Jean Chauvet (1921-1944)
Né à Nîmes le 11 septembre 1921, Jean Chauvet est ouvrier-ajusteur au dépôt des machines à vapeur de Nîmes. Arrêté le 16 juillet 1941, il est incarcéré à Mende, Nîmes, Marseille et Eysses.
Au cours de l’insurrection du 19 février 1944, il est en première ligne mais sa mitraillette s’enraie. Reconnu comme ayant pris part activement aux combats, Chauvet est jugé par une cour martiale réunie à Eysses, condamné à mort et fusillé le 23 février 1944.
Plan de l'expo
Résistants d'Eysses : 12 parcours individuels
1. Henri Auzias (1912-1944)
1.1 1912-1940 : agent des PTT et militant communiste
1.2 1940-1943 : arrestation et condamnation
1.3 1943-1944 : A Eysses
1.4 La mémoire d'Henri Auzias
2. Fernand Belino (1910-1979)
2.1 1910-1936 : l'engagement politique
2.2 1936-1938 : les Brigades internationales
2.3 1938-1939 : retour à Paris
2.4 1939-1940 : le Parti communiste clandestin
2.5 1940-1943 : l'incarcération
2.6 1943-1945 : Eysses, Noé, Nexon
2.7 1943-1945 : De Fort-Barraux à Buchenwald
2.8 1945-1979 : carrière politique
3. Jean Belloni (1896-1947)
3.1 1896-1939 : l'avant-guerre
3.2 1940-1941 : la Résistance, l'arrestation, la condamnation
3.3 1943-1944 : prisons de Tarbes et Eysses
3.4 1944-1945 : Déportation
3.5 1945-1947 : un difficile retour à la vie
4. Jean Chauvet (1921-1944)
4.1 1921-1940
4.2 1940-1941 : la Résistance, l'arrestation
4.3 1941-1943 : condamnation et incarcération
4.4 1943-1944 : Eysses
4.5 La mémoire de Jean Chauvet
5. Marcel Cochet (1913-2001)
5.1 1913-1940
5.2 1940-1943 : la Résistance
5.3 1943 : arrestation et emprisonnement
5.4 1943-1944 : Eysses
5.5 1944-1945 : Dachau-Allach
5.6 1945-2001 : l'après-guerre
6. Georges Dunoir (1903-1972)
6.1 1903-1939
6.2 1940 : la Résistance
6.3 1942 : Le coq enchaîné
6.4 1942-1944 : arrestation et incarcération
6.5 1944-1945 : la déportation
6.6 1945-1972 : l'après-guerre
7. Stéphane Fuchs (1906-1970)
7.1 1906-1940 : le médecin
7.2 1940-1943 : au sein du réseau F2
7.3 1943-1944 : Eysses
7.4 1944-1945 : la déportation
7.5 1945-1970 : l'après-guerre
8. Ramon Garrido (1915-1995)
8.1 1915-1939
8.2 1939 - Décembre 1941
8.3 Janvier – novembre 1942
8.4 30 novembre 1942 : l'arrestation
8.5 1942-1944 : jugement et emprisonnement
8.6 1944-1945 : la déportation
8.7 1945-1995 : l'après-guerre
9. Michel Guillerm (1924-1945)
9.1 1924-1942
9.2 1943 : résistance et arrestation
9.3 1944-1945 : emprisonnement et déportation
10. Raymond Jacquet (1908-1979)
10.1 1908-1942
10.2 1942-1944 : arrestation et incarcération
10.3 1944-1945 : la déportation
10.4 1945-1979 : l'après-guerre
11. Philippe Albert de Crevoisier, baron de Vomécourt (1902-1964)
11.1 1902-1939
11.2 1940-1942 : le SOE
11.3 1942-1943 : arrestation et condamnation
11.4 1943-1944 : Eysses
11.5 Janvier-octobre 1944 : 2e mission SOE
11.6 1944-1964
12. Paul Weil (1916-1980)
12.1 1916-1939 : l'avant-guerre
12.2 1939-1940 : la campagne de France
12.3 1941-1943 : la Résistance
12.4 1943-1944 : Eysses
12.5 1944-1945 : la déportation
12.6 1945-1980 : l'après-guerre
Crédits
Crédits
Maître d’ouvrage
Département AERI de la Fondation de la Résistance, en partenariat avec l’Association nationale pour la Mémoire des résistants et patriotes emprisonnés à Eysses.
