S’engager : s’organiser pour agir

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Des résistance à la Résistance haut ▲

En 1940-1941, la France libre et les Britanniques se consacrent à la création de leurs propres réseaux en France, sans avoir de contact avec les mouvements de résistance. Cette lenteur s’explique parce que le bon fonctionnement d’un réseau de renseignement nécessite plusieurs étapes : l’envoi d’agents en métropole, le recrutement sur place d’informateurs, l’envoi d’opérateurs radio avec un émetteur-récepteur pour transmettre par morse, enfin l’envoi de petits avions capables de récupérer du courrier. Les premiers contacts de la France libre avec les mouvements s’établissent à l’automne 1941. Mais l’étape décisive est le parachutage en zone Sud de Jean Moulin le 1er janvier 1942. Cet ancien préfet mène des discussions pendant neuf mois avec les dirigeants des trois principaux mouvements de zone Sud : Combat, Libération et Franc-Tireur. Jean Moulin apporte de Londres de l’argent qui permet d’imprimer les journaux de ces mouvements à plus de dix mille exemplaires. Il va les convaincre de se placer sous l’égide du général de Gaulle et de mettre leurs moyens en commun dans plusieurs domaines.

Pour la zone Nord, la France libre fait venir à Londres le chef du mouvement Libération-Nord, Christian Pineau. Ce dernier demande au général de Gaulle d’écrire un texte adressé aux mouvements dans lequel il détaillera son programme politique pour l’après-guerre. Le but de cette « déclaration » aux mouvements est de dissiper la méfiance envers le risque d’un pouvoir personnel auprès de ceux qui combattent en France. Cette déclaration dans laquelle de Gaulle proclame son attachement aux valeurs démocratiques est publiée dans la presse clandestine et diffusée par la BBC en juin 1942.

Le 27 mai 1943 se tient à Paris la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR). Présidé par Jean Moulin, il rassemble les représentants de 8 mouvements de résistance, 6 partis et 2 syndicats. La France est le seul pays d’Europe où est né un tel organisme unifié. Ce résultat tient d’abord à un sentiment d’urgence : dans l’ignorance des plans alliés, tout le monde tente de se préparer à un débarquement en France dès 1943. L’unification politique et militaire de la Résistance, à tous les niveaux, devient une nécessité pratique. Sa réussite est la condition pour que la Résistance puisse lutter efficacement contre le Service du travail obligatoire et mobiliser ensuite les jeunes au service de la libération du pays. La formation du CNR a aussi pour objectif de montrer aux Alliés que la Résistance tout entière est derrière la France libre, au moment où les discussions entre de Gaulle et Giraud vont aboutir à la formation d’un Comité français de la Libération nationale à Alger. Aux yeux de la majorité des résistants, de Gaulle apparaît comme un meilleur garant du rétablissement d’un régime républicain que son rival. Enfin, la présence des partis et des syndicats au CNR, aux côtés des mouvements de Résistance, se justifie parce qu’avec le discrédit total de Vichy, des cadres ou militants de ces organisations contribuent désormais grandement à l’implantation de la Résistance sur tout le territoire.

Mouvements, réseaux, lutte armée : une montée en puissance haut ▲

La nécessité de s’unir pour agir s’impose aux résistants de l’intérieur. Selon les risques qu'ils sont prêts à prendre et les opportunités qui se présentent, des groupes de constituent autour de responsables déterminés à agir.. A partir de 1941, la dynamique du recrutement, bien que freinée par la répression de plus en plus efficace et par les mesures de sécurité indispensables, ne peut plus être arrêtée. Le recrutement se diversifie selon les actions menées par les groupes (impression d’un journal clandestin, fabrication de faux-papiers, lutte armée, collecte de renseignements, aide à l’évasion, etc.).