21. LES MANIFESTATIONS ET GREVES DU 11 NOVEMBRE 1943 : l’affirmation d’un Etat clandestin.
A l’appel des radios alliées et de la presse clandestine, la population est appelée à se rendre aux monuments aux morts et à cesser le travail à 11h dans les usines le 11 novembre 1943. Les risques d’arrestations collectives sont très importants, en particulier à cause de la chasse aux réfractaires du STO. La mobilisation du 11 novembre 1943 ne prend donc qu’exceptionnellement la forme de manifestations ou de grèves spectaculaires dans les grandes villes. Il s’agit plutôt d’un foisonnement d’initiatives plus discrètes et s’étendant jusqu’aux bourgs et petits villages : dépôts de gerbe la nuit, arrêts de travail de courte durée. Car la Résistance est maintenant présente dans les zones les plus rurales, à cause de la lutte contre le travail en Allemagne. Ses actions et ses directives sont répercutées par la presse clandestine, dont les plus grands journaux tirent à des centaines de milliers d’exemplaires. A l’occasion de ce 11 novembre, elle s’affirme comme une sorte d’Etat clandestin, dont les unités militaires n’hésitent plus à sortir de l’ombre, comme les maquis de l’Ain à Oyonnax. A l’approche de l’hiver, beaucoup de maquis vont cependant se disperser provisoirement.
Affiche du Front national de Saône-et-Loire éditée à l'occasion du 11 novembre 1943
© Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservésA l'occasion du 11 novembre 1943, malgré l'interdiction formelle des autorités de Vichy, journaux clandestins et tracts tentèrent de mobiliser les Français pour faire de cette journée un événement patriotique. Ce tract édité par le Comité de front national des cheminots appelle ces derniers à cesser le travail de 11h à midi le 11 novembre 1943.
© Centre d'archives historiques de la SNCF Droits réservésNewspaper "Défense de la France", n°41, November 11, 1943.
© Archives nationales Droits réservésLe 11 novembre 1943, près de 130 maquisards défilent dans Oyonnax.
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