"Robert Jean Disandro"

Robert Jean Disandro, connu sous le prénom de Christian, naît le 3 avril 1924 à Avignon (Vaucluse). Son père est bûcheron-élagueur, sa mère coiffeuse. 
Il est Robert pour l'administration, Jean pour ses parents et au maquis Christian, prénom qui lui reste toute sa vie d'adulte. Son nom, écrit en deux parties : Di Sandro, du fait de ses racines, évolue au fil du temps en Disandro.

Il rejette dès 1940 le régime de Vichy et s'oppose à certains de ses enseignants. 
En avril 1942, il s'engage dans la marine nationale et assiste, le 27 novembre 1942, au sabordage de la flotte française en rade de Toulon. Désormais libre de tout engagement, il regagne Beaucaire (Gard), où ses parents et lui même sont venus s'installer en 1930, sa mère y tenant un salon de coiffure.
En 1943, son action consiste à relever les mouvements des troupes allemandes cantonnées à Beaucaire, notes transmises au réseau local de Résistance.

Repéré par la police et concerné par le STO, Christian Disandro est exfiltré par la Résistance locale vers un maquis d'Ardèche installé aux cuves du Duzon, commune de Saint- Barthélémy-le-Plain près de Tournon, celui de la 7 101e compagnie FTP, Francs-Tireurs et Partisans.

Pour limiter les risques, mais aussi pour que les effectifs rassemblés soient en rapport avec les possibilités d'aide de la population locale et avec les buts recherchés, les résistants sont répartis dans différents camps.

Du 10 février à la fin mai 1944, Christian appartient au détachement Sampaix, qui nomadise pour échapper aux Allemands et aux miliciens. Ainsi, ces maquisards quittent les hauteurs dominant la vallée du Rhône pour l'intérieur du département.

Pour Christian, La Raze à Désaignes est le camp-type, celui de ses vingt ans et de sa jeunesse résistante, au point d'être inhumé dans ce village dont les habitants ont fait preuve d'hospitalité, d'amitié.

Le 24 mai, Maurice Picq, dit Lardant, l'un de ses compagnons de maquis, est tué lors d'une opération de sabotage de la voie ferrée à Vion. Un train est stoppé, la locomotive est décrochée afin de la précipiter sur les wagons immobilisés. L'arrivée d'un train de chenillettes allemandes déclenche une fusillade tragique. La mort de Lardant va changer le cours de l'existence de Christian. En effet, lors de leurs discussions, ils ont découvert qu'ils étaient presque jumeaux, puisque Maurice est né le 4 avril 1924. Ils se sont liés d'amitié, ont échangé leur véritable identité et leurs adresses. En 1945, à l'occasion d'une permission, Christian, en venant rendre aux parents de Maurice des effets personnels de celui-ci, rencontre pour la première fois Reine, la jeune sœur de son ami disparu. En 1948, ils se marieront.

À la mort de LardantChristian quitte le maquis ardéchois et rejoint début juin celui du Ventoux, proche de sa région. Il y retrouve un ami d'enfance, Fernand Milhon, dit Nanan, qui va être tué mi-juin à Carpentras par les Allemands, alors qu'ils circulent en voiture. Christian est blessé par la même balle à l'origine de la mort de Nanan.

Auteur(s) : Alain Martinot

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