Grèves et manifestations



Hors toutes les autres formes de Résistance clandestine, peuvent exister des moments d'actions collectives pour marquer son opposition à la politique de Vichy, ou à celle de l'occupant. Ce sont les manifestations et les grèves. Elles peuvent survenir ponctuellement, dans un contexte difficile, suite à un mécontentement grandissant, souvent à cause du ravitaillement mal organisé et fréquemment très insuffisant, comme les manifestations de femmes à Valence ou Romans de l'été 1942.

Elles peuvent être utilisées à des fins politiques comme les manifestations ou les grèves organisées à des dates symboliques : 14 juillet, 11 novembre, 1er mai, 22 septembre. L'occupant allemand sera souvent sévère dans sa répression des actions de protestations et des grèves à partir de septembre 1943.

 


                                           Strikes and Protests

Beyond all other forms of underground resistance, there may be moments of collective action to express the opposition to Vichy policy, or that of the occupant. They are demonstrations and strikes. They may occur occasionally in different circumstances, following a growing discontent, often due to poor organisation, such as the Women's Demonstration in Valencia, or in Romans, the summer of 1942.

They can be used for political purposes such as demonstrations or strikes organized with symbolic dates: July 14th, November 11th, May 1st, and September 22d. The German occupying forces will often be harsh in their crackdown on protests and strikes, starting from September 1943.

Traduction : Megan Berman

Auteur(s): Jean Sauvageon
Source(s):

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Plan de l'expo

Crédits

Partenaires

Bibliographie

Cartographie

Chronologie

Pédagogie

Dans les usines haut ▲



La Charte du travail, instituée le 4 octobre 1941, supprime les anciens syndicats qui sont remplacés par des organismes chargés de mettre en œuvre les orientations gouvernementales résumées par la devise « Travail, Famille, Patrie ».
La lutte est donc très difficile dans les entreprises où les syndicats dissous se réorganisent clandestinement.
Le mécontentement est nourri par les difficultés de vie (ravitaillement, couvre-feu, présence de l’occupant, etc.). Dans les usines, la politique de collaboration voulue par la Charte empêche que les véritables revendications, de salaire notamment, aboutissent.
Les mots d’ordre ne peuvent que circuler de bouche à oreille en se méfiant de certains employés prêts à moucharder, au patron (mais tous ne sont pas des suppôts gouvernementaux) ou aux « autorités » extérieures, les préparatifs d’une action revendicative. L’information peut être véhiculée aussi par des papillons ou des tracts reproduits en nombre limité.
Ces grèves ou diverses actions revendicatives, protestataires voire patriotiques quand elles réussissent à s’organiser, sont parfois fortement réprimées.

Les archives et des témoignages nous révèlent quelques faits sur la Résistance ouvrière* :

Le 8 juin 1941, à Die, à l'usine Audra, qui emploie des ouvriers notoirement connus pour leurs sentiments extrémistes, des propos en faveur de l'Angleterre auraient été tenus le jour de l'attaque de la Syrie par les Anglais.

Le 22 février 1942, un sondage est rapporté par les gendarmes suite à une propagande en faveur du collaborateur Doriot à Romans "Dans le centre ouvrier de Romans, suivant les indications reçues, 80 % des ouvriers seraient contre : 15 % indifférents, 5 % sympathisants". Le 1er mai 1942, des ouvriers "communistes notoires" (six en tout) sont en grève dans deux usines de Die.

Le 30 juin 1942, des tracts sont distribués, et des affiches placardées à Saint-Vallier, Saint-Uze, Saint-Rambert d'Albon et Andancette protestant contre l'allocution de Laval incitant au départ volontaire d'ouvriers en Allemagne.

Le 14 juillet 1942, Henri Faure et son groupe de résistants lancent des tracts devant des usines valentinoises qui sont vite ramassés et seront ensuite commentés favorablement.

Le 14 octobre 1942, à Valence et à Bourg-lès-Valence, des tracts invitant les ouvriers à ne pas partir pour l'Allemagne, ont été découverts à proximité des usines. Le 20, d'autres tracts sont diffusés invitant les ouvriers à se mettre en grève le 21 octobre pour protester contre la réquisition de la main-d’œuvre. Le 29, pour protester contre la Relève, les ouvriers d'un certain nombre d'usines ont fait de courtes grèves notamment une grève d'une heure d'une quarantaine d'ouvriers à l'usine Bady à Romans.

