Philippe Leclerc de Hauteclocque

Légende :

Le général Leclerc, commandant la 2e DB, devant l'Arc de Triomphe, le 26 août 1944

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 26 août 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Né à Belloy en 1902 dans une famille de la vieille noblesse picarde, saint-cyrien, Hauteclocque, est  un brillant officier : capitaine en 1934, 1er à l'Ecole de guerre en 1938. Son expérience au Maroc (1926-1930) a révélé un esprit libre à l'égard de la hiérarchie. Homme de tradition, il est renseigné sur l'Allemagne d'Hitler par son cousin Xavier reporter. Combattant valeureux durant la campagne de France, évadé, blessé, il gagne Paris à bicyclette. Ayant entendu un des appels du général de Gaulle, il décide au nom de la foi et du patriotisme de le rejoindre à Londres après en avoir averti sa femme qui l'encourage et veillera sur ses six enfants. Il adopte alors le pseudonyme de Leclerc pour éviter à sa famille, restée en France, des poursuites. Il rejoint Londres et se présente à de Gaulle le 25 juillet qui lui confie la mission de rallier le Cameroun (26 août).  Il soustrait le Gabon (12 novembre) au gouvernement de Vichy après une opération militaire bien montée. Devenu commandant militaire du Tchad, il entreprend une série de raids  sur les oasis tenues par les Italiens en Libye. Il s'empare de  Koufra le 1er mars 1941 puis conquiert le Fezzan  et opère sa jonction à Tripoli le 26 janvier 1943 avec la 8e armée britannique de Montgomery. Il participe sous ses ordres à la campagne de Tunisie au cours de laquelle, il combat, pour la première fois, l'ennemi allemand.

Après la fusion de l'armée en août 1943, Leclerc est chargé de former la 2e DB. Constituée au Maroc, la division très hétérogène doit à son chef, son unité. Après un complément d'instruction en Angleterre, il débarque avec sa division le 1er août 1944 pour achever la libération de la Normandie (prise d'Alençon et poche de Falaise). Leclerc, informé par De Gaulle que sa division libérera la capitale dès la fin 1943, prend des libertés à l'égard de son chef américain, le général Gerow commandant le XVe corps, et envoie un escadron de reconnaissance aux ordres du commandant de Guillebon. Ayant obtenu enfin l'ordre du général Bradley le 22 août au soir, il fonce le lendemain sur Paris. Avec l'appui de la 4e DIUS, Leclerc et sa division forcent l'ennemi à la capitulation avec l'aide des FFI du colonel Rol-Tanguy. Leclerc, jeune général de 42 ans, réussit une mission politique et militaire de première importance. Il n'y a pas eu de destructions importantes, ni de vacance du pouvoir : après la reddition de Von Choltitz, il accueille le général de Gaulle à Montparnasse.

Le chef du gouvernement provisoire est parvenu à s'imposer comme le chef de la France qui se bat, et éviter l'administration militaire des territoires occupés. Après la capitale, puis la Lorraine, il libère Strasbourg le 23 novembre 1944, accomplissant ainsi le serment de Koufra fait à ses hommes le 2 mars 1941. Après la réduction de la poche de Royan (avril 1945), le baroud s'achève à Berchtesgaden le 5 mai 1945 au nid d'aigle d'Hitler.

Chef du corps expéditionnaire français en Extrême Orient, il signe, au nom de la France, le 2 septembre 1945 l'acte de capitulation du Japon. Après avoir rétabli la souveraineté française en Indochine, Leclerc, général d'armée, devient inspecteur des forces armées en Afrique du Nord. Il meurt dans un accident d'avion le 28 novembre 1947 au Maroc. Conscient des mutations dans l'empire dues à la guerre, Leclerc préconisait une évolution libérale. Le 8 décembre 1947, il est inhumé aux Invalides puis élevé à la dignité de Maréchal de France le 27 juin 1952. Entré dans la légende de son vivant, Leclerc demeure dans la mémoire grâce aux mémoriaux et à la toponyme urbaine.


Christine Levisse-Touzé in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004