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Analyse média

Ancien combattant de la Grande Guerre, Jean Guéhenno est une figure du pacifisme. Sous l'Occupation, il est enseignant à la khâgne d'Henri IV puis de Louis-le-Grand. Membre de rédaction des Lettres françaises clandestines et du Comité national des écrivains, il publie sous le pseudonyme de Cévennes Dans la Prison aux Editions de Minuit.
Après la Libération, Jean Guéhenno est nommé inspecteur général de l’Éducation nationale. En 1944, le gouvernement provisoire le charge d’organiser la Direction de la Culture populaire et des Mouvements de jeunesse nouvellement créée au sein du Ministère de l'Éducation Nationale, dont René Capitant est alors titulaire. 

Le 8 mars 1945, au Palais de Chaillot, Guéhenno fait une conférence intitulée L’Université dans la Résistance et dans la France nouvelle. Au cours de celle-ci, il évoque la manifestation du 11 novembre 1940 et surtout son impact moral : "Mais il n'est que vrai de dire que cette manifestation des étudiants a rendu à Paris son âme. Chacun sut désormais dans la ville qu'il était possible, qu'il était nécessaire de dire non".

Il rappelle que les manifestants "eurent les honneurs des premières rafales de miraillettes tirées contre la Résistance". Et il parle en connaissance de cause puisqu'il était présent ce 11 novembre sur les Champs-Elysées comme il le souligne dans son Journal des années noires : 1940-1947 (Paris, Gallimard, 1947, 1973, p. 66) et qu'il a assisté à la charge des Allemands "baïonette au canon" contre les étudiants et aux tirs ("Trois fois j'ai entendu tirer des mitraillettes").