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Rapport du BCRAM relatif à la manifestation du 11 novembre 1940

Légende :

Le 26 février 1942, un informateur du Bureau central de renseignement et d’action militaire (BCRAM) à Londres, étudiant présent le 11 novembre, annonce 5 morts et 150 jeunes gens disparus.

Genre : Image

Type : Rapport

Source : © Archives nationales, F 60/1697 Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié de deux pages

Date document : 26 février 1942

Lieu : Angleterre - Londres

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Analyse média

Daté du 26 février 1942, ce rapport du Bureau central de renseignements et d’action militaire (BCRAM - services secrets de la France libre) comprend deux parties : l'une consacrée à la manifestation du 11 novembre 1940, la seconde aux étudiants et lycéens résistants.

Selon un informateur dont le nom n'est pas dévoilé, étudiant en 1940, participant à la manifestation du 11 novembre 1940, l'intervention des policiers français puis des soldats allemands autour de l'Arc de triomphe a provoqué de nombreuses victimes, des blessés et même des morts et disparus. Il rapporte qu'après avoir été encerclés, les jeunes ont vu les camions allemands avancer sur eux. "Il y eu un assez grand nombre de gens écrasés et un certain nombre d'amputations dûrent avoir lieu". Il avance le nombre de "5 victimes" et d'environ 150 jeunes disparus "dont les parents n'ont jamais eu de nouvelles". Effectivement, les familles des jeunes incarcérés après la manifestation n'ont de nouvelles de leurs enfants qu'une semaine après leurs arrestations.
Il évoque également une rixe entre entre Allemands et Français au café d'Harcourt le 12 novembre. Ces souvenirs sont erronés puisque cette altercation a eut lieu le 2 novembre 1940.

Ce rapport établi à partir d'un témoignage pour le moins confus reprend les rumeurs autours des victimes du 11 novembre 1940 annoncés aussi bien par la presse clandestine que par la radio de Londres qui parlait le 28 novembre 1940 de 11 tués et de 500 déportés. Pourtant aucun décès ou disparition liés à la manifestation n'a pu être retrouvé dans les archives. Les seules victimes de la manifestation furent des blessés, parfois graves, qui furent soignés au poste de secours de la fondation Marmottan. 

La deuxième partie (verso) du rapport est, quant à elle, consacrée aux étudiants et lycéens, partisans du général de Gaulle. Y sont rappelés les gestes patriotiques tels que les inscriptions gravées sur les murs et sur les tables des établissements d'enseignement. Le deuxième paragraphe revient sur la manifestation du 11 novembre 1940 rappelant que le signe de ralliement des étudiants ce jour-là était une crvatae noire. Là encore, les rumeurs persistent et le rapport fait état de 11 étudiants fusillés à l'Ecole militaire par trouvés en poessession d'une arme ("était considéré comme une arme le couteur de scout"). 



Fabrice Bourrée