13. LES RAFLES ANTISEMITES DE L’ETE 1942 : un choc sans précédent, qui suscite de nouvelles formes de résistance.
A Paris, plus de 13000 juifs étrangers sont arrêtés par la police française les 16 et 17 juillet 1942 avant d’être envoyés vers Auschwitz et mis à mort immédiatement. C’est la première rafle massive opérée en France dans le cadre de la Solution finale, le nom donné par les Allemands à l’extermination des Juifs d’Europe. Le gouvernement de Vichy, qui a mené sa propre politique antisémite depuis deux ans, accepte de collaborer à cette rafle. Au mois d’août, cette collaboration s’étend à la zone sud, non occupée, où des rafles sont opérées par les Français seuls. Vichy a accepté l’explication allemande officielle d’un transfert des juifs étrangers dans des camps de travail à l’Est, alors même que les enfants et les vieillards sont concernés. Il pense que l’indifférence de la population aux mesures antisémites depuis 1940 continuera. Or, ces rafles massives provoquent une onde de choc sans précédent. Sur le moment même, se produit une sorte de réaction collective improvisée et désorganisée pour soustraire de nombreux juifs à l’arrestation, en particulier les enfants. Simultanément, plusieurs évêques de zone sud osent, pour la première fois depuis 1940, condamner ouvertement la politique du gouvernement français légal. Ce double mouvement de désobéissance civile et de protestation d’une fraction des élites va entraîner un bouleversement majeur pour la résistance. Des Juifs et des non-Juifs vont s’appuyer dessus pour créer de nouvelles organisations clandestines destinées à cacher les Juifs ou à faciliter leur évasion vers des pays voisins comme la Suisse. A côté d’une résistance tournée vers la participation à la libération du territoire, une autre va se consacrer à la survie des persécutés.
Autobus de la Société des transports de la région parisienne réquisitionnés et garés le long du Vel’ d’Hiv pour transporter les Juifs raflés les 16 et 17 juillet 1942.
© Bibliothèque historique de la Ville de Paris Droits réservésLe 29 août 1942, 450 Juifs, dont 68 enfants, habitant la région de Limoges, arrêtés à leur domicile et rassemblés au camp de Nexon, furent livrés aux nazis par le gouvernement de Vichy et déportés vers le camp d'extermination d'Auschwitz.
© Mémorial de la Shoah, Paris (France) Droits réservésGeorges (12 ans), Clément (10 ans) et Bernard (8 ans) Bidermann, posant avec l'étoile jaune, rue des Pyrénées à Paris XXe, juin 1942.
© Mémorial de la Shoah, Paris (France) Droits réservésMonseigneur Jules Saliège, archevêque de Toulouse
© Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservésLettre pastorale de l'archevêque de Toulouse sur "la personne humaine"
© Archives départementales de la Haute-Garonne Droits réservés