"1939, le choc de la guerre"
Lorsque la France entre en guerre contre l’Allemagne et l’Italie, nombre d’immigrés italiens se mobilisent en faveur de leur pays d’accueil. Beaucoup signent une déclaration de loyalisme pour répondre à la nouvelle vague de xénophobie qui les frappe. Mais la défaite, puis le régime de Vichy vont les renvoyer au statut de suspects, voire d’ennemis.
Le 10 juin 1940, Mussolini veut profiter de la faiblesse de la France vaincue pour annexer les Alpes. La campagne des Alpes dure quinze jours mais n’a pas les résultats qu’il en escomptait. Plus tard, en novembre 1942 et jusqu’à septembre 1943, Hitler le laisse occuper un territoire de 800 km², dont notamment les Alpes-Maritimes, les Basses-Alpes (Alpes de Haute-Provence) et le Var.
Le 3 septembre 1940, le régime de Vichy promulgue une loi « à l'égard des individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique ». Les forces de « l'anti-France », désignées responsables de la défaite, ont pour noms : le juif, le communiste, le franc-maçon et l'étranger.
En Pays d’Arles, dès 1939, avec la conclusion du pacte germano-soviétique, les premières arrestations frappent les communistes. Beaucoup d'entre eux sont italiens ou d'origine italienne. C’est le cas, entre autres, d’Arnaudo Pasqualetti. Responsable de la section de l’Union populaire italienne (UPI) à Salin-de-Giraud jusqu’en 1939, il est arrêté le 14 juin 1940, et interné au camp du Vernet. C’est également le cas de Dominique Maïsto, communiste arrêté à Toulon en 1939. Il est enfermé en tant que prisonnier politique au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, près de Toulouse, puis transféré à la citadelle de Sisteron. En 1942, il s’évade et prend le maquis dans les Basses-Alpes (Alpes de Haute-Provence). Maïsto, dit "Remember" sera tué dans une embuscade à Bayons le 26 juin 1944.