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1er prix de la catégorie Collège - travail collectif
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« Reflets de femmes d’hier et d’aujourd’hui sur le Vieux Port »
C’est un défilé symbolique, un 29 août 1944, quelque part à Marseille.
La photographie retenue est celle qui représente un défilé de résistantes sur le Vieux Port de Marseille. Elle nous plaît, parce que ce sont des femmes déterminées. Nous en distinguons six, au premier rang. Six comme nous, comme notre groupe de filles. Elles sont victorieuses. Elles défilent pour célébrer leur participation à la guerre et leur contribution à la victoire. Elles sont libres, elles ne se cachent plus. Elles s’exposent en tant que résistantes.
Ces femmes qui défilent sont des icônes. Pas des icônes de la mode, non, car on sait les restrictions qu’elles ont connu à ce sujet. Mais ce sont des icônes en tant qu’exemples à suivre, de modèles, de symboles. Elles représentent le combat féministe. Elles viennent de gagner le droit de vote, elles sont libérées de leur mari, elles sont émancipées.
Leur rôle dans la résistance a été déterminant. Ici, à Marseille notamment. Marseille était occupée depuis novembre 1942 par les allemands.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Marseille a subi beaucoup de bombardements, surtout dans les quartiers du Vieux Port, lieu de ce défilé du 29 août 1944. Cependant, le cadre de la photographie occulte les traces de ces bombardements, invisibles sur la photo. Le temps n’est pas encore à la reconstruction, le temps est à la liesse et à la fierté victorieuse…
Nous sommes parties aux archives, où l’on a vu des articles datant des années 1943 à 1944. Une discussion a été mise en place pour parler du choix de la photo. On a ensuite décidé de l’endroit où les photos seraient prises, et des concepts que l’on souhaitait illustrer.
Un essai de photos a été effectué dans la cour du collège, quelques jours avant de nous rendre au Vieux Port.
Nous avons voulu travailler autour de l’Ombrière, sur l’esplanade devant la Grande Roue et la mer. Nous avons été confrontées aux difficultés de cadrage, de luminosité, et le vent fort n’a pas facilité la tâche. De plus, les touristes passaient souvent, il fallait redoubler d’ingéniosité pour les exclure du cadre.
Des militaires sont passés, nous leur avons demandé de prendre une photo, mais ils ont refusé en raison du plan Vigipirate renforcé. Nous étions déçues car nous aurions aimé réfléchir à les intégrer au montage. En rentrant au collège, nous avons regardé les photos et avons fait un choix en sélectionnant les plus réussies. Les clichés choisis on ensuite été imprimés et nous avons fait des découpages et des collages, pour nous rendre compte du rendu final que nous souhaitions avoir. Deux montages ont retenu notre attention, deux photos porteuses des messages qui nous tenaient à cœur.
A travers la première photographie, nous souhaitons montrer l’évolution entre le passé et le présent. Nous incarnons la résistance moderne des années 2000, tout en gardant en mémoire la présence des résistantes des années 40. C’est la question de la Mémoire que pose ce dernier montage photographique.
L’Ombrière est le témoin du présent, qui reflète à la fois notre image et la leur. Elle confond les ombres que nous deviendrons et leur souvenir flou qui s’estompe. Le reflet est le lien entre deux époques. Nous avons voulu rendre hommage aux combattantes, en défilant avec elles, sur le Vieux Port, lieu de mémoire. Elles sont fières de défiler et nous partageons cette fierté avec elles. Il s’agit d’un hommage à ces femmes, que nous considérons comme des icônes, des modèles, et nous sommes fières d’être des témoins actives de leur héritage et de perpétuer leur mémoire.