Mélanie Berger lors de son passage de Belgique en France

Légende :

Mélanie Berger lors de son passage de Belgique en France en 1937


Mélanie Berger at the time of her passage from Belgium to France in 1937 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Mélanie Volle-Berger Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : 1937

Lieu : Autriche

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

À la suite de l’Anschluss, Mélanie Berger, jeune militante autrichienne antinazie, se réfugie en Belgique, puis en France.
Elle raconte : " Après avoir franchi la frontière, toujours clandestinement, je suis seule en Belgique, sans point de chute et sans connaître le français. Un comité d'assistance aux réfugiés me procure de la nourriture et du travail comme bonne. Des contacts à Charleroi et dans le Borinage facilitent mon embauche dans les mines et dans une tuilerie. A Bruxelles, je rencontre Georg Scheuer qui a réussi, lui aussi, à quitter l'Autriche. Nous décidons de gagner la France. Celle-ci est pour nous le pays des droits de l'Homme. Je me souviens qu'en Autriche, nous chantions La Marseillaise.

Au printemps 1939, je passe la frontière franco-belge, déguisée en garçon, les cheveux coupés courts, en me mêlant aux travailleurs frontaliers. Je ne me suis aperçu que récemment, sur ma photo, que je porte un chemisier de fille, erreur qui aurait pu susciter la curiosité de la police."

 

Entrée dans un groupe de Résistance, elle est arrêtée à Montauban en janvier 1942. Mélanie Berger parvient à s’évader de la prison des Baumettes de Marseille, où elle a été incarcérée, et poursuit son action résistante jusqu’à la Libération.



In the wake of Anschluss, Mélanie Berger, a young Austrian anti-Nazi activist, sought refuge in Belgium, and then in France. Joining a Resistance Group, she was arrested in Montauban in January of 1942. She later succeeded in breaking out of the Baumettes prison in Marseille, and continued to pursue her resistant activities. 


Robert Mencherini (sous la direction de), Etrangers antifascistes à Marseille, 1940-1944, Ed. Gaussen, Marseille, 2014.


Traduction : Gabrielle Ciceri

Contexte historique

Mélanie Berger est née le 8 octobre 1921 à Vienne (Autriche). Influencée très jeune par les idées antifascistes qui animent le quartier ouvrier où elle vit, Mélanie Berger devient militante des partis d’opposition autrichiens.
Menacée d’arrestation après l’Anschluss (annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie, en 1938), elle doit – à l’âge de 16 ans – quitter clandestinement son pays et se réfugier d’abord en Belgique, puis en France, avec un groupe de ses amis.
Après la défaite française de 1940, Mélanie Berger diffuse des tracts destinés à saper le moral des soldats de la Wehrmacht. Arrêtée par la police française à Montauban, le 26 janvier 1942, elle est traduite devant le tribunal militaire permanent, puis devant la section spéciale de Toulouse qui la condamne, le 18 décembre 1942, à quinze ans de travaux forcés et à vingt ans d’interdiction de séjour.
Internée à la prison Saint-Michel de Toulouse, puis à celle des Baumettes à Marseille, Mélanie Berger parvient à s’évader, avec l’aide extérieure de ses amis résistants, après deux ans de détention ; ce qui lui vaudra une nouvelle condamnation par contumace, à six mois de prison pour évasion, par le tribunal de Marseille.
Mélanie Berger continue son action résistante en France jusqu’à la Libération. Elle épouse par la suite le résistant Lucien Volle, chef, en Haute-Loire, du groupe armé Lafayette.  


Mélanie Berger was born on October 8th 1921 in Vienna, Austria. Influenced from a young age by the anti-fascists ideas which abounded in her working-class neighborhood, Mélanie Berger became a militant of the Austrian Opposition Party.

Threatened with arrest after the Anschluss (the annexation of Austria by Nazi Germany in 1938), she had to – at the age of 16 – clandestinely leave her country to take refuge abroad in Belgium, then France with a group of her friends.

After France’s defeat in 1940, Mélanie Berber distributed pamphlets designed to undermine the moral of the Wehrmacht soldiers. Arrested by the French police in Montauban on January 26th 1942, she was brought before the permanent Military Court, and then the Toulouse special section, which sentenced her, on December 18th 1942, to five years of forced labor and twenty years of inadmissibility to the French territory.

Incarcerated at the Saint-Michel prison of Toulouse, then to the Baumettes prison in Marseille, Mélanie Berger succeeded in escaping, with the help of other outside Resistance members, after two years of imprisonment: this led to a new conviction in absentia of six months in prison for escaping by the Marseille tribunal.

Mélanie Berger continued her resistant efforts in France until the Liberation. Following that, she married another Resistance member, Lucien Volle, the head of the military group Lafayette in Haute-Loire. 


Robert MENCHERINI


Traduction : Gabrielle Ciceri