"Le soutien à l'Armée française puis à la France libre "

Joséphine Baker met son talent musical à contribution dès les premiers mois du conflit pour divertir les soldats français déployés sur la ligne Maginot. En octobre et novembre 1939, une série de concerts est organisée à leur profit ; y participent Joséphine Baker, Maurice Chevalier, le parolier Joe Bridge et Nita Raya (danseuse, chanteuse et compagne de Maurice Chevalier).

Elle offre également son temps aux réfugiés hollandais et belges qui vivent alors leur exode : « Je prends une nouvelle activité. Dans un ancien asile de clochards, rue du Chevaleret, on recueille ces malheureux. En blouse blanche, je fais partie des I.P.S.A. (Infirmières Pilotes des Services Sanitaires). La détresse est là, partout, dans ces corps rompus, ces coeurs brisés par la défaite, ces visages décomposés par l'exode. Il faut leur donner des soins, du réconfort, un peu de chaleur humaine. Il faut panser les plaies physiques et morales. "Mais c'est Joséphine !" Cela ramène un sourire sur leurs lèvres. Il y a des vieillards, des enfants, tous innocents. Quand je vois des hommes jeunes je me méfie : je sais que parmi ces Belges éprouvés fuyant l'ennemi, il peut se glisser un Allemand nazi. Et je continue d'ouvrir mes oreilles » (J. Baker, Joséphine, Éditions Robert Laffont, 1976).

Après sa longue hospitalisation (19 mois), elle reprend ses concerts début 1943 en Afrique du Nord puis au Proche-Orient et au Moyen-Orient. Le 13 août 1943, alors qu'elle donne un concert au théâtre d'Alger au profit des Forces françaises libres, le général de Gaulle lui offre une petite croix de Lorraine en or. Elle la revendra plus tard, à Beyrouth, non pas par cupidité, mais pour donner cet argent à la Résistance. Tous ses concerts se font au profit des soldats, des oeuvres sociales, des populations civiles... Elle accepte aussi de chanter pour les soldats américains (noirs et blancs) et pour les soldats anglais. Entre 1943 et 1944, elle mettra à la disposition des œuvres sociales de l'armée plus de 10 millions de francs.

Elle débarque à Marseille en octobre 1944 et donne des spectacles dans toute la France pour l'armée et les hôpitaux. Elle prend pour chef d'orchestre Jo Bouillon et refuse de se faire payer. Elle suit ensuite la progression de la 1re armée française, dans la campagne des Vosges puis d’Allemagne. Buchenwald la traumatise par toute son horreur ; elle chante pour les survivants. A Berlin, elle représente la France lors de la soirée célébrant la victoire qui réunit des artistes des quatre nations signataires de l’acte de capitulation. Puis, c’est une tournée qui emmène Joséphine Backer et l'orchestre de Jo Bouillon en Suisse, en Belgique, en Allemagne, en Norvège, en Finlande, au Danemark et en Suède.

Le 1er mai 1945, la revue Regards rend hommage à l'engagement patriotique de Joséphine Baker : "En renonçant jusqu'à la victoire à participer à des manifestations artistiques normales dont elle aurait été la seule bénéficiaire, la vedette de nos revues de music-hall d'avant guerre s'est assigné le triple but de jouer pour les soldats, au profit de leurs oeuvres sociales, et des populations civiles sinistrées. Grâce à une organisation modèle, elle parvient à l'atteindre au cours de chacune de ses longues tournées". 

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