur, Cavaillon, Imprimerie Mistral, 1978, p. 316 et sq. ;

Marcel Bonnet, « Le massacre de “La Galine”, 9-10 juin 1944 », Revue de l’Amicale laïque de Saint-Rémy-de-Provence, 1984, reproduit (avec des documents) in Marcel Bonnet, Le massacre de “La Galine”, 9-10 juin 1944, présenté par André Bonafos et par Rémy Bonein (chef de groupe du quartier de la Galine 1940-1943), Eyrargues, Édition espace culturel Eyrarguais, 1996 ;

Véronique Sassetti, « Saint-Rémy de Provence pendant la Seconde Guerre mondiale », mémoire de maîtrise, dir. R. Mencherini, Université d’Avignon et des pays de Vaucluse, 1996, dactylographié ;

Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944), Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Paris, Syllepse, 2011 ;

Robert Mencherini, notices de La Galine, lieu d’exécution, et biographies des victimes, Dictionnaire Maitron des Fusillés (et site Internet Maitron en ligne).