"La bataille suprême est engagée"

Après une préparation minutieuse de plus de deux ans, les forces alliées se lancent à l'assaut de l’Europe. Le 6 juin 1944, est menée la plus grande opération amphibie de toute l'histoire militaire pour conquérir cinq grandes plages, sur un front de 75 km. Le général de Gaulle annonce l'engagement de la "bataille suprême" sous l'impulsion des gouvernements et des forces alliées. Il fait de la lutte qui commence celle de la France et appelle ses compatriotes à "combattre, par tous les moyens dont ils disposent" : « c'est la bataille de France, et c'est la bataille de la France ». Il conclut par un appel à l'unité au service de la grandeur de la France.

Plan de l'expo

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L'intensification des bombardements haut ▲

L’approche du débarquement provoque un déluge de bombardements : après les destructions d’usines, les centrales électriques et les gares de triage, en 1944, sont visés le mur de l’Atlantique, les infrastructures ferroviaires et les nœuds de communication routiers. Ces bombardements sont essentiellement concentrés sur le Nord-Pas-de-Calais et la Normandie. Des villes de Normandie sont presque entièrement détruites : Caen, Saint-Lô, Le Havre…. Ces bombardements entretiennent un climat de tension nerveuse au sein de la population, déjà éprouvée par les difficultés de la vie quotidienne et le poids croissant de l'Occupation. Et, la presse collaborationniste multiplie les Unes sur les centaines de victimes causées par ces bombardements, en exagérant leur nombre, pour dénoncer les terroristes anglo-américains.

La bataille de Normandie et le retour du général de Gaulle haut ▲

Le soir du 6 juin les troupes alliées ont débarqué et avancé de quelques kilomètres. Les combats sont très violents, bien que la riposte allemande soit difficile grâce à la mobilisation des FFI et au contrôle des airs par l’aviation alliée. Bayeux est libérée le 7 juin, mais les Américains ne prennent le port de Cherbourg que le 26 juin et les Britanniques ne parviennent à Caen que le 21 juillet… Tous subissent de lourdes pertes.

Le général de Gaulle arrive sur le sol français le 14 juin 1944 et prononce son premier discours à Bayeux : il affirme la volonté de la France combattante de lutter aux côtés des Alliés « jusqu’à ce que la souveraineté de chaque pouce du territoire français soit rétablie. »

Les actions menées par la Résistance intérieure après le Débarquement haut ▲

Les plans de sabotage prévus sont réalisés dans toute la France et les FFI se battent et prennent toute leur part aux combats. Le Débarquement entraîne une montée massive vers les maquis et les FFI suivent la consigne de guérilla du plan rouge. La répression est impitoyable : les FFI prisonniers, considérés comme francs-tireurs, sont abattus et des assauts sont lancés contre les maquis.
En Normandie et en Bretagne, Alliés et FFI agissent généralement ensemble, les seconds servant de guides et d’éclaireurs aux seconds. Des villes, comme Lille, Marseille et Paris, connaissent une véritable insurrection. Mais la majeure partie du territoire français n’est libérée que progressivement.
Le 15 août 1944, le débarquement franco-américain en Provence entraîne aussi une coopération entre troupes alliées et FFI, les premiers remontant les grands axes et les résistants harcelant les ennemis en retraite et anticipant l’arrivée des Alliées dans les zones éloignées du front. Certaines villes ou zones sont libérées prématurément (Vercors, Mont-Mouchet, Annonay, Tulle…), réoccupées et soumises à une violente répression.

Les exactions de l'Occupant après le Débarquement haut ▲

Dès le printemps 1944, une violente répression s’opère sur les villages proches des maquis. Après le Débarquement du 6 juin, les représailles s’aggravent contre les maquis et les actions des maquis servent de prétexte à des massacres de civils. L’Occupant veut semer la terreur pour couper tout lien entre les maquisards et la population. Le rythme des déportations politiques et raciales est aussi accéléré et les derniers convois partent à la mi-août.