14. LES GREVES D’OCTOBRE 1942 CONTRE LE TRAVAIL EN ALLEMAGNE : le début du rapprochement entre le Parti Communiste et les mouvements de résistance.
Au mois de septembre 1942, Vichy franchit une nouvelle étape dans la collaboration. Le Reich, engagé dans une guerre totale avec l’URSS, a besoin de main d’œuvre pour ses usines. Vichy promulgue une loi qui permet de désigner les ouvriers français destinés à partir travailler en Allemagne, tout en faisant pression sur eux pour qu’ils signent un engagement. L’application de cette loi provoque les premières grandes grèves ouvrières en zone non occupée. La protestation commence le 13 octobre chez les cheminots des Ateliers de réparation d’Oullins, près de Lyon. Elle gagne rapidement d’autres usines de la banlieue lyonnaise, puis d’autres villes industrielles. Après des arrestations, les grévistes seront relâchés. Cette réaction spectaculaire provoque le premier rapprochement entre le parti communiste et les mouvements de résistance, qui signent un tract commun contre le travail en Allemagne. Désormais, la lutte contre les réquisitions de main d’œuvre devient une priorité pour tous les résistants, car à la fin de l’année 1942 250 000 ouvriers qualifiés seront déjà partis en Allemagne. La pression sur les ouvriers se renforce en effet avec l’occupation de la zone sud par les Allemands en novembre.
"En travaillant en Allemagne, tu seras l'ambassadeur de la qualité française"
© Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés"Chaque heure de travail en Allemagne, c'est une pierre apportée au rempart qui protège la France"
© Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservésLa grève du 13 octobre 1942 commence dans cet atelier de réparation à Oullins (Rhône), après l’affichage par la direction d’une liste de 30 cheminots désignés d’office pour travailler en Allemagne à la Reichsbahn. Jusqu’au classement de la SNCF parmi les entreprises protégées, en 1944, les réquisitions de cheminots pour le travail en Allemagne suscitent d’autres débrayages ou des grèves perlées.
© La vie du Rail Droits réservésPour la première fois sous l’occupation apparaissent dans un même tract les signatures du PCF clandestin et son organisation-relais, le Front national, aux côtés des noms des trois grands mouvements de résistance de zone sud : Combat, Libération-Sud, Franc-Tireur. Le Mouvement ouvrier français, créé au printemps 1942, est un regroupement de syndicalistes résistants chrétiens (CFTC) et réformistes (CGT ex-confédérée). La lutte contre les réquisitions de main-d’œuvre va devenir, au fil des mois, un puissant facteur poussant à l’unité d’action de toutes les sensibilités.
© Centre d'archives historiques de la SNCF Droits réservés"Ils donnent leur sang, donnez votre travail pour sauver l'Europe du Bolchevisme"
© Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservésBrochure de propagande destinée aux ouvriers français
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