Geneviève de Gaulle - Anthonioz

Fille de Xavier de Gaulle, frère du général de Gaulle, Geneviève est née le 25 octobre 1920 à Saint-Jean-de-Valériscle (Gard). Résistante dès juin 1940 dans le réseau dit du Musée de l'Homme, elle multiplie les actions de renseignement et d’information. Ayant rejoint en 1943 le mouvement Défense de la France, elle est arrêtée à la suite d'une trahison dans une souricière tendue aux membres du mouvement par la Gestapo française, le 20 juillet 1943. Emprisonnée à Fresnes, elle est déportée au camp de concentration de Ravensbrück en février 1944.

Dès son retour de déportation, elle devient membre active puis présidente de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR). Elle participe également à l’essor du mouvement politique lancé par son oncle, le RPF. En 1958, elle travaille au cabinet d'André Malraux quand elle rencontre le Père Joseph Wresinski, alors aumônier du bidonville de Noisy-le-Grand. Dans les souffrances des familles qu'elle y découvre, elle revoit celles qu'elle-même et d'autres déportés ont vécues et décide de s'engager avec le Père Joseph dans le mouvement ATD Quart Monde que celui-ci a fondé. Elle est présidente de la branche française de ce Mouvement de 1964 à 1998. Nommée en 1988 au Conseil économique et social, elle se bat pendant dix ans pour l’adoption d’une loi d’orientation contre la grande pauvreté. Reportée en 1997 pour cause de dissolution de l’Assemblée nationale, la loi est votée en 1998.

Geneviève Anthonioz de Gaulle est décédée le 14 février 2002 à Paris.

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Une jeunesse sarroise haut ▲

La jeunesse de Geneviève de Gaulle est marquée par deux drames : orpheline de mère à 4 ans et demi, elle doit faire également face au décès de sa sœur Jacqueline survenu en 1938. Elève brillante et studieuse, elle passe son enfance en Sarre, poste d’observation privilégié pour comprendre la montée du péril nazi.

"Un seul droit, celui de Résister" haut ▲

Etudiante en histoire, Geneviève de Gaulle refuse l’armistice que Pétain appelle de ses vœux dès le 17 juin 1940. Elle s’engage au sein du réseau du Musée de l’Homme, accomplit plusieurs missions clandestines en zone sud où elle participe à la création d’un maquis en Haute-Savoie. Elle œuvre également à la rédaction et la diffusion du journal clandestin Défense de la France au sein du mouvement éponyme.

Ravensbrück haut ▲

Arrêtée le 20 juillet 1943, elle est internée six mois à la prison de Fresnes puis transférée à Compiègne. Elle fait partie des 1000 Françaises du « convoi des 27 000 » qui arrivèrent le 3 février 1944 au camp de Ravensbrück. Subissant les traitements les plus dégradants, elle survit grâce à la solidarité de ses camarades de déportation. Placée à l’isolement à partir d’octobre 1944 (dont 4 mois dans un bunker sans lumière), la nièce du général de Gaulle est transférée le 28 février 1945 et retrouve Xavier, son père à Bâle après des semaines de périple à travers l’Allemagne.

La nécessité de témoigner haut ▲

Dès son retour de déportation, Geneviève de Gaulle poursuit son engagement : auprès d’autres déportées, en fondant l’Associations des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR). A travers les articles publiées dans leur revue « Voix et Visages », les conférences et son audition lors de procès (dont celui de Klaus Barbie), Geneviève de Gaulle entend témoigner de la barbarie vécue à Ravensbrück. Elle milite également au sein du Rassemblement du Peuple Français ( RPF), fondé par son oncle en 1947.

Le refus de la misère haut ▲

Mère de quatre enfants, Geneviève de Gaulle-Anthonioz rencontre en 1958 le père Joseph Wresinski, qui lui fait découvrir les conditions de vie au sein du bidonville de Noisy-le-Grand. Après avoir quitté son poste au cabinet d’André Malraux, ministre des Affaires culturelles, elle va alors soutenir les combats de l’association Aide à Toute Détresse (ATD), qu’elle préside à partir de 1964. Après des décennies de lutte et de sensibilisation des plus hautes autorités de l’Etat, Geneviève de Gaulle se présente devant l’Assemblée Nationale le 15 avril 1997 pour défendre une proposition de loi visant à lutter contre la grande pauvreté. La loi sera finalement adoptée en 1998 malgré la dissolution et le changement de majorité.