Réseaux, maquis et groupes d'action

Les réseaux Phalanx, Cohors et Eleuthère sont dépendants du Mouvement. Dans d’autres cas, tels le réseau Brutus, de nombreux agents travaillent, sur le terrain avec le Mouvement, mais l’histoire du réseau est indépendante de la formation de Libération-Nord, même si de nombreux résistants appartiennent à la fois à Brutus et à Libération.

La création ou le rattachement au Mouvement de maquis déjà formés sont une relation originale par rapport aux autres mouvements. Mais il ne s’agit pas d’une véritable appartenance des maquis, car ils conservent un degré d’autonomie important. Le Mouvement fait preuve d’une grande capacité d’adaptation dans la création des maquis : il s’agit soit de coordonner des groupes épars, soit d’initier leur création.

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Biographie(s)

Les réseaux haut ▲

Lors du voyage à Londres de février 1942, le colonel Passy explique à Christian Pineau qu’il est nécessaire de développer les réseaux de renseignement de la France libre, pour éviter que le BCRA ne soit tributaire des Anglais, qui ne transmettent pas toutes les informations. Le réseau Cohors se spécialise en priorité dans la collecte de renseignements militaires, éventuellement des informations politiques et économiques. Le réseau Phalanx est spécialisé dans les renseignements d’ordre politique et économique… Les réseaux sont mis en place rapidement et adressent à Londres des courriers très importants.

Les maquis et groupes d'action haut ▲

Outre la propagande, les résistants de Libération-Nord passent très tôt à l’action directe. Ainsi, René Parodi, en dépit de charges professionnelles lourdes, puisqu'il est substitut au tribunal de Versailles et à celui du département de la Seine, réussit, avec son groupe, à embouteiller le canal de l’Yonne, empêchant les transports allemands ; plus tard, en mars 1942, Parodi et son groupe favorisent le bombardement anglais ciblé sur les usines Renault de Boulogne-Billancourt, en éclairant le lieu lors de l’opération. Le sabotage a été précoce et constant. Le journal Libération-Nord recommande au printemps et à l’été 1942 : « Saboter, C’est paralyser ; saboter, c’est démoraliser l’adversaire ; saboter, c’est se battre ».
Gabriel Thierry, employé des chemins de fer, résistant pionnier, expérimenté dans ce type d’action, se voit confier par Libération-Nord la direction du service de sabotages ferroviaires sur 40 départements de zone occupée. A Libé-Nord où les cheminots sont nombreux, les renseignements fournis, les plans de gare copiés ou redessinés, les relevés d’ateliers, favorisent les sabotages des voies ferrées, des ateliers, des dépôts, des gares de triage… Ces dessins, d’une grande méticulosité, permettent, sur la foi de relevés exacts, de frapper fort. Outre les sabotages, ces relevés, communiqués à Londres, permettent des bombardements plus précis des usines travaillant pour l'occupant.
Dans la perspective du débarquement allié en Normandie au printemps 1944, Jean Gosset confie la direction du réseau Cohors à Albert Guerville pour mieux se consacrer, en accord avec les directives du BCRA, à la coordination des opérations de sabotages. Il participe à la mise en œuvre de l’action de la Résistance par des plans de sabotage. Son action porte sur la région parisienne. Grâce à sa secrétaire Gabrielle Vienne ("Victorine"), liée à des ouvriers syndicalistes, il obtient les plans de l’usine Hotchkiss qui fabrique des mitrailleuses. L’opération a lieu le 20 février 1944 et réussit parfaitement. Le 7 avril, c’est au tour de l’usine de roulements à billes Timkem à Asnières, d’être sabotée.