Issu d'un milieu enseignant radical et laïc, Pierre Brossolette (1903-1944) est reçu premier à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm en 1922. Agrégé d'histoire en 1925, il choisit le journalisme, se spécialisant dans l'étude de la politique internationale. Militant socialiste, particulièrement actif au sein de la fédération de l'Aube à partir de 1932, il accède en 1936 au monde de la radio, par le biais d'une chronique quotidienne au Radio-Journal de France de Paris-PTT, et y dénonce sans relâche l'hitlérisme et l'esprit de Munich. Après la débâcle de 1940, il s'engage très vite dans la Résistance, en se liant au réseau du Musée de l'Homme puis à la Confrérie Notre-Dame du colonel Rémy. Appelé à Londres par le général de Gaulle en avril 1942, devenu l'adjoint du colonel Passy au BCRA, il effectue plusieurs missions en France afin de recenser et fédérer les mouvements de Résistance et de les convaincre de reconnaître l'autorité de la France combattante, mais aussi de préparer les nouvelles structures à mettre en place à la Libération. En juin et juillet 1943, Pierre Brossolette remplace Maurice Schumann au micro de la BBC, avant de regagner la France en septembre. Il s'agit cette fois, après l'arrestation de Jean Moulin à Caluire, d'installer le nouveau délégué du CFLN, Émile Bollaert, et d'assainir la situation de l'Armée secrète compromise par plusieurs arrestations. En février 1944, au terme d'une quatrième tentative infructueuse pour rentrer en Angleterre, Pierre Brossolette est arrêté en Bretagne. Identifié peu après et ramené à Paris, il est torturé par la Gestapo et se suicide en se jetant par une fenêtre de l'immeuble de l'avenue Foch le 22 mars.