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Auteur: Hugo BASCUNANA, Lucille BENZA, Liam GIABICONI, Mélanie PEREZ, Cléa VAREILLE , élèves de 3e au collège Les Amandeirts (Châteauneuf-les-Martigue)

Le choix de la photo

Au mois de novembre, notre professeur d’Histoire Géographie, Mme Romanet nous a présenté le concours photos sur la Libération et nous a proposé d’y participer sur la base du volontariat. Toute notre classe de 304 étant intéressée, il fallu choisir les 5 élèves les plus motivés qui piloteraient le projet : 3 filles (Lucille, Mélanie et Cléa) et 2 garçons (Hugo et Liam).

Dès le départ, nous voulions une représentation de groupe, qui permettrait à tous nos camarades de participer car nous sommes une classe très soudée. Au cours d’un vote avec la classe entière début janvier, nous avons décidé de reproduire la photo N° 27 montrant une scène de liesse dans la rue St-Savournin à Marseille, le 23 août 1944. C’est un moment de joie et de fête que nous avions envie de valoriser et de partager nous aussi, comme au moment de la Libération !

A la rentrée des vacances de noël, après les attentats horribles de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, la classe a confirmé à notre enseignante son envie de garder cette photo. C’est un moment célébrant le retour à la joie de la population après de terribles moments. Nous avions encore plus envie de défendre notre liberté d’expression.

Les différentes étapes du projet 

Par la suite, le groupe des élèves volontaires a décidé d’organiser un repérage des lieux pour savoir où prendre la photo. Un mercredi après-midi, le 11 février, nous sommes allés dans le centre ville de Châteauneuf-les-Martigues, accompagnés de notre professeur. Après une bonne heure de marche, nous avons décidé de l’endroit, une petite rue du centre. Le panneau de la boulangerie rappelait celui de la photo de 1944 et il y avait des pavés par terre.

Pendant cette après-midi nous avons choisi le thème pour organiser notre photo et nous avons réfléchi comment les mettre en valeur avec des accessoires : la paix en Europe, la Liberté, l’Egalité filles-garçons. Le lendemain, nous proposions ces thèmes à la classe. L’idée défendue par notre photo fut choisie très vite, à l’unanimité : la liberté, sous toutes ses formes !

Ensuite, nous avons discuté de comment la représenter de la meilleure manière qu’il soit. Nous décidâmes de montrer le plus possibles de différences, en valorisant la liberté de les afficher et de les mélanger : les religions, le physique, le sexe, le handicap, l’homosexualité… Et aussi de montrer notre liberté de travailler dans ce que l’on veut, de voyager, de lire, de s’exprimer, de faire du sport, de la musique, de passer des bons moments ensemble.

 Début mars, à la rentée des vacances d’hiver, chacun a alors marqué sur une feuille la liberté qu’il voulait défendre avec son « déguisement » et ses accessoires. Mme Romanet nous a donné aussi les autorisations nécessaires pour le droit à l’image ainsi qu’une fiche pour se donner rendez-vous en dehors des heures scolaires, avec le matériel à amener (vélo, enfant, casque…). Pour l’appareil photo, personne : alors on prendra celui de la professeure.

La réalisation de la photo et la démarche artistique

Le mercredi 8 avril, toute la classe (ou presque) s’est réunie à 13h30 à l’endroit convenu du centre ville, avec les costumes et les objets qu’on devait apporter. Nous avons réfléchi au cadrage avec l’appareil photo (accroupi, debout, zoom…). Nous avons fait monter les filles du fond de la photo sur un escabeau, pour faire ressortir leur pancarte « just married ». On avait aussi des tabourets pour les élèves du côté, pour essayer de voir tout le monde.

On a passé beaucoup de temps à se placer pour la photo car on était 22 et on rigolait beaucoup. On a fait un essai d’abord sur la place piétonne, en plein soleil, puis directement dans la rue de la boulangerie. Une maman a interdit aux voitures de passer pendant ¼ d’heure, il a fallu faire vite pour immortaliser la joie et notre V de la victoire ! Certains élèves ont d’ailleurs oublié de reprendre les poses choisies. Mme Romanet a montré à une maman d’élève comment prendre la photo et elle nous a rejoints avec sa carte d’électeur.

Nous avons pris une dizaine de photos. En classe le lendemain, nous avons voté pour celle qui nous paraissait la plus ressemblante.

Pour finir, l’un des 5 représentants, Liam, a recentré l’image et transformé avec un logiciel l’arrière plan de la photo en noir et blanc, pixel par pixel. Cela a permis de faire un lien avec le passé, lien renforcé par le casque de guerre porté par le garçon vert anonyme de gauche. Ce casque est un vrai casque de la guerre 39-45, prêté gentiment par le grand-père d’un élève, ancien combattant). Mais cela a surtout fait ressortir les couleurs d’aujourd’hui et les différentes libertés que chacun a voulu défendre.

Mme Romanet a fait un tirage de la photo sur papier. On a ensuite retouché la pancarte « just married » à la main car elle ressortait mal.

Les problèmes d’organisation

Durant la réalisation de cette photo, nous avons rencontré quelques petits soucis. Nous avons dû nous organiser afin de réunir (presque) toute la classe, le même jour et à la même heure. Il a fallu trouver un jour où tout le monde serait là, et avant que la moitié de la classe ne parte en Espagne.

Ensuite, nous devions faire en sorte que chacun ait une idée de différentes des autres, afin de bien montrer les différentes libertés. Certaines personnes n’ont pas pu venir (4 sur 26). Le jour de la photo, une personne est arrivée en retard, une autre a été obliger de retourner chez elle afin d’aller chercher le journal Charlie hebdo, d’autres n’ont pas gardé leur pose.

Notre message

Notre Liberté doit être défendue haut et fort, comme une grande victoire.

 - Liberté de vivre côte à côte en ayant plusieurs religions.

- Liberté de vivre côte à côte en supportant des clubs de foot « ennemis » (PM, PSG, Barcelone…)

- Liberté de créer, de chanter et faire de la musique.

- Liberté de faire du sport et de se divertir (rugby, foot, vélo, skate…)

- Liberté de voyager (en Europe avec l’Italie mais aussi très loin dans les « îles »)

- Liberté pour une fille de faire un métier de garçon (maçon)

- Liberté de vivre et travailler même avec un handicap (vrai bras cassé d’une élève !)

- Liberté d’avoir n’importe quel physique et n’importe quelle couleur de peau (bonhomme vert)

- Liberté de se coiffer et de se vêtir comme on veut (cheveux rouges, rasta…)

- Liberté de se marier avec la personne que l’on aime (« mariage pour tous » de 2014)

- Liberté de voter pour qui on veut

- Liberté de s’exprimer et de s’informer (hommage aux journalistes de Charlie Hebdo)

C’est l’enfant virtuel des nouvelles générations (petit bonhomme gonflable), qui continuera ensuite à porter cette liberté en France (élève habillé en bleu, blanc et rouge)… on l’espère !