Musée de la Résistance de Vassieux-en-Vercors

Légende :

La photo représente les anciennes façade et entrée du musée de la Résistance créé par Joseph La Picirella à Vassieux-en-Vercors

Genre : Image

Type : Photo

Producteur : cliché Alain Coustaury

Source : © Archives Alain Coustaury Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en couleur. Voir aussi l'album photo lié.

Date document : 2005

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Vassieux-en-Vercors

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Analyse média

Le musée de la Résistance créé par Joseph La Picirella se situe au cœur du village de Vassieux. La façade représentée sur la photographie est maintenant intégrée dans un bâtiment résultant de l'aménagement du musée depuis son rachat par le département de la Drôme Un plan incliné permettait d'accéder au musée. Sur l'esplanade du musée sont exposés un fuselage de planeur d'assaut DFS 230 et des containers parachutés. Le portail est orné d'une mitraillette Sten brisée en deux, surmontée d'un blason sur lequel est écrit Pax. Le fondateur du musée, Joseph La Picirella, voit dans cette arme brisée un symbole de la paix. La façade est en grande partie couverte par une peinture murale où se mêlent des symboles de la Résistance et les visages de personnages qui ont joué un rôle important dans l'histoire de la Résistance dans le Vercors.

La peinture a été réalisée sur bois, sur de grands panneaux. Œuvre de Marcel Labeste, ami de Joseph La Picirella, originaire de la région d'Épernay, elle date de 1973 et se trouvait déjà en façade le jour de l'inauguration du musée. Elle a été déposée pour rénovation. Une fois restaurée, scellée sur son emplacement originel, elle est intégrée dans l'extension du bâtiment. Ainsi préservée des intempéries, elle accueille les visiteurs qui gravissent l'escalier conduisant aux salles du musée rénové. Par sa valeur symbolique, elle est étudiée par ailleurs.


Auteur : Alain Coustaury

Contexte historique

Le musée de la Résistance de Vassieux-en-Vercors s'inscrit dans les lieux de mémoire qui parsèment le Vercors. Œuvre d'un Résistant, il tient une place prépondérante pour diverses raisons. Précurseur, créé avant le mémorial du col de la Chau, il reçoit un nombre de visiteurs supérieur à ce dernier. Le musée est situé dans le village. Son originalité est de présenter l'histoire de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, particulièrement celle du Vercors, à travers la vision d'un homme, Joseph La Picirella (1924-2010), Résistant du Vercors pendant les évènements tragiques de juillet 1944. Après la guerre, il collecte tous les objets qu'il peut trouver, civils et militaires. Il ouvre son musée au public le 9 juin 1973. En 1999, Joseph La Picirella le cède au Conseil général de la Drôme qui prend en charge sa modernisation. Sa gestion est assurée par la Régie départementale des châteaux de la Drôme et du musée de la Résistance. Les différents types de documents sont représentés dans le musée depuis la carte d'alimentation jusqu'à une importante collection d'armes, en passant par le récit des événements, des photos de Résistants. Pour diverses raisons, le travail de Joseph La Picirella a été, est parfois critiqué. Cela n'enlève rien à son œuvre. Sans lui, une remarquable collection de documents n'aurait pas été rassemblée et préservée. La richesse est telle que l'on pourrait réaliser plusieurs musées avec. Il est regrettable que l'auteur de la notice ait entendu des professeurs d'histoire, travaillant pour le musée de la Résistance de Grenoble, dire que la visite du musée n'était pas intéressante et que sa visite n'était guère profitable pour des élèves (réunion du 8 mars 2006, CRDP de Grenoble avec comme thème : visiter un musée). C'est justement parce que le musée de Vassieux-en-Vercors présentait (en 2006) les défauts classiques des musées « accumulation » qu'il méritait une visite, ne serait-ce que pour montrer les erreurs à ne pas commettre ou subir. Cette position est d'autant plus surprenante que le musée de Vassieux, bien situé historiquement et géographiquement, reçoit sûrement plus de visiteurs que ceux de la région.

Le département de la Drôme a réalisé une rénovation du musée qui a soulevé de nombreuses discussions. Un bâtiment ajouté constitue la nouvelle entrée du musée. Il abrite la salle d'accueil, une librairie et protège la peinture murale, précédemment soumise aux intempéries.

Une polémique s'est développée sur les choix muséographiques à réaliser. Pour certains, notamment les anciens Résistants et leurs amis, il ne fallait pas toucher à l'organisation du musée. Pour d'autres, des Résistants aussi, la présentation devait être complètement modifiée, dépoussiérée. Le dilemme a été résolu en définissant une voie médiane. Les concepteurs de cette rénovation ont voulu conserver la particularité originelle du musée en utilisant les techniques audiovisuelles actuelles. Le musée apparaît toujours comme l'œuvre d'un homme, non d'une administration ou d'une association. Le résultat est intéressant et concluant même si des améliorations sont à apporter. Les nouvelles techniques de présentation des documents sont utilisées avec des bornes informatives interactives. Une chronologie plus simple, plus aérée et plus accessible permet de bien appréhender les événements. On a conservé une très grande partie du matériel, photos, armes. Des salles sont réservées à des expositions temporaires. Traduisant la volonté de mise en valeur de l'objet, plusieurs espaces, au rez-de-chaussée, n'en présentent que quelques-uns, particulièrement bien légendés.

Un détail a surpris l'auteur de la notice. Il concerne la photo de l'affiche du musée. On y voit une scène que la quasi-totalité des visiteurs est incapable de situer dans l'espace et dans le temps. La photo représente la récupération des corps des Résistants tués sur les pas (cols) orientaux du Vercors lors des combats de juillet 1944. Les personnages de la scène, située à l'aplomb des falaises, portent des masques imprégnés de parfums (lavande ?) pour supporter l'odeur des corps en décomposition. Le choix de ce spectacle apparaît peu heureux. L'auteur ne connaît pas les raisons de cette option.

Le musée rénové a été inauguré le 26 juin 2010 en présence du président du Conseil général et d'autres personnalités drômoises.

L'exemple du musée de Vassieux-en-Vercors montre bien les incertitudes sur l'avenir des musées de la Résistance.

Un autre musée de la Résistance, moins connu, existe dans la Drôme. C'est le Centre historique de la Résistance en Drôme et de la Déportation de Romans-sur-Isère devenu musée de la Résistance en Drôme et de la déportation de Romans-sur-Isère. Sa muséographie est sensiblement différente de celle du musée de Vassieux. Un parcours pédagogique permet d'intégrer la Résistance en Drôme dans le contexte historique de la Seconde Guerre mondiale.

Avec le mémorial de la Résistance du col de la Chau dominant le village de Vassieux, le mémorial de Mirmande, la Drôme possède quatre lieux de mémoire qui permettent d'aborder raisonnablement l'histoire de la Résistance drômoise. Avec une approche différente, les deux musées drômois, séparés par une cinquantaine de kilomètres, ne se concurrencent pas.


Auteur : Alain Coustaury

Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme et le Vercors, éditions AERI-AERD, 2007.