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La mémoire de la Résistance a commencé dès l’Occupation par des hommages aux morts et les stèles, plaques de rues ou monuments de l’après-guerre ne sont souvent que la pérennisation de ces hommages spontanés à des groupes ou à des individus. C’est une mémoire qui associe la glorification des résistants comme combattants à l’insistance sur l’esprit de sacrifice qui les animait. Elle reflète ce que le grand historien Marc Bloch avait écrit après la défaite de 1940, avant de s’engager dans la Résistance et d’être tué en juin 1944 :
« Je le dis franchement : je souhaite, en tout cas, que nous ayons encore du sang à verser, même si cela doit être celui d’êtres qui me sont chers (je ne parle pas du mien, auquel je n’attache pas tant de prix). Car il n’est pas de salut sans une part de sacrifice ; ni de liberté nationale qui ne puisse être pleine, si on n’a travaillé à la conquérir soi-même. »