Le 1er novembre 1942, le préfet rapporte que "les ouvriers spécialistes de l'industrie des métaux sont hostiles et refusent de partir volontairement pour l'Allemagne ; deux groupes : ceux qui s'inclineront devant les désignations et ceux qui y sont totalement réfractaires qui forment une grosse majorité. Sur 42 sollicités, deux seulement sont partis."
Le même jour, Marcel Barbu, industriel à Valence, refuse le départ de ses ouvriers pour la Relève, il est interné à Fort Barraux en Isère.

Le 5 novembre 1942, nouvelles grèves contre la Relève, cette fois à la fonderie Goguet, de Romans (60 ouvriers), au cartonnage Branchard de Bourg-de-Péage (10 ouvriers).

Le 11 novembre 1942, deux grèves signalées : la première à l'usine Frachon à Saint-Vallier (100 ouvriers), la deuxième à l'usine Dumont à Saint-Uze (70 ouvriers). Les patrons n'ont averti la gendarmerie que le lendemain, quatre communistes sont arrêtés. Encore à Saint-Vallier, des affiches ont été posées contre l'envoi d'ouvriers français en Allemagne.

Le 17 février 1943, un rapport est fait sur les ouvriers de la Boulonnerie Calibrée de Valence (dont 80 % de la production part en Allemagne) : 85% du personnel est anti-collaborationniste, la majeure partie des ouvriers préférerait une attitude de Résistance.
Le 24 février, en gare de Valence, les ouvriers partant pour la Relève chantent pour la première fois La Marseillaise.

Le 7 avril, une grève d'une journée pour le ravitaillement a lieu à Saint-Nazaire-en-Royans qui affecte 110 ouvriers de l'usine de tissage Léon Laurent et trente ouvriers de l'entreprise Joya-Chabert procédant à la reconstruction du Pont de Saint-Nazaire-en-Royans.
Le 14 avril 1943, une grève de protestation de 24 h à l'usine d'appareillage électrique Grammont à Érome. La fin de la grève n'a pu être obtenue que par la promesse formelle, de la part du service de ravitaillement, d'assurer d'urgence l'envoi de farine dans les communes rurales où sont domiciliés les 150 ouvriers protestataires.

Le 17 septembre des tracts sont distribués dans les régions de Saint-Vallier et Romans appelant à faire grève pour commémorer la victoire de Valmy le 20. Ce jour-là, le préfet signale que cette grève "a été un succès complet : 3.000 ouvriers du cuir en grève". Mais les Allemands procèdent à 54 arrestations dans les jours qui suivent à Romans et Bourg-de-Péage. 26 seront déportés.

Le 11 novembre 1943, plusieurs manifestations sont organisées dans le département et des grèves sont signalées à Saint-Uze et Montélimar.
À Montélimar, les ouvrières et ouvriers de trois usines déposent des fleurs au monument aux morts le matin, arrêtent le travail et se rassemblent à 11 heures au monument, chantent La Marseillaise, entraînant même les gendarmes venus les disperser et terminent par l’Internationale. La manifestation, saluée par une gerbe lancée de son avion par le pilote Vernier, est à l’initiative de Jean Ravier, animateur local d’un important groupe de sédentaires, avec qui il rejoindra peu après le maquis FTP (Franc-Tireur et partisan) des Pilles.

Le 19 janvier 1944, 22 femmes sur 80 ouvriers et ouvrières de la chapellerie Durand à Bourg-de-Péage se sont mises en grève dans le but d'obtenir une augmentation de salaire. L'occupation allemande devenant de plus en plus sévère en 1944, les grèves sont remplacées par l'inertie. Deux rapports en font mention.

Le 15 février, il est signalé : "40 ouvriers travaillent sans ardeur à la station d'Autichamp, malgré le désir des Allemands de voir s'activer ces travaux qui ne seront certainement pas achevés avant plusieurs mois".

Le 13 mai, on informe le préfet que les 4 500 ouvriers de la poudrerie de Valence, pourtant sous contrôle allemand, travaillent au ralenti. 