Gestion de projet, recherches historiques et iconographiques
Fabrice Bourrée (chef du département AERI).
Avec l'aide de Fabien Garrido (parcours de Ramon Garrido), Denise Cochet (parcours de Marcel Cochet), Thérèse Dumont (Henri Auzias), Bernard Weil (Paul Weil).
Complémentaire de l'exposition virtuelle "Eysses, une prison en Résistance", cette exposition a bénéficié du soutien de :
Direction de la Mémoire, des Archives et du Patrimoine (DMPA – Ministère de la Défense), Conseil régional Aquitaine, Conseil général Lot-et-Garonne, Ministerio de la Presidencia (Gouvernement espagnol), Conseil général Seine-Saint-Denis, Mairie de Villeneuve-sur-Lot, Mairie de Nîmes, Mairie de Versailles, Mairie de Narbonne, Parti communiste français (PCF), Association nationale pour la Mémoire des résistants emprisonnés à Eysses, Mémoire de l’Espagne Républicaine (MER 47), ANACR 47, Comité du Souvenir d’Eysses.
© Fondation de la Résistance (département AERI) - Novembre 2015 - tous droits réservés.
Partenaires
Partenaires
Nos remerciements vont à l'ensemble des services d'archives, associations et autres institutions ou particuliers ayant contribué à ces parcours individuels, à savoir :
Pour l'ensemble des parcours :
Archives nationales, site de Pierrefite-sur-Seine
Archives nationales, site de Fontainebleau
Service historique de la Défense, Vincennes
Service historique de la Défense, division des victimes des conflits contemporains, Caen
Archives départementales du Lot-et-Garonne
Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne
Association nationale pour la mémoire des résistants et patriotes emprisonnés à Eysses
Service international de recherches (SIR), Bad Arolsen
Henri Auzias
Archives départementales des Alpes de Haute-Provence
Thèrèse Dumont, association Basses-Alpes 39-45
Archives départementales des Bouches-du-Rhône
FNDIRP
Archives municipales de Marseille
Pierre Sarrodie
Charles Sancet
Fernand Belino
Centre russe pour la conservation des archives en histoire politique et sociale (RGASPI)
Archives municipales d’Ivry-sur-Seine
Archives départementales de l'Isère
Archives départementales de la Haute-Garonne
Archives départementales de la Haute-Vienne
Association française Buchenwald Dora et Kdos
Archives municipales d'Epinay-sur-Seine
Archives de la Préfecture de Police de Paris
Jean Belloni
Association généalogique des familles Bourrée et Lapeyre
Jean Chauvet
Centre d'archives historiques de la SNCF
Archives départementales du Gard
Archives départementales des Bouches-du-Rhône
Association généalogique des familles Bourrée et Lapeyre
Marcel Cochet
Denise Cochet
Archives départementales de l'Ain
Georges Dunoir
Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon (CHRD)
Musée de l'Histoire vivante, Montreuil
Musée de la Franc-Maçonnerie
Stéphane Fuchs
Archives de l'Assistance publique / hôpitaux de Paris (AP-HP)
FNDIRP
Ramon Garrido
Fabien Garrido
Archives départementales des Yvelines
Archives départementales des Pyrénées-Orientales
Philippe de Vomécourt
Archives départementales de la Haute-Vienne
Archives départementales du Loiret
Musée départemental de la Résistance et de la Déportation de Lorris
Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher
Archives Jacques Delarue
Archives Pôle Mémoire et Archives - Ville d'Agen
David Harrison
Paul Mc Cue
Paul Weil
Archives départementales du Puy-de-Dôme
Archives départementales de l'Allier
Association généalogique des familles Bourrée et Lapeyre
FNDIRP
FMD, collection « Mémoire vivante de la déportation »
Archives municipales de Versailles
Archives privées Bernard Weil
Bibliographie
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
- Bernadac Christian, Le train de la Mort, Editions France-Empire, 1970.
