15. LE DEBARQUEMENT DES ALLIES EN AFRIQUE DU NORD : un tournant de la guerre aux conséquences majeures pour la résistance française.
Le 8 novembre 1942, le débarquement des Américains et des Britanniques dans les territoires français d’Afrique du Nord est un tournant de la guerre. Les Alliés reprennent l’initiative sur le front Ouest. A Alger, la réussite de l’opération tient à l’action de 400 jeunes résistants qui neutralisent pendant quelques heures les autorités vichystes. Dans le reste de l’Algérie et au Maroc, les troupes françaises combattent pendant trois jours les troupes débarquées, jusqu’à un cessez-le-feu qui est désavoué en métropole par Pétain. Les conséquences sont cependant catastrophiques pour le gouvernement de Vichy: les Allemands envahissent la zone sud, à Toulon la marine de guerre française se saborde, l’armée laissée à la France après l’armistice est dissoute. Le discrédit de Pétain est tel que de nombreux officiers de cette armée d’armistice vont désormais passer dans le camp de la Résistance. Cependant, le cessez-le-feu en Afrique du Nord aboutit à la création d’un pouvoir français rival de la France libre du général de Gaulle. En effet, l’Amiral Darlan puis le général Giraud mettent les troupes françaises locales au service de la cause alliée, tout en gardant les mains libres pour conserver le régime autoritaire de Vichy. L’unification politique des résistants sous l’égide de De Gaulle se trouve donc menacée, d’autant que certains groupes clandestins sont créés par les autorités d’Alger ou s’y rattachent. Les négociations entre les généraux De Gaulle et Giraud, encouragées par Roosevelt et Churchill, vont durer près de six mois, jusqu’en juin 1943.
Le 8 novembre 1942, les troupes anglo-américaines débarquent dans les territoires français d'Afrique du Nord. Ce débarquement marque le tournant de la Seconde Guerre mondiale sur le front occidental, conjointement avec les victoires britanniques d'El Alamein et soviétique de Stalingrad. La résistance française participe à la prise d'Alger qui tomba en un jour, alors qu'à Oran et au Maroc, les généraux de Vichy accueillent les Alliés à coups de canon ; les combats dureront trois jours.
© NARA Libre de droitsLe 27 novembre 1942, les troupes allemandes stationnées aux alentours de Toulon et qui avaient envahi la zone libre depuis le 11 novembre tentent de s'emparer de la flotte. Celle-ci se saborde pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi.
© Archives fédérales allemandes (Deutsches Bundesarchiv) Libre de droitsMis en service en octobre 1937, le croiseur La Marseillaise est sabordé le 27 novembre 1942 à Toulon après sabotage de la coque, des machines et de l’artillerie.
© Archives fédérales allemandes (Deutsches Bundesarchiv) Libre de droitsSur le port d’Alger, le général d’armée Henri Giraud, commandant en chef civil et militaire, se tient devant un char Sherman M4 américain livré à l’armée française, le 17 avril 1943.
© ECPA-D Droits réservésHenri Giraud, Franklin Roosevelt, Charles de Gaulle et Winston Churchill à la conférence de Casablanca (dite aussi d'Anfa du nom de l'hôtel où elle se tint du 14 au 24 janvier 1943).
© Imperial War Museum, Londres Droits réservésLe Courrier de l’air apporté par la R.A.F évoquant la conférence de Casablanca (13 au 24 janvier 1943) au cours de laquelle Winston Churchill et Franklin Roosevelt décrètent la lutte jusqu’à la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie ; est relatée l’entrevue entre le général Giraud, commandant en chef civil et militaire en Afrique du Nord et le général de Gaulle, chef de la France combattante, Londres, janvier 1943
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