Analyse média

Le 8 juin 1944, le général Koenig, commandant supérieur des forces françaises en Grande-Bretagne et commandant des Forces françaises de l'intérieur (FFI), adresse ce courrier au général John Whiteley,  adjoint au chef d'état-major des Opérations (G-3) au sein du SHAEF (Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force ou État-major suprême des Forces expéditionnaires alliées). L'état-major FFI de Londres et le War Office souhaitent doter les FFI d'un signe de reconnaissance afin de se conformer aux dispositions prévues par la convention de La Haye. Mais ils se heurtent au refus du SHAEF dont les responsables considèrent que le brassard, préconisé notamment par l'EM FFI, n'est pas un signe de reconnaissance suffisamment efficace. 

Par ce courrier, le général Koenig prend cette affaire en main et sollicite l'accord du SHAEF rappelant les dispositions de la convention de La Haye, à savoir :
"Sont considérés comme unités combattantes, et non comme franc-tireurs, les groupes d'hommes remplissant les conditions suivantes :
1/ Etre commandés et encadrés
2/ Porter les armes ouvertement
3/ Respecter les us et coutumes de la guerre
4/ Porter un signe distinctif leur permettant d'être nettement identifié par l'ennemi".

Selon Koenig, les trois premières conditions sont remplies par les FFI. Le port d'un brassard leur permettrait de remplir la quatrième condition et d'être enfin considérées comme des combattants réguliers de l'Armée française. Afin de faire face aux réticences du SHAEF, Koenig suggère de founir aux unités combattantes un "badge supplémentaire particulier".

La réponse positive de Whiteley présentée ici parvient à Koenig le 13 juin 1944 : "Votre proposition de fournir les FFI avec des brassards comme signe de reconnaissance est approuvée". Whiteley demande à Koenig de se mettre en relation avec le Command Special Force (commandandement des forces spéciales) afin d'organiser la fabrication et la distribution des brassards et de lui communiquer le modèle et les couleurs du brassard approuvé. Dans sa réponse, Whiteley insiste tout de même sur la nécessité de prévenir les porteurs de brassard que ce dernier ne les met pas nécessairement sous la protection des lois de La Haye, ni que le port du brassard leur assure la reconnaissance des Alliés sans une enquête de sécurité.