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Joseph Migneret
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Pendant toute la Seconde Guerre mondiale, Joseph Migneret aura risqué son existence pour sauver des dizaines d’enfants juifs d’une mort certaine. Cette plaque est présente devant l’école communale Saint-Gervais car il en était directeur et en a sauvé les enfants.
Deux écoles avaient été créée en 1819, l'une de garçons et l'autre de filles. Ce furent les premières écoles juives de Paris. Elles devinrent en 1936 des écoles communales mutuelles (d'instruction publique laïque et d'émancipation sociale). Dans les années 1880 et jusqu’en 1944, ces écoles, où n'étaient pas dispensée d'éducation religieuse, étaient fréquentées par une majorité d’enfants juifs.
En juillet 1942, la Rafle du Vel d'Hiv menée par les policiers parisiens touche durement les enfants et les enseignants de l'école. La plupart des enfants et leurs parents furent déportés à Auschwitz, et 165 élèves de l'école y périrent.
À la rentrée scolaire, le 1er octobre 1942, il n'y a que 4 élèves présents...
« Joseph Migneret, déjà résistant actif, est très affecté quand il voit les nombreuses places vides de ses élèves. Il a essayé après la Rafle du Vel d’Hiv d’aider tous ceux qui s’adressaient à lui, en leur offrant le gîte dans une chambre qu’il avait à Paris, ou dans son appartement en banlieue à Antony, en leur établissant les faux papiers. (...)Deux élèves revenus adolescents d’Auschwitz, ils ont retrouvé leur directeur très abattu, il est mort peu après les avoir revus. Les anciens élèves ont fait nommer Joseph Migneret Juste parmi les Nations (dossier n° 4628 établi le 28 mars 1990). »
(Témoignage de Frida Wattenberg)
Joseph Migneret cacha donc pendant plus de deux ans certains élèves, chez lui, dans un petit appartement loué à proximité au 71 rue du Temple, procura de faux papiers à de nombreux autres. Certains d'entre eux purent ainsi franchir la ligne de démarcation et trouver refuge en zone libre.
Deux plaques ont été posées des deux côtés de la porte d’entrée principale de l’établissement.
Sur la première, on peut lire : "260 enfants juifs de ce groupe scolaire, déportés en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, furent exterminés dans les camps nazis. N’oubliez pas."
Sur la seconde plaque il est inscrit : "A Joseph Migneret instituteur et directeur de cette école de 1920 à 1944 qui par son courage et au péril de sa vie sauva des dizaines d’enfants juifs de la déportation. Ses anciens élèves reconnaissants."
L'Ecole des Hospitalières-Saint-Gervais est devenu un lieu de mémoire où se réunissent chaque année anciens élèves, proches de déportés et habitants du quartier.