- De Vomécourt Philippe, Les artisans de la liberté, PAC, 1975, 254 p.
- Ferrand Roger, Révolte à la centrale d'Eysses, Paris, France d'abord, 1947, 32 p.
- Jaladieu Corinne, La prison politique sous Vichy : l'exemple des centrales d'Eysses et de Rennes, Paris, L'Harmattan, 2007, 289 p.
- Jaladieu Corinne, Les centrales sous le gouvernement de Vichy : Eysses, Rennes, 1940-1944, thèse de doctorat (non publiée), Histoire, Rennes 2, 2004.
- Lautisser Michel, Jaladieu Corinne, Douze fusillés pour la République, Paris, Association pour la mémoire d'Eysses, 2004, 244 p.
- Lescorat André, Matricule 165, Agen, Imprimerie Moderne, 1945.
- Modin Jean-Guy, L'Insurrection d'Eysses : 19-23 février 1944, une prison dans la Résistance... d'après les témoignages et documents d'anciens détenus patriotes (FFI 1943-1945), Paris, Éditions sociales, 1974.
- Modin Jean-Guy, Le Bataillon d'Eysses : d'après les témoignages et documents des anciens détenus patriotes d'Eysses (FFI 1943-1945), Paris, Amicale des anciens détenus patriotes de la Centrale d'Eysses, 1962, 271 p.
- Reynaud Michel, Cantaloup Jean, Ringeval Jean, Eysses contre Vichy 1940-..., Paris, Tiresias, 1992, 220 p.
ARTICLES
- Jaladieu Corinne, « Eysses vue par Vichy », Les Amis du vieux Nérac, Nérac, 2002.
- Jaladieu Corinne, « La centrale d'Eysses à l'époque du règne de Vichy » in Revue de l'Agenais, Agen, 2005.
- Jaladieu Corinne, « L’échec d’une prison modèle : la centrale d’Eysses », in Koscielniak Jean-Pierre et Souleau Philippe (dir.), Vichy en Aquitaine, Editions de l’Atelier, 2011.
- « Eysses, la bataille du 19 février 1944 », in Le Patriote Résistant, n° 652, février 1994.
- Feral A. (pasteur), « Page de gloire inscrite en lettres de sang », in Le Patriote Résistant, n°34, 15 juillet 1947.
- Dognin Jean, « Quand les patriotes sont unis. Souvenirs de la prison d’Eysses », in Le Patriote Résistant, n°55 à 58, juin-juillet 1948.
- Baron Danièle, « La nuit du 19 février 1944 à Eysses : un pour tous, tous pour un », in Mémoire et Vigilance : bulletin trimestriel de l'Association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, 15 décembre 2004, n° 32.
- Michael Foot, "Philippe de Vomécourt" in Dictionnaire historique de la Résistance, Laffont, 2006
RESSOURCES VIDEOS
- Milice, film noir, réalisé par Alain Ferrari, 1997, 2h18.
- Eysses, une prison dans la Résistance, Amicale d’Eysses, IFOREP, 1987, 52 mn.
RESSOURCES AUDIOS
- Eysses, de la Résistance à la déportation, disque 33 tours, Amicale d’Eysses, 1962.
SITES INTERNET
- Association nationale pour la mémoire des Résistants emprisonnés à Eysses (site officiel) :http://www.eysses.fr
- « Résistance hier et maintenant » (site personnel de Fabien Garrido) :
http://bteysses.free.fr
- « Eysses une prison dans la Résistance » (site de Criminocorpus) :http://www.criminocorpus.cnrs.fr/rubrique176.html
- Banque de données multimédia de la Fondation pour la mémoire de la Déportation :http://www.bddm.org/liv/index_liv.php
avec principalement pour les déportés d’Eysses :
la liste des déportés du convoi du 18 juin 1944 : http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.229.
la liste des déportés du convoi du 2 juillet 1944 : http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.240.
Cartographie
Cartographie
Quelques cartes et plan réalisés dans le cadre de l'exposition virtuelle "Eysses, une prison en Résistance 1943-1944"
- Eysses sur la carte de France de 1940 à 1944
- Carte sur l'origine carcérale des détenus.
