Les Polonais en 1939-1940

En septembre 1939, le Gouvernement polonais s'est reformé en France, en exil, ayant à sa tête le général Sikorski comme Premier ministre et commandant en chef de l'Armée polonaise reconstituée en Occident. Le 30 septembre 1939, après avoir prêté serment dans les locaux de l'ambassade de Pologne à Paris, Wladyslaw Raczkiewicz prend ses fonctions après la démission de Ignacy Moscicki conformément à la constitution polonaise de 1935. Il nomme le général Sikorski Président du Conseil des ministres et ministre des Affaires militaires. Par décret du 7 novembre 1939, le Président Raczkiewicz nomme le général Sikorski commandant en chef et inspecteur général des forces armées. Le Gouvernement polonais cherche à maintenir son effort militaire en France qui lui offre la possibilité de développer le noyau de l'armée polonaise. En avril 1939, Juliusz Lukasiewicz, ambassadeur de la République de Pologne à Paris, envisage d'incorporer les ouvriers polonais séjournant en France. Le 21 septembre 1939 est signé un accord permettant la création d'une division polonaise sur le territoire français.

Auteur(s): Jean Hutin
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DVD-ROM La Résistance polonaise en France, AERI-SHLP, 2013

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Le Gouvernement polonais en exil haut ▲

A la suite de l'invasion allemande de la Pologne survenue le 1er septembre 1939, et de celle de l'URSS dix-sept jours plus tard, suite logique du Pacte Ribbentrop-Molotov du 23 août 1939 signé entre Berlin et Moscou, le gouvernement polonais décide de quitter le territoire national. Le but est de se rendre en France. Il s'agit de ne pas tomber entre les mains des deux ennemis, de poursuivre l'activité politique et diplomatique en maintenant son indépendance, tout en espérant que la guerre sera peut être gagnée lorsque les alliés français et anglais combattront.

La frontière entre la Pologne et la Roumanie est franchie par les plus hautes autorités de l'Etat dans la nuit du 17 septembre 1939, juste après l'entrée de l'Armée Rouge sur les territoires orientaux du pays. Les Polonais pensaient que la Roumanie allait appliquer les clauses des accords entre les deux pays, signés respectivement le 3 mars 1921, le 26 mars 1926 et le 30 juin 1931. Les Polonais estimaient notamment qu'un "droit de passage" était prévu en faveur des autorités de Varsovie en cas de guerre. Or, Bucarest va décider d'interner le gouvernement polonais ; les Roumains estiment que les Polonais ne devaient en aucun cas exercer leurs prérogatives étatiques sur leur territoire. La Roumanie agissait sous la pression conjointe des gouvernements de Berlin, Paris et Moscou; or, il était impensable, pour les Polonais, en l'occurrence le Président de la République Ignacy Moscicki, le Premier Ministre Felicjan Slawoj-Skladkowski et le Commandant en chef de l'Armée Edward Smigly-Rydz, d'abandonner tout pouvoir politique et militaire. De facto, les autorités de Varsovie étaient bloquées en Roumanie.

Afin de sortir de l'impasse, sur la base de l'article 13 de la Constitution polonaise du 23 avril 1935, le Chef de l'Etat Ignacy Moscicki va désigner comme successeur à son poste respectivement Boleslaw Wieniawa-Dlugoszowski, ambassadeur en Italie (mais Paris va opposer son veto à cette nomination), le Primat de Pologne, le cardinal August Hlond, qui séjourne à Rome, mais préfère demeurer fidèle au pape Pie XII et ne pas s'immiscer directement dans la politique, et Wladyslaw Raczkiewicz, qui accepte enfin la charge.

Le 30 septembre 1939, après avoir prêté serment dans les locaux de l'ambassade de Pologne à Paris, Wladyslaw Raczkiewicz prend ses fonctions après la démission de Ignacy Moscicki conformément à la constitution polonaise de 1935. Il nomme le général Sikorski Président du Conseil des ministres et ministre des Affaires militaires. puis par décret du 7 novembre 1939, commandant en chef et inspecteur général des forces armées. Le Gouvernement polonais cherche à maintenir son effort militaire en France qui lui offre la possibilité de développer le noyau de l'armée polonaise. En avril 1939, Juliusz Lukasiewicz, ambassadeur de la République de Pologne à Paris, envisage d'incorporer les ouvriers polonais séjournant en France. Le 9 septembre 1939 est signé un accord permettant la création d'une division polonaise sur le territoire français.


Le gouvernement Sikorski demeurera en fonction du 30 septembre 1939 au 18 juillet 1940.

Auteur(s) : Witold Zahorski
Source(s) :

DVD-ROM La Résistance polonaise en France, AERI-SHLP, 2013

La campagne de 1939-1940 haut ▲

La Pologne est liée à  la France, par des traditions militaires très anciennes, mais également par des accords, dont celui du 19 février 1921 qui fait obligation à la France d'intervenir, tant sur mer que sur terre,  pour assurer la sécurité de son alliée en cas d'attaque de la Pologne par l'Allemagne ou l'URSS. Un autre accord militaire est signé en 1925, en vertu duquel une division d'infanterie de vingt cinq mille ressortissants polonais  pourrait, en cas de guerre, être formée en France.

Au lendemain de la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne, le ministre des Affaires étrangères, M. Georges  Bonnet et M. Lukasiewicz, ambassadeur de Pologne, signent au préalable un protocole d'accord par lequel les deux parties s'engagent à ne pas signer de paix séparée. Puis, après l'agression de la Pologne par l'URSS, un protocole d'exécution relatif à la formation d'une division polonaise  en France est signé le 21 septembre 1939.

Le 3 octobre 1939, le Journal officiel publie le décret qui institue la mobilisation obligatoire des ressortissants polonais.

Le 4 janvier 1940, les deux chefs de gouvernement, M. Edouard Daladier et le général Władysław Sikorski signent un accord permettant à la Pologne de reconstituer en France une nouvelle armée de toutes armes en procédant par : 
- la conscription des émigrés
- l'enrôlement de volontaires venant de pays libre
- l'enrôlement  de militaires polonais venant de Pologne, de Roumanie, de Hongrie et des Pays Baltes.

Les opérations de recrutement ont recensé : 
- 103.000 hommes reconnus service armé
- 10.000 hommes reconnus service auxiliaire
- 6.000 hommes réformés

Ces hommes seront affectés : 
- 50.000 hommes  au  service armé
- 43.000 hommes affectés spéciaux (mines, industrie de guerre)
- 26.000 hommes non appelés et ajournés

Aux 50.000 éléments de France s'ajoutent 30 326 éléments venus de Pologne ou des pays libres, cet effectif est réparti, en juin 1940, dans les unités suivantes :
- 1ère brigade de chasseurs de Podhale (chasseurs alpins polonais)
- 1ère division de grenadiers 
- 2e division de chasseurs à pied 
- 10e brigade de cavalerie blindée 
- Centres d'instruction divers 
- Camps et dépôts, unités en formation (3e division d'infanterie, 4e division d'infanterie) 
- Brigade du Levant. 
- Centres de triage et d'hébergement 

Soit pour l'armée de terre 72.336 hommes et pour l'armée de l'air 7.990.

Auteur(s) : Jean Hutin
Source(s) :

DVD-ROM La Résistance polonaise en France, AERI-SHLP, 2013