Michel Prunet

Légende :

Le jeune garçon, brillant étudiant, va devenir avocat quand il choisit d’entrer dans la Résistance. Quelques mois après, il sera un des prisonniers otages de Montluc sauvagement exécutés.

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © AERD Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique.

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Crest

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Analyse média

L’exemple parmi bien d’autres de ces jeunes gens à qui s’ouvrait un brillant avenir et qui tombe à 24 ans sous les balles allemandes.



Contexte historique

Né à Meaux en 1920, Michel Prunet fait des études de droit à Paris pour devenir avocat. La guerre interrompt ses études et l'amène à faire une préparation militaire supérieure.

En 1943, il quitte la capitale et rejoint le maquis de Haute-Savoie, encore embryonnaire dans ses effectifs et son armement. Prunet entend parler des maquis drômois, plus efficacement organisés : il vient à Valence en octobre 1943 et est nommé adjoint du capitaine Fanget, responsable de la zone Drôme-Nord. En 1944, le chef départemental FFI (Forces françaises de l'intérieur) Drouot (« L’Hermine ») le désigne comme chef du maquis de Combovin. Sa troupe reçoit le renfort du groupe « Wap » (Marcel Bourgogne) échappant en février à un assaut ennemi. Avec ses 60 hommes, Prunet s'installe dans le château d'Anse perché au-dessus des gorges, sur la commune d'Omblèze. Alors que, la veille à Plan-de-Baix, Michel Prunet a échappé de justesse à une patrouille de la Milice, le 16 avril 1944, son maquis doit subir une violente attaque des GMR (Gardes mobiles de réserve, un escadron du 4e régiment de la Garde) et de la Milice lançant leur grande offensive sur le Vercors. Alerté immédiatement, "Wap" envoie un détachement. Un combat brutal s'engage. La Milice et les GMR se replient. Des miliciens sont tués et, chez les résistants, on compte trois blessés et un mort.

Le 17 avril, un homme de « Michel » arrête, au Moulin de la Pipe à l'entrée des gorges d'Omblèze, deux miliciens faux réfractaires qui se vantent d'avoir vendu le Vercors à la Milice, ils seront exécutés au château d'Anse. Un nouveau groupe de miliciens venant du Vercors par Ambel arrive à Omblèze le 21 avril, toujours pour essayer d'atteindre le camp « Michel ». Mais une brume impénétrable tient les sommets et ils ne trouvent pas ce camp. La situation devient cependant très dangereuse. Alors qu'il voulait défendre la position coûte que coûte, Michel reçoit l'ordre d'évacuer le château d'Anse, l'état-major ne voulant pas le sacrifier inutilement contre les GMR ou les miliciens, mais le garder en réserve jusqu'au Débarquement. Michel se replie et va utiliser diverses cachettes : la ferme Belle sur le plateau de Combovin, la Sapinière près de Saint-Jean-en-Royans, des fermes de Suze et de Gigors.

Le 4 juin, Michel se fait prendre à Saint-Jean-en-Royans : convoqué par « L'Hermine » pour la transmission de consignes, il avait dû confier sa voiture en panne à un garagiste de cette ville. Un milicien prévient la police allemande et, vers 15 h, alors que Prunet et son chauffeur Jean allaient reprendre leur véhicule, ils se voient encerclés par un détachement de police allemande. Ils sont emmenés à la prison Montluc de Lyon avec d'autres détenus puis désignés comme otages et massacrés en représailles de l'avance alliée. Prunet sera fusillé le 12 juillet 1944 à Toussieu, dans l'Isère. Les hommes du maquis « Michel », passés sous les ordres de « Wap », arrêteront le maire de Saint-Jean-en-Royans soupçonné de la dénonciation.

Michel Prunet est mort à l'âge de 24 ans. Il est enterré au cimetière de Vassieux-en-Vercors. Une rue de Crest porte son nom depuis le 4 octobre 1992.


Auteurs : Robert Serre