                                    Resistance in Factories

The Work Charter, established October 4th, 1941, abolishes the old unions that were replaced by agencies responsible for implementing governmental guidelines summarised by the motto "Work, Family, Fatherland".

The fight is very difficult in companies where illegal unions are secretly reorganising. The discontent is fueled by the difficulties of life (food, curfews, the presence of occupants, etc.) In factories, the policy of collaboration required by the Charter prevents workers' claims, in particular, higher salaries, from succeeding. Slogans can only travel by word of mouth by some employees ready to squeal to the boss (though not all are government-supporters) and to external "authorities» that preparations are being made for industrial action. Information can also be conveyed by papillons or leaflets produced in limited numbers. These strikes, when they manage to be organised, are sometimes strongly oppressed.


Traduction : Meghan Briggs

Auteur(s) : Jean Sauvageon et Patrick Martin
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007. Archives nationales, Paris, F1 CIII/1152, F1a/3901. Service historique armée terre, Vincennes, 13 P 3. Service historique gen

Contre la pénurie haut ▲

A Romans : "Les 5 et 9 juin [1942], un rassemblement assez important de ménagères (2500 à 3000 environ) a eu lieu à Romans, en vue de protester contre l'insuffisance de matières grasses, ration qui s'est élevée en mai à 100 grammes seulement. Les ménagères réclamaient que les tickets qui n'avaient pas été satisfaits en mai soient revalorisés en juin. Satisfaction n'a pas été donnée. La population proteste d'autant plus énergiquement que dans les départements voisins, Isère et Ardèche, chaque consommateur a perçu les rations auxquelles les cartes donnaient droit."
Le 9 juin : "Suite à la manifestation du 5 juin, certains mots d'ordre continuaient à courir ; les bruits ainsi recueillis ont pris corps dans la matinée du 9 juin au point de paraître nécessiter l'intervention de tous les moyens de police à ma disposition. Le taux de ration en est la cause. Le premier rassemblement vers 13 h 45 devant le domicile du maire s'est dispersé de lui même ; vers 18 heures, une foule de 2 à 3 000 personnes fut maintenue (presque que des femmes). Vers 19 h 30 tout semblait terminé." (rapport au préfet). 

A Valence, les 21 et 22 juillet 1942, plusieurs centaines de femmes manifestent contre le manque d'aliments.
Le 21 juillet, de 10 à 11 heures 30, environ deux cents femmes manifestent devant la préfecture aux cris de : "le préfet - à manger". La cause de ce mouvement est l'institution de la carte de légumes limitant la consommation de légumes frais à 150 grammes pour trois jours. La Marseillaise est chantée à plusieurs reprises. Le préfet reçoit une délégation. Sortie à 11 heures 30, elle déclare que, selon le préfet, l'ancien processus de vente des légumes est rétabli. La manifestation est dispersée sans difficulté par la garde mobile de réserve, la police et la gendarmerie.
Le lendemain, pour les mêmes raisons, une nouvelle manifestation se déroule devant plusieurs bâtiments de la ville. Elle est dispersée, dans le calme, par les forces de l'ordre.
Pour les autorités, les manifestantes sont manipulées par les communistes. Elles craignent que d'autres mouvements n'apparaissent les jours suivants. Cette obsession de l'influence communiste se retrouve très fréquemment dans les rapports des forces de l'ordre.
Le 1er août 1942, à Saint-Paul-Trois-Châteaux, quelques ménagères se réunissent pour protester contre l'insuffisance du ravitaillement en pommes de terre. Elles accusent le pillage occasionné par les prélèvements allemands. Les causes de ces manifestations témoignent de la situation de pénurie des villes. Manquer de légumes frais, au mois de juillet, dans la Drôme, est anormal car c'est la période de pleine production. On peut imaginer la situation pour l'hiver suivant.

