La formation des maquis

Il faut attendre l’hiver 1943-1944 pour voir apparaître les premiers maquis de l’Armée juive dans le Tarn et sur le plateau du Vivarais-Lignon, au carrefour de l’Ardèche et la Haute-Loire. C’est à la même période que, forts de l’implantation de chantiers ruraux dans le même secteur, les Éclaireurs israélites installent leur premier maquis à Vabre, à l’Est du département du Tarn. L’effectif total de ces maquis n’excède pas les 180 hommes. Le maquis FTP-MOI de la croix du Ban, née d’une volonté du bataillon Liberté évoqué dans le chapitre précédent, voit le jour quant à lui en juin 1944.

Auteur(s): Fabrice Bourrée

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Bibliographie

Les maquis de Vabre haut ▲

Bourg montagnard à la pointe orientale du département du Tarn, Vabre accueille son premier maquis en mars 1943. En décembre 1943, les Eclaireurs Israélites de France (EIF) fondent le maquis de La Malquière (vieille ferme dans un hameau de la commune de Viane) placé sous la direction de Roger Cahen. Abandonnant la Malquière, une partie des EIF s'installe à La Roque en mars 1944, et à Lacado en avril. Les responsables de ces deux maquis sont Roger Cahen, Gilbert Bloch et Adrien Gensburger. L’ensemble est placé sous le commandement de Robert Gamzon. Dans le cadre des MUR, les maquis de Vabre deviennent le Corps franc de la libération n°10, avant de rejoindre les FFI. L'organisation est structurée en 3 compagnies, dont la 2e est issue des maquis juifs des EIF. En juin 1944, elle prend l’appellation de Compagnie Marc Haguenau.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée

Les maquis de l’Armée Juive haut ▲

L’Armée juive a implanté des maquis dans deux zones géographiques propices à l’accueil des Juifs : le département du Tarn et le plateau du Vivarais. L’une des régions de France les plus hospitalières pour la population juive, notamment par ses origines protestantes, la région du Chambon-sur-Lignon est devenue un site privilégié pour la formation d’un maquis juif sous l’autorité d’André Bass à la fin de l’année 1943. Tout comme ce plateau du Vivarais, le département du Tarn est marqué par une forte présence protestante et une proximité géographique avec la frontière espagnole qui en fait là-aussi un lieu favorable à l’implantation de maquis juifs. C’est ainsi que le Tarn voit se développer des maquis de l’Armée juive, à tendance sioniste, dans la région d’Alban puis dans le sud du département.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée

Le maquis FTP-MOI de la croix du Ban haut ▲

Le 6 juin 1944, entre 40 et 50 combattants des FTP-MOI de Lyon gagnent les monts du Lyonnais et créent le maquis du col de la croix du Ban. Seule une vingtaine d’entre eux restent sur place, les autres regagnant rapidement Lyon pour reprendre la guérilla urbaine. Le maquis est placé sous le commandement militaire d'Ignaz Krakus, dit Roman, ancien cadre du bataillon FTP-MOI Carmagnole, assisté notamment de Solomon Mossovic. Bien qu’étroitement lié au détachement Carmagnole, ce maquis a une existence autonome et mène de nombreuses actions de sabotage et de harcèlement de l'ennemi. Ses effectifs vont progressivement s’amplifier pour atteindre près de 200 combattants au moment des combats pour la libération de Lyon.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée, Claude Collin