8. LES PREMIERES EXECUTIONS D’OTAGES : la haine contre l’occupant et le rejet de la politique de collaboration s'accroissent.
Les débuts de la lutte armée n’ont aucun impact militaire, mais ils forcent les Allemands et le gouvernement de Vichy à réagir. Ils vont contribuer à des évolutions profondes dans l’opinion française. Celle-ci désapprouve les attentats, qu’elle trouve inutiles. Cependant, la disproportion des représailles l’indigne davantage. Le 22 octobre 1941, 48 otages sont fusillés par l’occupant après l’attentat commis à Nantes contre un officier allemand. Parmi eux, le jeune Guy Môquet, fils d’un député communiste. Les Allemands croient, à tort, que l’indignation provoquée par les exécutions d’otages sera moindre parce que les fusillés sont pour la plupart des communistes et des juifs. Mais la haine contre l’occupant s’accroît, tout comme le rejet de la politique de collaboration. Car Pétain a accepté de prendre sa part de la répression en créant des tribunaux spéciaux. Malgré ces effets politiques de la lutte armée, la question des représailles restera centrale dans les débats entre résistants. Jusqu’au débarquement allié en 1944, les cibles les plus fréquentes des attentats commis par les groupes clandestins seront les collaborateurs français. L’intimidation politique à l’égard d’individus ou d’organisations collaboratrices impopulaires paraît bien plus efficace tant que la Résistance ne dispose que de moyens militaires dérisoires contre l’occupant.
Le Petit Parisien du 23 octobre 1941 publie en page 3 la liste des 48 otages exécutés en application de l'avis émamant du Militärbefelshaber in Frankreich du 22 octobre 1941. La liste indique simplement le nom, le prénom, la localité d'origine et le motif de l’arrestation ou de la condamnation de l’otage. Les otages sont numérotés de 1 à 48. Parmi ces otages figure le jeune communiste Guy Môquet.
© Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservésPortrait de Guy Môquet largement diffusé depuis la Libération
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