Montceau-les-Mines

Légende :

"Remise de la Médaille de la Résistance à la Ville de Montceau", extrait de L'Espoir du 16 septembre 1946

Type : Article de presse

Source : © Ecomusée de la Communauté Le Creusot - Montceau Droits réservés

Date document : 16 septembre 1946

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Saône-et-Loire - Montceau-les-Mines

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Analyse média

Cet article reprend heure par heure le déroulé de la cérémonie patriotique organisée à Montceau-les-Mines en septembre 1946 pour la remise de la Médaille de la Résistance à la Ville. 
"10 h 50, le général de Lattre remet la Médaille de la Résistance à la Ville de Montceau-les-Mines : "En vertu des pouvoirs qui me sont conférés, dit-il, nous vous remettons la Médaille de la Résistance" et il épingle la Médaille sur les écussons de la Ville, portés sur un coussin par le docteur Mazuez [maire de Montceau, NDLA].
Lors de la cérémonie au monument aux morts qui suivit la remise de la Médaille, le général de Lattre rendit hommage aux mineurs de Montceau "qui, après la Libération, surent gagner la bataille du charbon et qui, de nos jours, participent énergiquement à la renaissance française". 


Auteur : Fabrice Bourrée

Contexte historique

En 1943, Montceau-les-Mines devient un centre très actif de sabotage et de renseignement et s'affirme comme la capitale résistante de la région que les Allemands taxeront de "centre noir". Le tiers des maquisards de la région est fourni par Montceau. Les mineurs, les "Gueules noires", reconnues et recherchées, forcent l'admiration par l'audace de leurs innombrables sabotages et embuscades et par leur participation active aux combats dans la région : Mont-Saint-Vincent le 10 juin, Uchon le 15 juin, Azé le 2 juillet, Cluny le 11 août, Génelard le 21 août, et Autun, où ils ont payé un lourd tribut. 

En septembre 1944, l'armée allemande est en déroute. Les maquisards occupent Mâcon et livrent combat aux derniers détachements allemands. Pendant ce temps, une partie des armées allemandes du Sud-Ouest et de la côte atlantique reflue par Montceau et Autun en direction de Belfort et des Vosges. Le trafic ferroviaire est paralysé par des sabotages incessants. Les pertes causées aux colonnes ennemies forcent le maquisards à refluer et à attendre à Montceau et Blanzy d'être en force pour franchir la zone dangereuse. 

Le 5 septembre, l'effervescence est à son comble dans tout le bassin minier. Il apparaît que les forces allemandes vont tenter de franchir la passe de Parezinot dans la nuit. Fortes de 4 000 hommes et soutenues par plusieurs chars, elles réussisent. 

Le 6 septembre au matin, Montceau est vidé de ses occupants. Le maquis y fait son entrée dans les rues pavoisées, au milieu d'un accueil délirant par lequel la population témoigne sa joie et sa reconnaissance à ces combattants. 

Mais le combat n'est pas terminé. Un accrochage se produit à l'entrée de la ville. Un groupe de sabotage fait sauter la voie ferrée afin d'éviter toute surprise. Peu après, un train allemand est annoncé. Il s'arrête devant la coupure, face aux positions du maquis, près du pont de Galuzet. Aussitôt, l'encerclement s'organise et la bataille fait rage. Les Allemands tentent vainement de se dégager mais se trouvent pris au piège. Après plus de trois heures de combat, ils acceptent de déposer les armes et se constituent prisonniers. 

Alors que les maquisards commencent à rassembler les prisonniers, un second train est signalé. Les prisonniers sont rapidement évacués sur Montceau. Pendant ce temps, le second train étant bloqué, les occupants prennent leur position de combat. Situation délicate car le train est en partie blindé et transporte deux chars. Afin d'éviter une effusion de sang, un officier prisonnier est envoyé comme porte-parole et, comprenant vite la situation, les nouveaux arrivants déposent les armes. 

Après cinq heures de combat, la bataille est terminée. Les maquisards ont fait près de 700 prisonniers avec leur matériel (véhicules, canons, armes et munitions). Montceau-les-Mines a été libérée par ses maquisards, deux jours avant l'arrivée des éléments avancés de la 1ère Armée française. 

La Ville a été décorée de la Médaille de la Résistance en date du 24 avril 1946.


Extrait deAssociation nationale des médaillés de la Résistance, La Médaille de la Résistance française, Lavauzelle, 2002.