Grève générale chez les cheminots

Genre : Image

Type : Tract

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Date document : Août 1944

Lieu : France - Ile-de-France

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Analyse média

Retranscription :

GRÈVE GÉNÉRALE CHEZ LES CHEMINOTS


Le peuple de Paris et de sa Banlieue a appris avec enthousiasme que les vaillants cheminots de la Région parisienne avaient décrétés la grève generale le jeudi 10 Août, à la suite du refus qui leur a été opposé partout d’accéder à leurs revendications:

Pour 500 grammes de pain par jour et l’amélioration du ravitaillement,

Pour obtenir trois mois de salaires d’avance.

ET POUR LA LIBÉRATION DE LEURS CAMARADES ARRETES à la suite des manifestations patriotiques du 14 Juillet, ou ils s’étaient mêlés fraternellement à la population de Choisy-le-Roi qui allait manifesté sa volonté d’en finir avec les boches, au Monument Rouget de Lisle.

Merci aux Cheminots ! 

Les Parisiens et Parisiennes sont unanimes derriére les cheminots qui en engageant le combat montrent la voie à suivre aux métallurgistes, aux gars du bâtiment, aux employés, aux fonctionnaires, aux travailleurs des transports et services publics, qui doivent manifester leur solidarité avec leurs camarades en lutte en se réunissant sur leurs lieu de travail en dressant des cahiers de revendications, en désignant leurs délégués et en les accompagnant en foule aux directions, aux mairies et aux préfectures. 

Déjà les métallurgistes chez New-Port, Voisin et des Compteurs de Montrouge sont entrés dans la lutte aux côtés de leurs camarades cheminots. 

Hommes, femmes, jeunes, partout dans les entreprises dans tous les établissements, cessez le travail! 

QUE LA GRÈVE GÉNÉRALE DEVIENNE EFFECTIVE 

MORTS AUX BOCHES ET AUX TRAITRES! 

 

Les alliés doivent entrer dans un Paris Libéré 

L’armée Rouge vole de victoires en victoires et s’apprête à libérer Varsovie. Les alliés approchent de Paris. C’EST DANS UNE CAPITALE LIBÉRÉE QU’ILS DOIVENT ENTRER. 

Les cheminots en décrétant la grève générale des chemins de fer, participent à cette libération. La population parisienne doit les aider. 

Enrôlez-vous dans les Milices Patriotiques, aux cotés des F.F.I. 

Participez au combat libérateur. 

Plus une usine, plus un camion, plus un train ne doivent servir aux boches

En avant vers la grève générale!

FRANÇAIS DEBOUT! ET AU COMBAT! 

 

FRONT NATIONAL

Province de l’Île-de-France


Contexte historique

Au lendemain du débarquement, la CGT met la grève générale à l'ordre du jour. On enregistre de nombreux débrayages en Ile-de-France à l'occasion du 14 juillet 1944. Grèves et manifestations coïncident alors. Ainsi, à la Société des Compteurs d'Usine à Gaz de Montrouge, près de 200 ouvriers ont quitté l'établissement vers 5h25 en chantant La Marseillaise et se sont rendus au Monument aux Morts devant lequel ils ont défilé. Le cortège s'est disloqué sans incident. Les arrestations de cheminots effectuées ce jour à Ivry entraînent d'autres arrêts de travail afin d'obtenir la libération des emprisonnés. L'agitation gagne tous les dépôts. Elle se poursuit jusqu'à l'ordre de grève générale de la profession le 10 août.

Le 10 août, après une manifestation de près de 1.000 personnes à Villeneuve-St-Georges, l'Union départementale de la CGT juge le climat favorable au déclenchement de la grève des cheminots en région parisienne. Le mot d'ordre de la grève est patriotique "Que la Grève générale devienne effective, mort aux boches et aux traîtres, les Alliés doivent entrer dans un Paris libéré". A Vitry, Ivry, Montrouge, la population soutient les grévistes. Le CPL qui joue un rôle déterminant décide de généraliser les grèves en les étendant à d'autres corporations.

Le 13 août, la gendarmerie entre en grève à son tour, suivie, le lendemain, par la police parisienne, les postiers, le métro. Le 18 août 1944, la CGT et la CFTC généralisent le mot d'ordre de grève générale, devenue un des éléments décisifs de l'insurrection parisienne.



Source : DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004