Le printemps 1943 est riche en manifestations. Conséquence de la pénurie de farine au début de 1943, des rassemblements de femmes et d'enfants ont lieu dans des bourgades rurales comme Nyons, Buis-les-Baronnies, La Bégude-de-Mazenc, Portes-lès-Valence, Le Poët-Laval, Donzère, Grignan, Taulignan. Le 30 mars 1943, une Tainoise envoie au préfet une pétition, signée par des Tainois, pour attirer son attention sur "la situation critique au point de vue ravitaillement".
A Érôme, le 14 avril, l'usine d'appareillage électrique Grammont est touchée par une grève. La fin du mouvement ne peut être obtenue que par la promesse formelle, de la part du service de ravitaillement, d'assurer d'urgence l'envoi de farine dans les communes rurales où sont domiciliés les 150 ouvriers protestataires.
Le 26 juin, à Montélimar, se déroule une manifestation pour l'amélioration du ravitaillement. On réclame du pain. Dans la campagne, comme en ville, la pénurie de cet aliment est réelle. La situation est donc très grave. Le mécontentement se manifeste sous d'autres formes. Un tract non daté, si ce n'est du mois d'avril, est répandu dans les rues de Saint-Vallier :
"A LA POPULATION DE SAINT-VALLIER
Nos tables se dégarnissent de plus en plus, les rations diminuent : la tuberculose nous guette tous, allons-nous nous laisser périr ? Non. Vendredi 1er, pas de porc chez les charcutiers, le lendemain, très peu de viande chez les bouchers. Nous n'avons pas assez de pain et on parle de diminuer nos rations, alors qu'à partir du 20 nous n'avons plus de tickets. Les pommes de terre ont complètement disparu. Pas de vin, quand les caves des récoltants sont encombrées et leur produit dénaturé. Chaque mois nous avons moins de fromage, si cela continue il nous faudra une loupe pour voir nos rations. Nous avons des salades, des asperges, des poireaux, mais pas d'huile. Et pour préparer le peu que nous avons, pas suffisamment de matières grasses, alors que la graisse prélevée par les bouchers sur les bêtes se pourrit dans les abattoirs. Notre gouvernement accuse les paysans de ne pas livrer leur blé et leur vin pour notre ravitaillement, ceci dans le but de nous dresser contre eux, mais c'est faux. Notre silo de Saint-Vallier qui était plein a été vidé, il y a environ deux mois pour être expédié aux boches. Le vin qui était dans les caves n'est pas pour nous, puisqu'on le dénature, mais bien pour fabriquer de l'alcool pour Hitler. Si des produits de notre sol n'étaient pas livrés aux boches, nous aurions suffisamment à manger. Pour l'obtention d'une augmentation de : 100 grammes de pain par jour, un litre de vin quotidien, pour plus de viande, fromage et matière grasse, Manifestez le vendredi 24 avril à 18 heures, place de la Mairie".
Le tract donne un bon aperçu de la situation. Les rations diminuent avec toutes ses conséquences. 

Après ces constats, le tract s'attaque aux responsables de la pénurie. Le premier visé est le gouvernement de Vichy qui, pour détourner la colère des citadins, accuse les agriculteurs de ne pas livrer leurs produits. Il ne faut pas tomber dans ce piège tendu par la propagande.
Le principal coupable est l'Allemagne qui réquisitionne une grande partie des produits alimentaires français. L'appel à la manifestation conclut le texte. 

Besoins alimentaires et critiques politiques sont mis en valeur dans ce texte. Il serait intéressant de connaître le ou les auteurs d'un tract aussi bien charpenté. La Libération n'amène pas une amélioration rapide de l'alimentation des Drômois. Aussi, les manifestations continuent. À Romans, le 8 septembre 1947, à 17 heures, pour protester contre le rationnement du pain, a lieu la première grande manifestation ouvrière depuis la Libération. Il faut attendre les années cinquante pour qu'il n'y ait plus de difficultés pour disposer d'une nourriture abondante et variée. Mais le souvenir de la pénurie alimentaire est encore très fort. Sans parler de la période de la guerre de Corée en 1950, la guerre du Golfe en 1991 entraîne des achats de précaution en sucre, huile et autres produits de première nécessité !

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Contre le STO haut ▲




Le Service du Travail Obligatoire en Allemagne est instauré par la loi du 16 février 1943, il remplace le système de la Relève créé le 22 juin 1942 qui avait été un échec. L’Allemagne avait besoin de main-d’œuvre pour remplacer ses ouvriers mobilisés dans l’armée et faire fonctionner son industrie de guerre.