- Carte du département de naissance des détenus.
- Plan détaillé de la maison centrale d'Eysses
Les cartes et plan ont été réalisés par Christophe Clavel.
Chronologie
Chronologie
Repères chronologiques liés à l'histoire de la centrale d'Eysses et au contexte de la Seconde Guerre mondiale. Les dates en bleu concernent plus spécifiquement Eysses.
Sources : « Eysses une prison dans la Résistance », sur le site de Criminocorpus (http://www.criminocorpus.cnrs.fr/rubrique176.html). Travaux de l’AERI dans le cadre des cédéroms (ou dvd-roms) sur la Résistance dans le département, collection Histoire en Mémoire (1940-1945).
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3 septembre 1803 : Affectation de l’abbaye bénédictine d’Eysses à une maison centrale de détention (arrêté du 16 fructidor an XI).
1809 : Ouverture de la maison centrale d’Eysses.
2 avril 1817 : Les maisons centrales de détention deviennent des « maisons centrales de force et de correction ». Elles permettent la détention dans un même établissement mais dans des quartiers séparés des condamnés correctionnels dont la peine est supérieure à un an et des condamnés à la réclusion criminelle, ainsi que des filles, des femmes et des hommes septuagénaires condamnés à la peine de travaux forcés.
1822 : Avec l’ouverture de la maison d’arrêt de Cadillac (Gironde), Eysses devient une maison centrale pour hommes.
2 juin 1895 : Transformation de la maison centrale en colonie correctionnelle pour les mineurs délinquants.
1934 : Dénonciation du « bagne d’Eysses » par le journaliste Alexis Danan.
1er septembre 1939 : Invasion de la Pologne par les Allemands.
3 septembre 1939 : La France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne.
16 juin 1940 : En France, le maréchal Pétain devient président du Conseil.
17 juin 1940 : Le maréchal Pétain demande les conditions de l’armistice. Tract d’Edmond Michelet à Brive, de Charles Tillon à Bordeaux.
18/06/1940 : A Londres, premier discours du général de Gaulle à la BBC appelant à continuer le combat aux côtés des alliés.
22 juin 1940 : A Rethondes, signature de la convention d’armistice franco-allemande. Partage de la France en deux zones (ligne de démarcation).
28 juin 1940 : Le général de Gaulle est reconnu par le gouvernement britannique comme « le chef de tous les Français libres ».
9-10 juillet 1940 : Vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
15 août 1940 : Eysses redevient une centrale de force sous le régime de Vichy.
27 septembre 1940 : Ordonnance allemande prescrivant le recensement des Juifs de France.
3 octobre 1940 : Premier « statut des Juifs » en France, édicté par le régime de Vichy.
24 octobre 1940 : A Montoire, le maréchal Pétain et Adolphe Hitler conviennent d’un principe d’une collaboration politique.
Novembre - décembre 1940 : Création des premiers mouvements de Résistance. Manifestation des étudiants et lycéens à Paris, le 11 novembre.
15 décembre 1940 : Premier numéro de Résistance, journal de l’organisation du musée de l’Homme, décapitée en février 1941.
22 mars 1941 : La BBC lance la « campagne des V » pour la France.
27 mai-10 juin 1941 : Grande grève dans les Houillères du Nord et du Pas-de-Calais.
22 juin 1941 : Hitler envahit l’URSS (opération Barbarossa), rompant le pacte germano-soviétique.
14 juillet 1941 : En zone occupée, premier numéro de Défense de la France. 47 numéros paraissent jusqu’en août 1944 avec un tirage qui atteindra 450 000 exemplaires.
22 août 1941 : Loi sur les sections spéciales.
21 octobre 1941 : Exécution de 48 otages, dont 27 à Châteaubriant, en représailles à l’attentat de Nantes contre un officier allemand, le 20 octobre.
Novembre 1941 : En zone sud, fusion des mouvements Liberté et Libération nationale qui deviennent Combat ; premier numéro des Cahiers du Témoignage chrétien.
