Alfred Malleret-Joinville

Légende :

Le général Malleret-Joinville après la libération de Toulouse. A gauche, Jean-Pierre Vernant. 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives privées Serge Ravanel, don à l'AERI Libre de droits

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Septembre 1944

Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Haute-Garonne - Toulouse

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Contexte historique

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Alfred Malleret est né le 15 décembre 1911 à Paris ; son père est un ancien mineur qui a gagné la capitale pour y devenir chauffeur de taxi. A quinze ans, titulaire du brevet d'enseignement primaire supérieur, il entre comme employé à la Barclay's Bank, qu'il quittera quelques années plus tard pour rejoindre la compagnie d'assurances La Nationale ; mais ses goûts le portent plutôt vers la littérature, l'art et surtout la musique. C'est également en autodidacte, et sous l'influence de son ami Maurice Kriegel, qu'il fait la découverte de Marx et des penseurs communistes ; ces lectures le conduisent à adhérer en juin 1937 au Parti communiste.

Mobilisé en septembre 1939 au 21e régiment de marche des volontaires étrangers, Alfred Malleret est fait prisonnier le 23 juin 1940 dans les Ardennes. Il parvient à s'évader en avril 1942, et, par l'intermédiaire de Maurice Kriegel, rejoint la Résistance à Limoges. Excellent organisateur, courageux et discret, il devient au début de l'année 1943, sous le nom de Joinville, chef de région du mouvement Libération, dirigé par Emmanuel d'Astier de la Vigerie. Lorsque les Mouvements unis de résistance (MUR) naissent en janvier 1943 de la fusion des trois grands mouvements de résistance de la zone sud (Combat, Libération et Franc Tireur), Alfred Malleret en devient le chef pour la région Rhône-Alpes ; épaulé par Marc Bloch, il dirige et coordonne l'action des maquis, alors que s'intensifie la répression allemande.

En mai 1944, après l'arrestation du général de Jussieu, « Joinville » prend la tête de l'état-major national des Forces française de l'intérieur (FFI) ; à ce titre, il prend une part déterminante aux combats pour la libération de Paris.

A la fin du mois d'août 1944, nommé au grade de général, il installe son quartier général rue Saint-Dominique, au ministère de la guerre. De là, il suit la fusion difficile entre les troupes de la résistance intérieure et celles des Forces françaises libres ; simultanément, il supervise les opérations militaires que mènent les FFI pour libérer l'Est de la France et les « poches » de l'Atlantique.

En 1945, il est élu député dans la 4e circonscription de la Seine. Parlementaire sans interruption depuis octobre 1945, Alfred Malleret-Joinville ne sollicite pas le renouvellement de son mandat aux élections législatives de novembre 1958. Il décède à Arcueil un peu plus d'un an après, le 20 février 1960.



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Alfred Malleret was born on December 15th, 1911, in Paris. His father had been a miner who left for the capital and became a taxi driver. At fifteen, with a diploma from one of the city's best schools, Malleret began working for Barclay's Bank. He left the bank a few years later in order to work for an insurance company, La Nationale. But he had always loved literature, art, and most of all, music. Malleret was also an autodidact, and under Maurice Kriegel's influence, he learned about Marx and other communist theorists. In June 1937, he decided to join the Communist Party.

Alfred Malleret, while serving with the 21st infantry regiment for foreign volunteers, was captured on June 23rd, 1940, in the Ardennes. He managed to escape in April of 1942, and thanks to Maurice Kriegel, joined the Resistance in Limoges. He was an excellent organizer, as well as brave and discreet. At the beginning of 1943, Alfred Malleret, taking on the name Joinville, became regional leader of Libération, the Resistance movement led by Emmanuel d'Astier de la Vigerie. When Mouvements unis de résistance (MUR) was created in January of 1943, combining Combat, Libération, and Franc-Tireur, Alfred Malleret became head of the Rhône-Alpes region. With Marc Bloch, Malleret-Joinville led and coordinated the maquis, all the while facing more and more pressure from the Germans.

In May, 1944, after General Jussieu was arrested, «Joinville» became head of the Forces Française de l'Intérieur (FFI). With this new title, Malleret-Joinville became a key figure in the fight to liberate Paris. At the end of August, 1944, having earned the rank of general, Malleret-Joinville stationed his headquarters on rue Saint-Dominique at the War Ministry. From there he engineered the complicated fusion of the Interior Resistance troops with those of the Forces Françaises libres. At the same time, he supervised the FFI's operations to liberate the East in France and the «pockets» in the Atlantic.

In 1945, Malleret-Joinville was elected to the 4th constituency of the Seine. He served as a member of Parliament continuously from October 1945 until November of 1958 then he chose not to seek reelection. He died in Arcueil a little more than a year later on February 20th, 1960.


Traduction : Catherine Lazerwitz


Sources : Dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958, La documentation française