18. LA CREATION DU CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE : un organisme unique dans l’Europe occupée.
Le 27 mai 1943 se tient à Paris la première réunion du Conseil national de la Résistance. Présidé par Jean Moulin, il rassemble les représentants de 8 mouvements de résistance, 6 partis et 2 syndicats. La France est le seul pays d’Europe où soit né un tel organisme unifié. Ce résultat tient d’abord à un sentiment d’urgence : dans l’ignorance des plans alliés, tout le monde tente de se préparer à un débarquement en France dès 1943. L’unification politique et militaire de la Résistance, à tous les niveaux, devient une nécessité pratique. Sa réussite est la condition pour que la Résistance puisse lutter efficacement contre le Service du Travail Obligatoire et mobiliser ensuite les jeunes au service de la libération du pays. La formation du CNR a aussi pour objectif de montrer aux Alliés que la résistance tout entière est derrière la France libre, au moment où les discussions entre de Gaulle et Giraud vont aboutir à la formation d’un Comité de la Libération nationale à Alger. Aux yeux de la majorité des résistants, de Gaulle apparaît comme un bien meilleur garant du rétablissement d’un régime républicain que son rival. Enfin, la présence des partis et des syndicats au CNR, aux côtés des mouvements de résistance, se justifie parce qu’avec le discrédit total de Vichy, des cadres ou militants de ces organisations contribuent désormais grandement à l’implantation de la Résistance sur tout le territoire.
Télégramme de Jean Moulin rendant compte de la tenue de la première réunion du CNR et de sa composition. Le « 25 mai » est une transcription erronée, la vraie date étant le 27.
© Archives nationales Droits réservésLa table de l'appartement de René Corbin, au 48 rue du Four dans le 6e arrondissement de Paris, qui a accueilli, le 27 mai 1943, la première réunion de ce qui s'appelait alors le "Conseil de la Résistance". Celui-ci allait prendre très vite son appellation définitive de Conseil national de la Résistance (CNR).
© Photographie Famille Corbin Droits réservésCe titre est un des exemples des effets majeurs du travail forcé en Allemagne sur la résistance : incitation à l’union entre toutes les tendances, développement d’organisations clandestines et d’une presse s’adressant spécifiquement aux catégories visées par le transfert en Allemagne.
© Bibliothèque nationale de France Droits réservésDans ce numéro de décembre 1942, le journal Combat appelle à l'unification des mouvements de résistance sous une seule bannière et derrière un seul homme : le général de Gaulle. Quelques semaines plus tard, les mouvements Combat, Franc-Tireur et Libération-Sud fusionneront au sein des Mouvements Unis de Résistance (MUR).
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