Article Le Petit Dauphinois, du 23 septembre 1940, sur les nouvelles mesures de rationnement

Légende :

Article sur les mesures pour éviter des difficultés graves avant la prochaine récolte.

Genre : Image

Type : Presse officielle

Source : © ADD, fonds Pierre Vincent-Beaume Droits réservés

Détails techniques :

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme

Ajouter au bloc-notes

Analyse média

Article du journal local Le Petit Dauphinois du 23 septembre 1940, pour informer la population des nouvelles mesures de rationnement des denrées alimentaires.
Sont concernés ici : le pain, le sucre, le café, les pates alimentaires, le riz, les fromages, les matières grasses, la viande, le savon, le lait.
Ces mesures entreront en application le 23 septembre 1940 pour les particuliers et le 30 septembre 1940 pour les restaurants.
Dans le même article, le maréchal Pétain demande aux paysans de produire d’avantage pour « atténuer les privations que vont subir les Français ».


Auteur(s) : Jean Sauvageon

Contexte historique

Les livraisons de denrées à l’Allemagne en quantités de plus en plus grandes, le contrôle sévère et tatillon des productions agricoles, l’instauration des cartes de rationnement créent des difficultés sans nombre dans les ménages pour assurer la nourriture quotidienne des membres de la famille. La situation est encore plus difficile dans les villes que dans les campagnes. Le gouvernement de Vichy met en place tout un système de rationnement très encadré. Toutes les denrées doivent être achetées avec des coupons figurant sur différentes cartes : épicerie, viande, vêtements, semences, outils, jardinage, bons-matières, etc.
Les carburants sont réquisitionnés par les Allemands. Pour faire fonctionner les véhicules, on y installe des gazogènes produisant un gaz combustible.
Les produits manquants sont remplacés par des succédanés, par exemple le café par de l’orge, des glands ou autres denrées torréfiés.
Les semelles des chaussures sont fabriquées en bois, certains essaient de coller une bande de caoutchouc sur les pneus des vélos pour augmenter leur longévité, etc.
Ces restrictions génèrent un trafic parallèle, clandestin, le « marché noir ». Des commerçants, des trafiquants trouvent, là, une source importante de profits. Les prix pratiqués sont élevés. La police vichyste lutte contre ces pratiques occultes. Malgré cette répression, le marché noir a perduré pendant toute la période de guerre, voire au-delà.
Une autre pratique se développe, c’est l’échange, le troc. Pour obtenir une paire de chaussures sans tickets, on peut glisser sous la banque une motte de beurre ou quelques saucisses.
Mais tous ces moyens pour se procurer des marchandises ne sont accessibles qu’à ceux qui ont des revenus le permettant.
Une des préoccupations, dominicales surtout, dans les zones rurales est la recherche de « ravitaillement » dans les fermes environnantes, soit pour son propre compte, soit pour envoyer à de la famille vivant dans les villes. Le ravitaillement est un des soucis permanents des Drômois comme de la plupart des Français, pendant la guerre et même jusqu’au début des années 50.


Auteur(s) : Jean Sauvageon
Sources : Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.