Les jeunes Français des classes 1940, 41 et 42 sont requis et transférés en Allemagne. Cette mesure suscite une forte émotion dans la population. Des jeunes, sans emploi, voient dans cette opportunité la possibilité de percevoir un salaire, mais, pour la plupart c’est une solution qu’ils repoussent. Certains ne peuvent s’y soustraire et sont contraints au départ. C’est, par exemple, des appelés aux Chantiers de Jeunesse qui sont embarqués par leur hiérarchie. Par contre, nombreux sont ceux qui recherchent les moyens d’y échapper. Beaucoup vont se cacher dans les exploitations agricoles ou forestières complices où ils constituent une main-d’œuvre appréciée. D’autres vont directement rejoindre les maquis mais, au début, ceux-ci ne sont pas équipés pour accueillir une telle masse de jeunes et le passage clandestin dans une ferme ou chez des amis est parfois nécessaire. Les filières résistantes leur procurent souvent des faux papiers. Ces « réfractaires » viennent ainsi gonfler les effectifs des maquis, dès 1943.

L’opposition au STO a pris parfois la forme de manifestations des habitants. Ce fut le cas à Valence, le 20 mars 1943, ou à Romans, le 10 mars 1943. Cette dernière est la plus connue parce qu’un photographe, Paul Deval, a pu fixer cet évènement sur sa pellicule. C’est peut-être la seule fois que cela a été possible, en France, c’est pourquoi cet évènement est cité dans de nombreux ouvrages.




                                   Against the STO


The STO (Service du travail obligatoire) in Germany is introduced by law on February 16, 1943, and replaces the failed Relève system created June 22, 1942. Germany needs manpower to replace workers mobilised in the army as well as to operate its war industry.

Young French people of the classes 1940, 41, and 42 are required, and transferred to Germany. This measure illicits a strong emotion from the French population. Some unemployed young people see it as an opportunity to earn a living, but the majority is repelled by the solution. Some can not escape and are forced to leave. For example in the Chantiers de Jeunesse, in which the hierarchy is embedded by superiors. By contrast, many seek ways to escape. Many hide in places of agriculture or forests, where accomplice work forces appreciate them. Others go directly to join the maquis movement, which is at first not equipped to accommodate this large group of young people, so it is sometimes necessary for them to live on farms or with friends. Chains of resistants often provide false papers. These "refractaires" thus come and swell the number and effectiveness of the maquis, beginning in 1943.

Opposition to the STO (Service du travail obligatoire) sometimes takes the form of protests by residents. This is the case in Valencia on March 20, 1943, or at Romans on March 10, 1943. The latter is more well-known because photographer Paul Deval is able to capture the event on film, one of the only times such is possible in France, so the event is often cited in books.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Dates ou lieux symboliques haut ▲



Les journées commémoratives ou patriotiques (11 novembre, 14 juillet, 22 septembre, 1er mai…) ont souvent été le prétexte à des manifestations d’opposition au régime de Vichy et aux occupants.
Par exemple, la nuit du 10 au 11 novembre 1943, le corps-franc Maisonny élève une croix de Lorraine de trois mètres de haut au cimetière de Valence dans le carré des « Morts pour la France ».
Parfois, c’est un monument qui est un symbole. Le 14 juillet 1942, les républicains de Crest organisent une manifestation pacifique devant le monument à la mémoire des insurgés victimes du coup d'État de 1851. Une gerbe est déposée au pied de la statue par monsieur Hérold, en présence d'une foule nombreuse venue de tous les villages environnants. La gendarmerie avait reçu l'ordre de surveiller la manifestation.


                                     Symbolic Dates and Places

Patriotic or commemorative days (November 11th, July 14th, September 22d, May 1st...) have often been an excuse for expressions of opposition towards the Vichy regime and the occupiers.

For example, the night of November 10th to 11th, 1943, the Freikorps Maisonny hung up a three foot Cross of Lorraine, in the Valencia cemetery in the square of "Dead for France".

Sometimes, this monument is a symbol. On July 14th, 1942, Republicans of Crest organize a peaceful demonstration in front of the memorial to victims of the 1851 coup d'Etat. A wreath was laid at the food of the statue by Mr. Herald, in the presence of a large crowd, who came from numerous villages. The police were ordered to monitor the event.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Jean Sauvageon