Jacques Massu

Légende :

Commandant du 2e bataillon du régiment de marche du Tchad, Jacques Massu combat à Toussus-le-Noble, Villacoublay, Clamart et au pont de Sèvres. Il participe à la prise de l'hôtel Majestic puis à la libération de Pierrefitte et de Sarcelles

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de l’Ordre de la Libération Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique noir et blanc

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

Jacques Massu est né le 5 mai 1908 à Châlons-sur-Marne. Son père était officier d'artillerie. Elève successivement à Saint-Louis de Gonzague à Paris, au collège libre de Gien de 1919 à 1925 et au Prytanée militaire de 1926 à 1928, il entre ensuite à Saint-Cyr et en sort sous-lieutenant en 1930 (promotion "Maréchal Foch") en choisissant l'Infanterie coloniale. D'octobre 1930 à août 1931, il sert au 16e Régiment de tirailleurs sénégalais (16e RTS) à Cahors dans le Lot avant de partir pour le Maroc au 5e RTS ; il prend part aux combats du Tafilalet où il gagne sa première citation. En octobre 1932, il est promu lieutenant et, l'année suivante, participe aux opérations du Haut-Atlas où il est de nouveau cité. En 1934, le lieutenant Massu est muté au 12e RTS à Saintes (Charente-Maritime). De janvier 1935 à février 1937, il sert au Togo où il assume des fonctions civiles et militaires au pays Komkomba. Ensuite, jusqu'en juin 1938, il stationne en Lorraine, au 41e RMIC, à Sarreguemines-Puttelange. Il part ensuite pour le Tchad où, en qualité de chef de subdivision du Tibesti, sous les ordres du lieutenant-colonel d'Ornano, il assume de nouveau des fonctions civiles et militaires à Zouar.

Promu capitaine en juin 1939, l'armistice le surprend au Tchad d'où, ayant entendu l'appel du 18 juin, il rallie aussitôt le général de Gaulle. Servant sous les ordres du colonel Leclerc, il prend part, de décembre 1940 à janvier 1941, au raid franco-britannique sur Mourzouk au cours duquel il est blessé puis à la campagne du Fezzan (février-mars 1942). En septembre 1942, il est promu au grade de chef de bataillon et commande le Bataillon de marche n°1 ; début 1943 il participe à l'occupation du Fezzan et occupe les fonctions d'adjoint au gouverneur du Fezzan à Sebha. Il combat ensuite en Tunisie sous les ordres du général Leclerc dans le cadre de la "Force L" affectée à la 8e Armée britannique.

Au moment de la constitution de la 2e Division blindée, Jacques Massu prend le commandement du 2e Bataillon du Régiment de marche du Tchad. Après un séjour en Angleterre, d'avril à juillet 1944, avec l'ensemble de la 2e DB, il débarque en Normandie le 1er août, prenant une part active aux combats du bocage normand et à la libération de Paris, le 25 août.

Le commandant Massu se distingue ensuite dans les Vosges à Contrexeville, Vittel et lors de la bataille de Dompaire où il met hors de combat 32 chars allemands avec l'aide de l'aviation US. Le 25 septembre 1944 il est promu lieutenant-colonel et participe à la marche sur Strasbourg, libère Saverne et entre dans Strasbourg le 23 novembre 1944. Il prend part ensuite à la réduction de la poche de Colmar et à l'occupation de l'Allemagne.

Après la capitulation allemande il prend le commandement du Groupement de marche de la 2e DB destiné à l'origine à continuer la guerre contre le Japon. Il embarque en septembre 1945 pour Saigon, libère la Cochinchine (Mytho, Taï-Ninh, Plaine des Joncs) et dirige les opérations de Ban Me Thuot à Nathrang. Il part pour le Tonkin avec Leclerc et entre à Hanoï en mars 1946. Promu colonel, il rentre en France en novembre 1946. Un mois plus tard, il retourne en Indochine après le coup de force Viêt-minh. Jacques Massu est ensuite affecté au 3e Bureau de l'Inspection de Forces d'Afrique du Nord toujours auprès de Leclerc. Breveté parachutiste en mars 1947, il met sur pied le centre de formation des Parachutistes coloniaux en Bretagne qui devient la 1ère Demi-brigade coloniale de commandos parachutistes; en deux ans il forme ainsi six bataillons qui participent aux combats d'Indochine. De nouveau, il est envoyé en mission en Indochine en 1948. De retour en France, il est, d'octobre 1949 à juillet 1950, auditeur à l'Institut des Hautes études de la Défense nationale (IHEDN) à Paris. En 1951 il prend le commandement de la 4e Brigade d'AOF à Niamey. En 1954, il est affecté en Tunisie comme adjoint au commandant de la 11e DI puis comme commandant de la zone opérationnelle nord, au Kef. En juin 1955 il est promu général de brigade et muté à Alger. Il est ensuite nommé au commandement des Parachutistes en Afrique du Nord et du Groupement parachutiste d'intervention. En août 1956 le général Massu prend le commandement de la 10e Division parachutiste et, à sa tête, participe à l'expédition d'Egypte. En janvier 1957 il est chargé - en plus du commandement de la 10e DP - du commandement militaire du territoire de la zone nord algéroise, y compris l'agglomération d'Alger. Il livre alors "la bataille d'Alger". Chargé des fonctions de préfet d'Alger en juin 1958, nommé général de division le 1er juillet suivant, le général Massu reçoit le commandement du corps d'armée d'Alger en décembre 1958. Il quitte l'Algérie en janvier 1960.

Gouverneur militaire de Metz, commandant la 6e Région militaire et inspecteur désigné de la zone de défense n°3 en septembre 1961. Il est nommé général de corps d'armée en juillet 1963. Le 1er mars 1966, il est promu commandant en chef des Forces françaises en Allemagne, le jour où il reçoit ses étoiles de général d'armée. Membre du Conseil supérieur de la Guerre (1966). Le général d'armée Jacques Massu quitte ses fonctions pour passer dans le corps de réserve (2e Section) en juillet 1969. Auteur de plusieurs ouvrages de souvenirs, il exerce ensuite les fonctions de chef du Bureau de préparation militaire et de promotion de la jeunesse.

Jacques Massu est décédé le 26 octobre 2002 à son domicile de Conflans sur Loing dans le Loiret où il a été inhumé.


Vladimir Trouplin
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