17. LE SERVICE DU TRAVAIL OBLIGATOIRE EN ALLEMAGNE : vers la désobéissance civile et la formation des maquis.
Le 16 février 1943, Vichy répond aux nouvelles exigences allemandes de main d’œuvre en créant le STO, le service du travail obligatoire en Allemagne. Désormais ce ne sont plus seulement les ouvriers qualifiés, mais pratiquement tous les jeunes âgés de 21 à 23 ans qui doivent partir. Cet événement est sans conteste le plus important de toute l’histoire de la résistance française. Du jour au lendemain, des centaines de milliers de jeunes français et leurs familles vont chercher le moyen d’échapper au STO, ce qui revient le plus souvent à se cacher. Le STO inaugure une forme de désobéissance civile, car bien des réfractaires se cacheront grâce à leurs proches. Mais beaucoup d’autres obtiendront des faux papiers et des planques par les organisations clandestines, et parfois seront regroupés dans des maquis. Ces activités vont enfin permettre aux résistants de faire la preuve de leur utilité immédiate aux yeux de la population. L’effort à accomplir est énorme et c’est seulement à l’été 1943 que les résultats arrivent : le refus du STO devient massif. Il est décisif pour la Résistance qui acquiert ainsi peu à peu, aux yeux des Français une légitimité que Vichy a définitivement perdu.
Affiche de propagande vichyste en faveur du STO
© Archives Jean Quellien Droits réservésBrochure éditée en 1943 par le Commissariat général à la main-d'oeuvre française en Allemagne
© Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservésLe refus de se présenter aux convocations pour le STO marque l’entrée dans l’illégalité : on devient un « réfractaire ». On pouvait aussi contourner le STO en se faisant embaucher dans une entreprise ou une institution dont le personnel était exempté du travail en Allemagne.
© Collection Gilbert Carayon Droits réservésLa "une" de ce numéro du journal Libération-sud concrétise la façon dont la lutte contre le STO, qui vise alors tous les jeunes de 21 à 23 ans, devient immédiatement la priorité absolue de la presse clandestine.
© Fondation de la Résistance Droits réservésCe tract édité par la "section étudiants" du Comité anti-déportation appelle les jeunes à "combattre sur notre sol pour libérer la France" plutôt que de "mourir au service de l'ennemi".
© Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservésC'est une manifestation parmi les plus célèbres de la Résistance car photographiée.
© Musée de la Résistance en Drôme et de la Déportation de Romans Droits réservés