Brassard du bataillon FFI de Ploudalmezeau (Finistère)

Légende :

Ce brassard a appartenu à André Forny, FFI du bataillon de Ploudalmezeau

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Arnaud Vaillant Droits réservés

Date document : Août 1944

Lieu : France - Bretagne - Finistère - Ploudalmézeau

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Contexte historique

Le bataillon FFI de Ploudalmézeau était formé de 1.074 hommes et femmes, dont 700 originaires du canton de Ploudalmézeau, soit 10 % de l'effectif FFI du Finistère. Ces 700 patriotes volontaires avaient été réunis par Henri Provostic et Joseph Grannec.

Après un parachutage d’armes à Pont-Ours en Plouguin, le 2 août 1944, le rassemblement du bataillon FFI s’effectue rapidement à Kergoff en Tréouergat (29) au nez et à la barbe des nombreux Allemands présents dans la région - en particulier des 287 soldats de la station radar de Saint Pabu qui était toute proche et qui ne se rendirent que le 11 août à la résistance. Le bataillon entre en action le 6 août - jour ou la "chevauchée américaine" de la 6e division blindé de Patton était stoppée à Milizac (grande banlieue de Brest) par les canons de gros calibres de la batterie de Keringar (pointe Saint Mathieu) que les Allemands avaient retournés pour être efficaces contre une invasion venant de terre alors qu’initialement ils étaient prévus pour stopper une invasion venant de l’océan. Les Américains avaient sous-estimé les défenses de Brest menées très efficacement par les parachutistes aguerris du Général Ramcke.

Dès le début août 1944, ce bataillon -ainsi que les autres troupes FFI des environs- armés essentiellement d’armes légères parachutées ou prises à l’ennemi servent de fantassins, d’éclaireurs, d’auxiliaires, de sources de renseignement etc.. aux Américains de la 6e division blindée du général Grow de l’armée de Patton, puis, après la mi-août, furent adjoints à la 29e division d’infanterie du Général Gerhardt. Cette division avait été la première à débarquer le 6 juin à Omaha Beach ou elle avait subit des pertes très importantes avant de percer les défenses allemandes. A cette division, sont adjoints les 2e et 5e bataillons d’élite "Rangers" – ceux qui avaient pris, de haute lutte, le 6 juin également, la célèbre pointe du Hoc en Normandie. Les FFI du bataillon de Ploudalmézeau opérèrent main dans la main avec ces rangers qui étaient les seuls à disposer d’une artillerie lourde, de chars et d’une maîtrise du ciel indispensable à la réduction de défenses allemandes particulièrement bien organisées en forteresses tout au long de la côte nord du Finistère. Objectif des américains et des FFI : réduire toutes ces défenses pour ensuite annihiler l’énorme batterie "Graff Spee" de Keringar (près de la pointe Saint Mathieu) et ensuite prendre Brest par le nord. Les FFI furent particulièrement efficaces dans cette tâche - permettant aux Américains de réduire au maximum leur pertes tout en accélérant la prise de Brest. Ils défendaient, avec enthousiasme et professionnalisme, l’honneur de la France ! Malheureusement, ces efforts furent en grande partie inutiles car les installations portuaires de Brest furent détruites par les Allemands avant leur reddition. Le port ne put servir -comme espéré initialement par les Alliés- à débarquer les troupes, le matériel et le ravitaillement dont ils avaient le plus grand besoin pour mener les opérations militaires qui conduisirent à la victoire.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources :
Renseignements communiqués par Christian Saunier
Jacques André et Jean-François Conq, Objectif Kéringar, éditions "Le Télégramme", 2002.