La France, l'Empire, le monde
Si les deux résistances, extérieure et intérieure, se développent de façon parallèle, un besoin immédiat se fait sentir pour que des contacts s’établissent. La France libre a besoin de relais en métropole tandis que les organisations pionnières de métropole ne peuvent se développer sans une aide extérieure.
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Dès l’été 1940, les services secrets gaullistes du capitaine Dewavrin (alias Passy) envoient des agents en France occupée pour mener des missions de renseignements, évaluer l’état d’esprit de la population, établir des contacts avec des personnes désireuses de mener des actions de résistance. Grâce aux premiers postes de radio installés sur le sol français, les agents missionnés par Passy favorisent les liaisons entre Londres et la métropole, permettant ainsi d’établir les premières passerelles entre Français libres et résistants de l’intérieur.
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Après-guerre, les acteurs ont insisté sur leur isolement initial au sein d’une population au mieux indifférente, au pire hostile. « Chacun était rentré chez soi » écrit Jean Cassou en 1953 pour caractériser l’atmosphère de repli qui règne à Paris au début de l’Occupation. Et Charles d’Aragon d’abonder dans le même sens concernant la zone Sud : « Être opposant alors, c’était se vouer à l’isolement. C’était rompre avec le plus grand nombre ». Pourtant, rapidement, la Résistance rencontre une forme de soutien tacite et de bienveillance de certaines composantes de la population. Tout en se gardant de confondre résistance – une action transgressive et consciente contre l’occupant et Vichy – et simples sentiments antiallemands, il existe bien, autour et en retrait des résistants actifs, un deuxième cercle composé de ceux qui, sans jamais être membres d’une organisation au sens strict, n’hésitent pas à braver la loi en écoutant la BBC, en répondant aux mots d’ordre lancés par la Résistance et en participant à des manifestations ou à des campagnes de protestations.