Décembre 1941 : En zone sud, premier numéro de Franc-Tireur et de Combat.
Janvier 1942 : Premier parachutage de Jean Moulin en France. Il est le représentant du général de Gaulle et délégué du Comité national pour la zone « non occupée ». Il va unifier la Résistance en zone Sud.
27 mars 1942 : 1er convoi de déportés raciaux vers le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz.
22 juin 1942 : Discours radiodiffusés de Laval annonçant la Relève des prisonniers par les travailleurs volontaires, et souhaitant publiquement « la victoire de l’Allemagne ».
4 juillet 1942 : Le gouvernement de Vichy donne son accord à la déportation de Juifs étrangers ou apatrides des deux zones.
14 juillet 1942 : La France libre devient la France combattante. En zone sud, nombreuses manifestations à l’appel de la presse clandestine et de la France libre.
16-17 juillet 1942 : Rafle du « Vél’d’Hiv » à Paris. La police française arrête près de 13 000 Juifs étrangers ou apatrides en région parisienne.
4 août 1942 : Accords Bousquet/Oberg sur la collaboration policière.
Septembre 1942 : Promulgation par Vichy de la loi d’orientation de la main-d’œuvre, autorisant les réquisitions pour le travail en Allemagne. En zone Sud, création du Noyautage des Administrations publiques (NAP).
8 novembre 1942 : Débarquement allié au Maroc et en Algérie.
11 novembre 1942 : Invasion de la zone Sud par la Wehrmacht.
27 janvier 1943 : Création des MUR (Mouvements unis de Résistance), fusion des mouvements en zone Sud (Combat, Libération et Franc-Tireur).
30 janvier 1943 : Création de la Milice.
02 février 1943 : A Stalingrad, les forces du général Von Paulus capitulent, encerclées par l'Armée rouge.
16 février 1943 : Instauration du STO (Service du travail obligatoire).
Nuit du 24 au 25 mars 1943 : Evasion collective de 26 détenus politiques de la prison du Puy-en-Velay.
27 mai 1943 : Première réunion du Conseil national de la Résistance en France (CNR), présidée par Jean Moulin.
3 juin 1943 : A Alger, constitution du Comité français de libération nationale (CFLN). De Gaulle et Giraud en sont co-présidents.
21 juin 1943 : Arrestation de Jean Moulin à Caluire et de plusieurs autres dirigeants de la Résistance.
Septembre 1943 : Evasion du général de Lattre de Tassigny de la maison d’arrêt de Riom. Evasion de 80 détenus politiques de la prison du Puy avec la complicité d’un surveillant.
8 septembre 1943 : Capitulation sans condition de l’Italie.
15 septembre 1943 : Décret portant rattachement au secrétariat d’Etat à l’intérieur de l’Administration pénitentiaire et des services de l’Education surveillée.
Octobre 1943 : Concentration à Eysses de tous les condamnés politiques par les tribunaux d’exception de Vichy de la zone Sud. Elle devient la principale prison de concentration des résistants de l’État français.
5 octobre 1943 : Libération de la Corse.
11 novembre 1943 : Manifestation patriotique au sein de la centrale.
8, 9 et 10 décembre 1943 : « Les 3 Glorieuses ». Révolte victorieuse des détenus pour empêcher la déportation de 156 internés administratifs.
31 décembre 1943 : Le directeur Lassalle est relevé de ses fonctions et invité à quitter la centrale dans les 48 heures.
Décret rattachant l’administration pénitentiaire au secrétariat général au maintien de l’ordre. Le même jour, Joseph Darnand remplace René Bousquet à la tête de ce secrétariat général.
3 janvier 1944 : Évasion des 54 détenus du quartier cellulaire dont une majorité de résistants français, des aviateurs anglais et des agents du SOE.
20 janvier 1944 : Loi instaurant les cours martiales.
24 janvier 1944 : Arrivée du colonel milicien Schivo à la direction de la prison.
1er février 1944 : Montée de maquisards sur le plateau des Glières. A Alger, création officielle des Forces françaises de l’intérieur (FFI), composées des formations militaires de mouvements de Résistance (AS, maquis, groupes francs), des FTP et de l’ORA.
