22. LE PROCES DU GROUPE MANOUCHIAN : des étrangers en pointe dans la guérilla urbaine à Paris.
En février 1944, se déroule à Paris le procès de vingt-deux membres du groupe Manouchian. Ces communistes étrangers dirigés par le poète arménien Missak Manouchian ont été à l’origine de la plupart des sabotages et des attentats commis à Paris en 1943. Tous sont condamnés à mort et exécutés. Une énorme opération de propagande est lancée à cette occasion pour tenter d’assimiler la Résistance armée à ce groupe d’immigrés communistes. Partout une affiche sur fond rouge montre les photos des accusés avec leurs noms à consonance étrangère Dans la réalité les communistes étrangers d’origine juive se sont effectivement engagés bien plus que d’autres dans la guérilla urbaine. Car certains ont l’expérience de la guerre d’Espagne ou de la clandestinité dans des pays sous régime autoritaire pendant les années trente. D’autres sont de jeunes juifs étrangers dont la famille a été raflée et déportée sous l’occupation. Mais, concentrés dans quelques grandes villes, ils ne représentent au total qu’une petite fraction des auteurs de sabotages sur tout le territoire.
Les Allemands souhaitent profiter de la vague d'arrestations qui frappe le groupe Manouchian pour lancer une campagne de propagande antisémite et xénophobe. Tel est l’objet de « l’Affiche rouge » placardée au moment où 23 membres du groupe sont jugés. Elle manquera son but puisque l’affiche suscitera un grand mouvement de sympathie dans la population et restera comme le symbole du combat des étrangers contre l’Occupation.
© Archives nationales Droits réservésMissak Manouchian, chef militaire des FTP-MOI de la région parisienne, fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien.
© Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservésPage extraite de la brochure de propagande "L'armée du crime"
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