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La gare de Tarascon après les bombardements alliés, août 1944

Légende :

Recto : la gare, après les bombardements alliés de l'été 1944

Verso : la gare de Tarascon en 1904

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Société d'Histoire Les Amis du Vieux-Tarascon Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en sépia.

Date document : Août 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Tarascon

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Analyse média

Entre juin et août 1944, Tarascon-Beaucaire a connu pas moins de onze bombardements. Le plus violent est celui du 16 août, effectué dans le sens est-ouest (perpendiculairement au Rhône), en largage « court », i.e., en avant de l’objectif.
Au total, 273 appareils américains sont passés dans le ciel de Beaucaire et de Tarascon, larguant 1 238 bombes, soit 488 tonnes en dix épisodes. Leur cible prioritaire : les deux ponts qui traversaient le Rhône, entre Tarascon et Beaucaire, par lesquels s’effectuait une grande partie des trafics entre le Sud-Est et le Sud-Ouest de la France. Les infrastructures ferroviaires représentent un objectif prioritaire pour les bombardiers de l’aviation alliée. En effet, la destruction des gares et des voies permet la paralysie du trafic des trains et donc empêchent - ou tout au moins ralentissent - les possibilités de mouvements des troupes ennemies. C’est pourquoi, le 12 juillet, les avions alliés larguent leurs bombes sur les gares d’Arles et de Tarascon, qui subissent d’importants dégâts. 

On notera le drapeau français flottant à la fenêtre de l'appartement du chef de gare.

Dans le fond de la photographie, tout à droite, on aperçoit les arcades de l'hôpital de la Charité, qui finira en ruines et qui, jugé irréparable, sera rasé.


Auteurs : Alain Giacomi et Paulina Brault

Sources :

D'après le Bulletin de l’Association Les amis du Vieux-Tarascon, hors-série, juin 2006 ;

Georges Carlevan et Marion Jeux : "Les bombardements", in Résister en Pays d’Arles, 1944-2014, 70e anniversaire de la Libération, Arles, Actes Sud / Association du Musée de la Résistance et de la Déportation d’Arles et du Pays d’Arles, 2014, pp. 120-131.

Contexte historique

Dans le courant de l’été 1944, la vallée du Rhône est un dispositif central dans la stratégie de guerre allemande (acheminement d’hommes et d’armes), comme, en riposte,  dans celle des stratégies de bombardements ciblés alliés.

Dans le cadre de bombardements stratégiques ou d’attaques au sol des objectifs fixes et mobiles, les ponts - ferroviaires et routiers - sont prioritairement visés. 
En remontant la vallée du Rhône depuis Arles, deux ponts relient l’actuelle région PACA à celle du Languedoc-Roussillon, à Beaucaire-Tarascon. Le plus gros trafic routier et ferroviaire entre Sud-Est et Sud-Ouest s’effectue en grande partie par ces deux ouvrages, les plus importants de la partie sud du Rhône.

D’une importance capitale pour l’armée allemande en retraite, la Wehrmacht renforce le tablier du pont ferroviaire par un platelage en madrier permettant le passage de véhicules et de blindés lourds, les ouvrages routiers voisins sur le Rhône ne se prêtant pas à cette opération.

Ce pont est le seul, entre Avignon et l’embouchure du fleuve, qui permette le passage d’engins blindés lourds, soit sur des plateformes, soit par leurs propres moyens. Il permet à des unités blindées stationnées dans le Sud-Ouest ou dans la région de Nîmes de venir renforcer les unités qui s’opposent au débarquement allié prévu sur les plages de Provence. Il permet aussi à des unités de se replier en conservant toutes leurs capacités tactiques.
Pour ces raisons, les ponts sont des objectifs particulièrement importants pour l’aviation alliée.

On dénombre, à cette période, trois types de bombardements :

-  les bombardements stratégiques : effectués par des bombardiers lourds du type B 17 « forteresse volante » ou B 24 « Liberator » en vol horizontal

-  les bombardements tactiques : effectués par des bombardiers moyens du type B26 « Marauder » ou B 25 « Mitchell », également en vol horizontal

-  les bombardements en piqué, semi-piqué ou en vol rasant : effectués par des chasseurs-bombardiers. La technique du bombardement en piqué est utilisée en cas d’appui aérien de troupes au sol. À partir du point initial, les avions « foncent » sur leurs objectifs pour larguer les bombes. Technique assez précise, mais très risquée pour le pilote.


Auteur : Paulina Brault

Sources :
D'après le Bulletin de l’Association Les amis du Vieux-Tarascon, hors-série, juin 2006.