La ville à l'heure allemande

Au lendemain de la signature de l’armistice, Berlin ordonne le contrôle des sites majeurs de la côte Atlantique. Royan, Marennes, Oléron, Ré, La Pallice et La Rochelle sont investies par des motocyclettes d’abord puis un véritable convoi de camions, de blindés et d’artillerie lourde. Le 23 juin 1940 à 10h, un convoi traverse la ville, il passe par la Porte Dauphine, parade sur le vieux port et s’arrête sur la place de Verdun. Dans l’après-midi, la drapeau nazi flotte au-dessus de l’Hôtel de ville et aux quatre coins de la cité qui se met à l’heure allemande.

La cohabitation d’abord courtoise, est rapidement imposée. L’occupant s’installe chez les particuliers, requisitionne les chambres, expulse les habitants, confisquent les maisons et tout ce qui lui plait (lampes, bureaux, nourriture, matières premières, etc.). Les différents services de l’administration allemande s’installent aux quatre coins de la ville, réquisitionnant l’Hôtel de ville, les hôpitaux, les casernes, les bureaux, les écoles, le casino et tous les points straté- giques comme le camp d’aviation de Laleu ou la gare centrale et mettent la main sur les port en particulier celui de La Pallice.

Le régime de Vichy s’enfonce progressivement dans une collaboration politique, militaire, policière et économique. Dès le 2 août 1940, à la demande de l’occupant, le préfet crée une garde civique, spécificité du département.

Le site de La Pallice est choisi pour son intérêt stratégique majeur par son port en eau profonde et sa position sur la façade atlantique, ses infrastructures de grand port industriel et une desserte routière, ferrovière ou aérienne dense. Dès 1941, il accueille une base sous-marine bétonnée comme Brest, Lorient, Saint Nazaire et Bordeaux.

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Chronologie

L’administration allemande haut ▲

Le dimanche 23 juin 1940, des groupes motorisés de troupes presque entièrement recrutées en Autriche investissent la ville, occupant en quelques heures tous les points stratégiques : l’hôtel de ville, la gare, l’hôtel des postes, puis le port de La Pallice et le camp d’aviation de Laleu. Le couvre-feu est instauré, le camouflage des lumières imposé. La municipalité doit satisfaire à toutes les demandes d’une armée en campagne. Le maire, Léonce Vieljeux, qui a tenté de résister, est écarté. Les ports de l’Atlantique, et singulièrement celui de La Rochelle, sont classés en zone interdite. En raison de leur importance stratégique dans la guerre contre la Grande–Bretagne, la présence allemande y est beaucoup plus importante qu’ailleurs.

L’administration civile française et la collaboration haut ▲

L’armistice, signé le 22 juin 1940, est d’une extrême sévérité : les deux-tiers du territoire occupés, la France divisée en plusieurs zones, l’Alsace–Lorraine annexée par le Reich, un million et demi de militaires prisonniers en Allemagne, une astreinte financière considérable, des prélèvements insupportables de matières premières et de produits alimentaires, une presse asservie. Dans la vie quotidienne, la présence de l’occupant se ressent à tout instant.

Le 10 juillet 1940, l’assemblée nationale, réunie au casino de Vichy, vote la révision de la Constitution. La Troisième République est abolie et remplacée par l’ « État français » dit gouvernement de Vichy, dirigé par le maréchal Pétain investi des pleins pouvoirs. Le régime se met en place prônant le culte du maréchal et le triptyque « Famille, Travail, Patrie » ainsi qu’une politique de collaboration, politique, militaire, policière et économique, avec les vainqueurs.

A la répression allemande s’ajoute très vite le poids des dispositions de Vichy. Celui-ci prend, à partir du 17 juillet 1940, un certain nombre de mesures qui montrent clairement l’état d’esprit de ses dirigeants : exclusion de la fonction publique des étrangers fraîchement naturalisés, remise en cause de naturalisations accordées depuis 1927, mesures contre les Juifs étrangers.

Le mur de l’Atlantique et la base sous-marine de La Pallice haut ▲

Jusqu'en novembre 1942, le danger ne pouvant venir que de l'ouest, la construction d'une ligne de fortifications, dite mur de l'Atlantique, est confiée à l’organisation Todt. Elle doit empêcher tout débarquement allié : 355 abris, 319 bunkers de combat, 423 tobrouks, soit 1 222 ouvrages sont ainsi édifiés, dont 260 autour de La Rochelle et La Pallice qui, à partir de l'été 1941, sont placés en zone interdite aux évacués et réfugiés.

Comme les autres ports choisis par les Allemands pour abriter une base sous-marine, le site de La Pallice revêt un intérêt stratégique majeur par sa position sur la façade atlantique, ses infrastructures de grand port industriel ainsi que par une desserte routière, ferroviaire ou aérienne dense. Les travaux d’aménagement du site débutent en avril 1941. Ils sont menés par l’organisation Todt (OT). Les 112 cadres de l’OT, auxquels se joignent quarante autres firmes impliquées, disposent de 2 143 travailleurs répartis en 632 ouvriers et 1 172 manœuvres mobilisés pour l’édification de ce chantier pharaonique.