Né à Nîmes (Gard) en janvier 1907, Maurice Gleize entre en apprentissage en 1919 dans une imprimerie de la ville, tout en suivant les cours du soir de l'École des Beaux-Arts. Il y obtient un premier prix d'architecture en 1923. Il fréquente aussi le Conservatoire, où lui sont décernés des prix de solfège et de violoncelle. Après avoir vécu quelque temps de sa musique, il reprend son métier d'ouvrier du livre après son mariage en 1930 et la naissance de son fils Jean, et s'installe à Paris en 1931. Il exerce toujours ses talents de violoncelliste avec Paul Bazelaire, professeur au Conservatoire national de musique, s'initie à l'harmonie avec Henri Sauveplane et se lie avec le luthier Paul Kaul qui, en 1938, l'aide à acquérir son imprimerie. Engagé de longue date dans l'action syndicale, il y a pour principaux clients la CGT et les journaux communistes. Après une brève parenthèse due à la mobilisation de 1939, l'imprimerie poursuit ses activités et, fin octobre 1940, à la demande de Raymond Losserand, conseiller municipal communiste du XIV earrondissement, Maurice Gleize accepte d'imprimer pour le comité central du Parti des tracts et des publications clandestines telles que L'Humanité, La Vie ouvrière, La Terreou Les Cahiers du Communisme. Sortent aussi des presses de la rue des Cloys (XVIII earrondissement) le Manuel de combatdes FTPF et, en septembre 1941, le premier numéro de France d'abord. Arrêté en mars 1943, Maurice Gleize est emprisonné à la prison de la Santé puis à Blois, avant d'être déporté au camp de Neuengamme puis au kommando de Fallersleben. Libéré en mai 1945, mais atteint du typhus, il ne rentre à Paris qu'en septembre et reprend ses activités. Ses positions militantes pendant la guerre d'Algérie lui valent un nouveau séjour à la Santé en 1956. Quant à ses relations avec le Parti communiste, elles ne tardent pas à se détériorer, à la suite des affaires Tito, Marty et Tillon. Très lié à ce dernier, Maurice Gleize est l'un des animateurs de l'association nationale "Mémoire et Histoire des Francs-Tireurs et Partisans". Il devient surtout, aux côtes de Jacques Courtois, l'imprimeur puis le directeur de la revue oppositionnelle Unir Débat pour le socialisme, se démarquant ainsi avec force de l'appareil du Parti. À partir du début des années soixante-dix, retiré à Gournay-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), Maurice Gleize se consacre à la musique et à la poésie, publiant plusieurs recueils et ouvrages, jusqu'à son décès en 2003.
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