23. LE DRAME DU MAQUIS DES GLIERES : un échec militaire, mais une victoire psychologique.
Le 26 mars 1943, un maquis de 500 hommes regroupé depuis deux mois sur le plateau des Glières, en Haute-Savoie, est attaqué et dispersé par une division de réserve allemande. Ce n’est pas la première attaque contre un maquis, mais l’affaire a pris une ampleur nationale car elle a fait l’objet d’un affrontement sans précédent entre radios françaises. D’un côté les émissions du Comité Français de la Libération nationale, dirigé à Alger par de Gaulle, qui ont encouragé la formation du maquis. De l’autre, la radio de Vichy, qui justifie la participation à la répression de sa propre organisation de lutte contre la Résistance, la Milice. Malgré sa fin dramatique, le maquis des Glières a renforcé la légitimité du combat mené par la Résistance. Il a manifesté l’existence d’une France qui se prépare à participer à sa libération, face à un Etat français devenu un régime fascisant et réduit au rôle d’auxiliaire de l’occupant. Militairement, cet événement montre quel est le problème principal des maquis en France : pour transformer les réfractaires du STO en combattants, il faut obtenir des armes des Alliés et les entraîner. Or, les parachutages d’armes commencent seulement à arriver massivement en ce printemps 1944. Mais même lorsqu’ils en bénéficient, comme c’est le cas aux Glières, les maquis ne peuvent tenir un territoire sans renfort extérieur, et doivent rester mobiles pour survivre.
Maquisards de la "section Allobroges" au cours de son décrochage sur les Esserts le 27 mars 1944 (Plateau des Glières).
© Conseil Général de Haute-Savoie/ Association des Glières / Raymond Perrillat Droits réservésPhotographie représentant la veillée organisée pour le premier anniversaire de maquis d'Henri Onimus dit Humbert
© Conseil Général de Haute-Savoie/ Association des Glières / Raymond Perrillat Droits réservés© Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés
Sur le mur de ce chalet occupé par la "section Allobroges" placée sous les ordres d'André Macé, un drapeau tricolore agrémenté de portraits du général de Gaulle est surmonté de la devise du maquis des Glières, "Vivre libre ou mourir".
© Conseil Général de Haute-Savoie/ Association des Glières / Raymond Perrillat Droits réservésAprès la dispersion du maquis des Glières en mars 1944, le plateau sert après le débarquement de Normandie à la réception d’un parachutage massif d’armes destiné aux maquis de Haute-Savoie.
© Conseil Général de Haute-Savoie/ Association des Glières / Raymond Perrillat Droits réservés