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Présentation du parcours mené avec une classe de Troisième du collège Jean Vilar (La Courneuve, 93)

1 parcours (20 heures d’atelier, 10 heures de sorties culturelles choisies par l’auteur, la Mél, la Fondation de la Résistance et l’équipe enseignante, 10 heures d’analyse et restitution)
1 auteur : Françoise Henry
1 classe du Collège Jean Vilar de La Courneuve (93) : 23 collégiens de troisième générale

Objectifs du parcours : Cette année, la Mel, avec le concours de la Fondation de la Résistance, a soutenu le parcours « Voir, dire, écrire la Résistance aujourd’hui » imaginé avec Françoise Henry, romancière et poète, au Collège Jean Vilar de La Courneuve. Ce parcours repose sur un travail d’écriture de fictions sur la Résistance et interroge les liens qu’entretiennent l’histoire et la littérature dans la transmission des faits historiques et de la mémoire de ses acteurs.
Françoise Henry a publié en 2011 aux éditions Gallimard, un texte qui oscille entre récit et poésie, intitulé Plusieurs mois d’avril. Elle raconte l’arrestation et la déportation de son grand-oncle qui était l’un des responsables d’un réseau de cheminots. La quête éperdue des traces du disparu menée par sa femme après la guerre jalonne le récit. Françoise Henry dans ce récit poétique, qui met en scène des membres de sa famille, pose la question de l’héritage et de la légitimité d’écrire après la barbarie nazie par quelqu’un qui n’en fut pas un témoin direct.

L’auteur a souhaité partager avec les élèves cette œuvre et les documents d’époque, les quelques traces laissées par son grand-oncle cheminot résistant recueillis auprès des membres de sa famille qui lui ont permis d’écrire. Elle a ensuite échangé avec eux sur la nécessité de procéder à une recherche documentaire, en amont du travail de rédaction.

Après avoir pris connaissance des documents qui ont permis à Françoise Henry d’entrer en écriture, les élèves se sont emparés à leur tour d’un corpus de documents historiques fondé sur le parcours du résistant Octave Simon (Fonds Octave Simon (cote 2011 PA 8) , archives Service historique de la Défense, avec l’aimable autorisation de Monsieur Albert Richard-Vitton). Ce résistant a disparu après avoir été arrêté par la Gestapo en mai 1944. Sa sœur puis sa fille ont mené des recherches jusque dans les années 2000 afin de savoir ce qu’il était devenu. Ce corpus a été proposé par la Fondation de la Résistance en concertation avec l’auteur, l’équipe enseignante et la Maison des écrivains et de la littérature.

En complément des recherches documentaires effectuées au CDI de l’établissement, les élèves ont réinvesti ce travail d’appropriation et de compréhension d’un corpus pour écrire, in fine, de courts textes de fiction. Ces textes littéraires ont pris différentes formes : poésie, récit, journal intime, théâtre, feuilleton et correspondance.

ATELIER : 20 heures en classe réparties en 10 ateliers de 2 heures avec Françoise Henry.

Ce qu’en dit Françoise Henry
« Ce qu’il y a de très positif pour les élèves, les professeurs : c’est un travail qui n’est pas scolaire, nous avons travaillé à partir de documents historiques sur une période de l’Histoire très précise mais nous avons surtout demandé aux élèves d’imaginer. De faire un vrai travail de création, à partir de cette contrainte historique, et de l’histoire précise du résistant Octave Simon. Ce travail au long cours sur dix ateliers couplés avec des temps de réflexion et des sorties a, je crois, permis aux élèves de travailler, chacun ou à deux, mais sur un projet commun et j’espère et je crois que cela a pu resserrer leurs liens entre eux. Leur donner confiance, en leur laissant une liberté totale sur ce qu’ils voulaient écrire, en leur faisant choisir le genre, le point de vue : afin que chacun puisse aller vers ce pour quoi il se sent fait. La durée, environ six mois, permet de mener un travail au long cours avec les professeurs des deux disciplines, la documentaliste, l’artiste et la personne de la maison des écrivains. Il s’est créé, en toute souplesse et liberté, un «petit groupe» qui travaillait de concert. Cette bonne entente, bonne atmosphère est particulièrement bénéfique à toute création littéraire : puisqu’elle privilégie la confiance en soi, et l’unité de la classe, d’autant plus importante au sein d’une classe d’une grande hétérogénéité, avec des niveaux très différents. Donc il y avait un cadre, une structure, et au milieu de cela : l’invention, l’imagination, le rêve, le fantastique s’ils voulaient ! Sous quelque forme ce que soit : on ne leur a pas imposé de genre, non plus, ça pouvait être la lettre - la correspondance, le récit tout simplement, la pièce de théâtre, le poème, le feuilleton… Enfin pouvoir écrire ce qu’on veut, à l’intérieur de ce cadre, en dehors de toute contrainte scolaire. Les élèves ont réussi. Chacun avec son rythme, ses difficultés, ses blocages, et aussi son plaisir je l’espère. Plaisir d’écrire un récit personnel lié à l’histoire de ce résistant Octave Simon. Et n’est-ce pas justement, dans tout évènement historique, ce qu’il nous importe de connaître, et que les écrivains seuls peuvent nous apporter : la petite histoire qui s’écrit silencieusement au sein de la grande Histoire. »

ANALYSES, REFLEXIONS, RESTITUTION :
– 2 heures d’échange avec Françoise Henry sur la question sensible du passage des faits historiques et des documents d’archives à l’écriture fictionnelle,
– 2 heures de conférence et projection de photographies avec Bruno Leroux, directeur historique de la Fondation de la Résistance, afin de préciser le contexte historique et de nourrir l’imaginaire des élèves,
– 2 heures d’échanges avec Georges Duffau-Epstein, fils de Joseph Epstein,
– 2 heures de témoignage au collège avec Louis Cortot, Compagnon de la Libération,
– 2 heures de restitution en fin de projet à la Médiathèque Aimé Césaire de La Courneuve, en présence de Monsieur Stéphane Troussel, Président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, de Monsieur Dupuch, principal du collège, de Françoise Henry, de l’équipe enseignante, des membres de la Fondation de la Résistance et de la Mel, des élèves et de leurs parents.

SORTIES
– Cinéma L’Étoile à La Courneuve : Projection du film L’Armée du crime de Robert Guédiguian (2009) en présence de Georges Duffau-Epstein, fils du colonel Gilles, alias Epstein, chef militaire des Francs-Tireurs et Partisans (FTP) de l'inter-région de Paris, de Seine-et-Oise et de Seine-et-Marne.
– Visite du lieu de mémoire le Mont Valérien commentée par Georges Duffau-Epstein où le parcours des 1000 résistants, fusillés en ce lieu, leur fut présenté.
– Visite du Musée de l'Armée à l’Hôtel national des Invalides guidée par Frantz Malassis, chef du département documentation et publications de la Fondation de la Résistance.
– Ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe et hommage au soldat inconnu lors de la journée nationale de la Résistance le 27 mai 2015.

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