Bilan de ce maquis d'action

Le Sampaix, détachement de la 7101ème compagnie FTP, agit dans le Nord Ardèche, en particulier dans le triangle Saint Peray, Le Cheylard, Saint Agrève. Jusqu'aux parachutages d'avril 1944, il dispose d'un armement rudimentaire : vieux fusils de guerre, pistolets disparates. Les munitions sont en quantité limitée. Toutefois quelques mitraillettes Sten et des grenades défensives Mills complètent cet équipement. Si ce groupe d'action connaît des réussites, il essuie des revers et des drames l'affectent.

Auteur(s): Alain Martinot

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Les Succès haut ▲

Certaines actions sont très terre à terre mais vitales telle que s'emparer de ravitaillement en gare de Lamastre grâce à des renseignements fournis par un cheminot et le gérant d'un casino. D'autres ont un impact psychologique notable comme celle qui fait croire aux personnes des véhicules arrêtés à la Batterie (dans la Loire à la limite de l’Ardèche du Nord) que la Résistance est présente en nombre dans la région et qu'elle peut narguer les forces d'occupation et de répression.
Dans le même ordre d'idée, il convient de relever l'arrestation de trois miliciens en provenance de Valence. Ces collaborateurs zélés veulent discréditer la Résistance en faisant croire qu'elle est responsable d'actes abjects. Mais avec leur arrestation par des membres de la 7101ème compagnie, leur interrogatoire par trois gendarmes, leur stratagème se retourne contre eux. Ils sont exécutés ainsi que leur indicateur.

Ces maquisards pratiquent la guerilla contre l'ennemi. Ainsi des voies ferrées sont sabotées dans la vallée du Rhône afin de retarder les déplacements de troupes et de matériels allemands….

Pour pouvoir affronter l'adversaire, la Résistance a besoin d'armes plus récentes et en plus grand nombre. Le Sampaix participe à la récupération de containers lors de parachutages sur le terrain Adjoint au Gerbier de Jonc. Les 18 et 23 avril 1944, trente cinq containers sont largués. Après accord avec le SAP (Service d'Atterrissages et de Parachutages mis en place fin 1943 en liaison avec Londres) ce sont les FTP de la 7101ème compagnie qui les recueillent. Une organisation amie assure protection et aide au ramassage des containers. Les armes larguées servent à équiper les différents détachements FTP. Ainsi certaines vont être livrées au camp de Saint Félicien. C'est au retour de cette livraison que vont être arrêtés Lunette et Rapha, arrestation due à des gendarmes appelés en renfort à la brigade de Lamastre .

A l'opposé, en provenance de Valence, une voiture avec des maquisards à son bord échappe à un barrage GMR. Ces résistants venaient de discuter avec des combattants de la Drôme sur la façon de libérer leurs deux camarades arrêtés.

Auteur(s) : Alain Martinot

Les échecs haut ▲

Les deux échecs que mentionne Christian Disandro sont sans conséquences graves. Ainsi l'attaque de la gendarmerie de Vernoux, jugée trop zélée, jumelée avec celle de la poste et d'un dépôt d'essence (carburant et véhicules sont indispensables pour les actions et la survie des maquisards) échoue. Bien que minutieusement préparée, le postier et les gendarmes déjouent le stratagème et le déclenchement de la sirène entraîne un repli rapide.
L'autre exemple est celui du camion transportant des maquisards chargés d'établir le premier mai un barrage sur la RN 86. Suite à la présence d'une charrette à foin attelée de vaches en travers de la route, le chauffeur, peu habitué à ce genre de véhicule, ne le maîtrise pas. Il se renverse, heureusement sans problème majeur pour les occupants.

Auteur(s) : Alain Martinot

Les tragédies haut ▲

Prévenu par Lolo, un maquisard qui part en permission, Louis- Fernand Bertrand- responsable local de la Résistance à Tournon, cherche à avertir les membres du camp des Vergnes à Saint Barthélémy le Plain de la menace allemande qui pèse sur eux. Ce 2 mars, un bataillon allemand et des agents de la Gestapo encerclent Saint Barthélémy le Plain. Louis part en moto mais trouve sur sa route une sentinelle allemande. Il tente alors de faire demi-tour mais est abattu d'une balle dans le dos.

Le 24 mai, une opération de sabotage de la voie ferrée à Vion est montée. Un train est stoppé, la locomotive est décrochée afin de la précipiter sur les wagons immobilisés. L'arrivée d'un train de chenillettes allemandes déclenche une fusillade. Lardant- Maurice Picq- est mortellement blessé. 

Malgré des démarches pour essayer de les libérer, Lunette et Rapha sont très rapidement transférés de Lamastre à Valence puis à Lyon. Par train parti de cette ville le 29 juin 1944, ils arrivent au KL Dachau le 2 juillet. Barassi Raphael matricule 75 971 est libéré le 29 avril 1945 à Kempten, kommando de Dachau situé en Bavière. Franchi Adler matricule 75 727 passe par le KL Flossenbürg et ne revient pas de déportation.

Ces engagements du Sampaix s'inscrivent dans la liste des actions menées par les résistants ardéchois, notamment les sabotages de voies ferrées ( ainsi entre mars 1943 et le 6 juin 1944 : 104 coupures ou destructions d'ouvrages SNCF et du 6 juin au 16 août 1944 : 66 interruptions de trafic ferroviaire ), réception des parachutages de 235 avions. Mais ces combattants pour la liberté ont payé un lourd tribut : 150 ont été déportés dont 85 ne sont pas revenus des camps, plus de 330 résistants et FFI sont morts pour la France. Parmi eux se trouvent les martyrs du 16 juin 1944 au Pouzin dont René, Jacques et Zamore ( Adler Fabri ), membres du Sampaix.

Auteur(s) : Alain Martinot
Source(s) :

Louis Frédéric Ducros: Montagnes ardéchoises dans la guerre
Cdrom: La Résistance en Ardèche
Livre-Mémorial des déportés de France
Mémorial de la Résistance en Ardèche