2 février 1944 : Loi sur les cours martiales.
4 février 1944 : Évasion de 42 prisonniers de la centrale de Nîmes.
18 février 1944 : 1ère livraison aux autorités allemandes de 386 détenus politiques détenus en prison française, par le directeur de la maison d’arrêt de Blois, sans ordre écrit du gouvernement.
19 février 1944 : Tentative d’évasion collective des 1200 détenus d’Eysses. Les combats durent 13 heures. Après l’ultimatum allemand, les insurgés rendent les armes.
20 février 1944 : Darnand se rend en personne à Eysses.
21 février 1944 : Miliciens et GMR envahissent la Centrale. 50 otages considérés comme meneurs sont incarcérés au quartier cellulaire.
23 février 1944 : 12 des otages sont jugés par la cour martiale. Condamnés à mort, ils sont sur l’heure, fusillés dans la cour d’étendage de la centrale par les GMR.
26 mars 1944 : Anéantissement du maquis de Glières.
31 mars 1944 : Télégramme chiffré d’André Baillet, directeur de l’administration pénitentiaire, demandant aux directeurs des circonscriptions pénitentiaires la livraison des prisonniers politiques aux autorités allemandes.
5 avril 1944 : Livraison du 1er convoi de 68 détenues politiques de la centrale de Rennes aux autorités allemandes.
15 mai 1944 : Les 36 otages du quartier cellulaire à Eysses sont dirigés vers la prison de Blois d’où ils seront déportés.
30 mai 1944 : 1121 condamnés politiques regroupés à Eysses sont livrés à la division SS Das Reich.
Juin 1944 : Le processus de livraison des politiques est presque achevé, mais la plupart se trouvent encore en France, dans les antichambres de la déportation (Compiègne, Romainville).
3 juin 1944 : A Alger, le CFLN prend le nom de Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF).
6 juin 1944 : Début de l’opération Overlord (débarquement allié en Normandie).
10 juin 1944 : Massacre d'Oradour-sur-Glane.
13 juin 1944 : Darnand secrétaire d’état à l’intérieur.
14 juillet 1944 : A Paris, mutinerie à la prison de la Santé. 34 morts (6 au cours de la répression, 28 passés par les armes après condamnation par une cour martiale milicienne).
15 août 1944 : Débarquement anglo-américain en Provence.
19-25 août 1944 : Insurrection et libération de Paris.
23 novembre 1944 : Libération de Strasbourg.
1944-1945 : La centrale d’Eysses regroupe des prisonniers condamnés dans le cadre de l’épuration.
8 mai 1945 : Capitulation allemande.
19 mai 1945 : Création de l’Amicale des Anciens Détenus Patriotes de la centrale d’Eysses.
16 juin 1945 : 1er numéro du journal des anciens d’Eysses, Unis comme à Eysses.
13 mars 1946 : Condamnation à mort et exécution du colonel Schivo.
24 novembre 1947 : La qualité d’unité FFI est reconnue sous la dénomination de « Bataillon FFI de la centrale d’Eysses », à la formation combattante constituée par les membres de la Résistance incarcérés à la centrale d’Eysses.
1962 : Parution de la 1ère édition du livre L’insurrection d’Eysses.
1974 : Révolte des prisonniers à Eysses qui mettent le feu aux dortoirs.
1975 : Eysses devient un centre de détention.
Janvier 1987 : Le film tourné à Villeneuve-sur-Lot et à Eysses en février 1986, sort en janvier 1987, sous le titre « Eysses, une prison dans la Résistance ».
20 avril 1990 : Le « Bataillon » d’Eysses est reconnu officiellement comme Unité combattante.
29 avril 1996 : Inscription du « mur des fusillés » (angle sud-est du mur d’enceinte et le sol de la cour correspondante) sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
1921-1940 haut ▲
Né à Nîmes le 11 septembre 1921, Jean Chauvet manifeste très tôt le désir d’apprendre un métier. Il passe un concours pour entrer aux chemins de fer. Il est reçu parmi les premiers sur 160 candidats en qualité d’élève apprenti ajusteur au dépôt des machines de Nîmes. Après trois années d’apprentissage, il obtient son certificat d’aptitude professionnelle, puis celui des chemins de fer. Mineur, il est nommé ouvrier ajusteur au dépôt des machines à vapeur puis passe avec succès un concours promotionnel interne pour lequel il reçoit les félicitations des ingénieurs de la SNCF.
1940-1941 : la Résistance, l'arrestation haut ▲
Son père, cheminot affecté aux ateliers du PLM, est arrêté le 5 décembre 1940 et interné successivement à Eysses, Carrères puis Sisteron d’où il s’échappe le 8 juin 1944 pour rejoindre les rangs de la Résistance. Jean ne supporte pas de voir son père, ancien combattant de la Grande Guerre, jugé « indésirable » par l’Etat français. Il entre alors en contact avec de jeunes communistes. Le 10 mars 1941, il est surpris la nuit par des gardiens de la paix alors qu’il circule sur son vélo sans éclairage et porte une musette remplie de tracts. Il parvient à leur échapper. Mais son adresse est identifiée grâce à la plaque d’identité de la bicyclette. Des perquisitions effectuées à son domicile amènent la découverte de nombreux tracts et journaux. Jean Chauvet quitte alors Nîmes pour se réfugier en Lozère chez des paysans qu’il connaît pour y avoir passé des vacances. Ces derniers le dénoncent à la police. Il est arrêté le 16 juillet 1941 et conduit à la prison de Pont-de-Montvert.
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Albert Chauvet
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Attestation de Léo Rousson en faveur de Jean Chauvet
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Lettre du commissaire de Nîmes au Préfet du Gard, 10 mars 1941
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Rapport sur la tentative d'arrestation de Jean Chauvet, 11 mars 1941
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Rapport du commissaire de Nîmes au Préfet du Gard, 11 mars 1941
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Télégramme - avis de recherche de Jean Chauvet
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Rapport du Préfet du Gard à l'amiral Darlan, secrétaire d'état à l'Intérieur, 12 mars 1941
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Articles de presse parus dans L'Eclair au sujet de l'affaire Chauvet
1941-1943 : condamnation et incarcération haut ▲
Dirigé ensuite sur la maison d'arrêt de Nîmes, transféré au fort Saint-Nicolas à Marseille, il est jugé par le tribunal militaire spécial de la 15e région, le 4 octobre 1941, et condamné à cinq ans de prison. Conduit à la prison Saint-Pierre de Marseille, il est transféré le 24 décembre 1941 à celle de Nîmes. Dans toutes les prisons où il séjourne, il est à l’avant-garde de l’organisation clandestine.
1943-1944 : Eysses haut ▲
Le 16 octobre 1943, il est transféré avec la quasi-totalité des détenus politiques de la zone Sud à la Centrale d’Eysses où il aura des responsabilités dans les Jeunesses communistes. Au cours de l’insurrection du 19 février 1944, il est en première ligne mais sa mitraillette s’enraie. Reconnu comme ayant pris part activement aux combats, Chauvet est jugé par une cour martiale réunie à Eysses, condamné à mort et fusillé le 23 février 1944.
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Extrait du registre d'écrou de la maison centrale d'Eysses (Jean Chauvet)
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Jean Chauvet et trois camarades de détention à Eysses
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Jean Chauvet
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Jean Chauvet et sa Sten
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Arrêt de la cour martiale réunie à Eysses le 23 février 1944
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Les douze fusillés d'Eysses
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Télégramme de Schivo à madame Chauvet, 25 février 1944
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Sépulture provisoire de Jean Chauvet au cimetière Sainte-Catherine de Villeneuve-sur-Lot
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Article « L’assassinat des 12 détenus de la prison d’Eysses »
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Rapport anonyme sur la cour martiale et les exécutions d’Eysses
La mémoire de Jean Chauvet haut ▲
Une plaque commémorant son sacrifice a été placée sur sa maison natale, dans une rue qui porte désormais son nom. Son nom est également inscrit sur la plaque du mur des fusillés de la centrale d'Eysses et sur le monument du cimetière Sainte-Catherine de Villeneuve-sur-Lot.