Organisations

Combats, sabotages, attentats sont les aspects les plus connus de la Résistance. Ils sont le fait de résistants organisés en corps-francs, en compagnies, en groupes structurés. Elle n’a pu obtenir des résultats que parce que tout un environnement complice a pu s’instaurer. Des militaires, immédiatement en juin 1940, à la démobilisation de l’armée d’armistice en 1942, l’ont rejoint. Mais la Résistance a pris de multiples formes : fourniture de la nourriture aux maquis (paysans notamment) ; liaison entre les mouvements ou les responsables en transportant des messages (femmes en particulier) ; fabrication de faux papiers ; transmission de renseignements par des agents de la fonction publique (NAP : Noyautage des administrations publiques) ou des gendarmes ; médecins, infirmières soignant les résistants ; rédaction de textes pour les revues clandestines ; imprimeurs tirant les tracts et les journaux de la Résistance.

Auteur(s): Jean Sauvageon
Source(s):

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

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Liaisons haut ▲



En matière d’organisation clandestine, la première structure qui s’impose est le service des liaisons chargé de transmettre, du sommet à la base de la pyramide, et inversement, instructions, consignes d’action, renseignements et comptes-rendus.

Que l'on appartienne ou non aux services de renseignement, organiser et faire vivre un service de liaison implique de créer et d'entretenir une véritable trame composée d'agents tenus, plus peut-être que tous autres, à une absolue discrétion quoi qu'il advienne. L'essentiel pour une organisation clandestine réside dans le cloisonnement obtenu, par exemple, en utilisant le système triangulaire des FTP (Francs-Tireurs et partisans). Le dirigeant ne doit jamais être connu des échelons subalternes, il ne peut donc communiquer que par intermédiaires : cloisonnement vertical. À chaque stade de l'organisation, doivent être établies des discontinuités afin qu'en cas d'arrestation, de noyautage par agents de l'ennemi, de défaillance, les dégâts soient rigoureusement limités. Pour assurer la marche de l'ensemble, les discontinuités ne peuvent être effacées que par les moyens de liaisons.

Les agents de liaison sont recrutés généralement parmi les jeunes résistants et les femmes. S'efforçant de passer inaperçus, ils vont parcourir chaque jour des kilomètres à pied, à bicyclette, et par les transports publics. Dans la ville, ils connaissent chaque rue, chaque ruelle, chaque passage dissimulé. Courant d'un lieu à un autre, transmettant messages verbaux, plis portant instructions brèves ou rendez-vous. Très vite, ces derniers sont codés, et la tolérance de retard lors des rendez-vous ne va pas excéder le quart d'heure. L'auxiliaire de l'agent de liaison est la boîte aux lettres, elle est dite "vivante" sous forme d'un sympathisant tenant une boutique, un atelier d'aspect anodin. La boîte vivante reçoit et transmet le message verbal ou le pli à un autre agent ou au destinataire lui-même. Elle est "statique" ou "morte", sous la forme de l'habituelle boîte aux lettres d'un couloir d'immeuble choisi, par préférence, dans un lieu parmi les plus fréquentés. L'agent de liaison lève périodiquement le courrier, accomplissant une besogne de facteur. Il faut disposer de nombreuses boîtes, car elles vont devenir suspectes à l'usage, grillées en cas de filature et/ou d'arrestation.

Plusieurs facteurs déterminent le danger encouru dans l'exercice de la fonction d'agent de liaison : profil, motivation et formation de l'agent, densité de l'occupation ennemie dans la zone d'action, nature, amplitude et fréquence des missions. Une étude, portant sur 24 agents de liaison recensés en Drôme, montre que, à parité entre les deux sexes, ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut. Ceci peut s'expliquer par le fait que les missions les plus périlleuses leur sont souvent confiées. Pour un agent de liaison masculin arrêté, torturé et exécuté, quatre agents de liaison féminine sont soit tuées, soit déportées.



                                                       Liaisons

In terms of underground organisation, the first structure to be made is the department responsible for forwarding connections from the top to bottom of the pyramid, and conversely, instructions, orders for action, information, and reports.

Whether or not it belongs to the intelligence services, to organise and create a link service involves creating and maintaining a real frame composed of agents required, perhaps more than any other, to practice absolute discretion no matter what. The key for a clandestine organisation lies in the partitioning obtained, for example, using the triangular system of Partisan Irregular Riflemen (FTP). The leader should never be known to subordinates, thus, he can only communicate by intermediates: vertical wainscoting. |At each stage of the organisation, discontinuities must be established so that in case of arrest, infiltration by enemy agents, or failure, damage is strictly limited. To ensure the progress of the ensemble, the discontinuities can only be erased through links.

Liaison officers are generally recruited amongst young and resilient women. Trying to pass unnoticed, they will travel for miles every day on foot, by bicycle, and public transportation. In the city, they know every street, every alley, every hidden passage. Racing from one place to another, transmitting verbal messages, folds carrying brief instructions or appointments. Very quickly, they are coded, and the tolerance for delays does not exceed a quarter of an hour. The auxiliary liaison officer is the mailbox, called "alive" under the guise of a supporter keeping shop, a workshop looking innocuous. The "live" mailbox receives and transmits either verbal messages or folds to another agent, or the recipient. The mailbox is "static" or "dead", under the guise of the usual corridor mailbox of a chosen building, by preference, in a place amongst the most frequented. A liaison officer periodically collects mail, accomplishing a task factor. It is necessary to arrange many mailboxes, since they will become suspect, and exposed in case of stalking and/or arrest.

Several factors determine the risk involved in performing the function of liaison: profile, motivation and training, the density of the enemy occupation in the action zone, nature, magnitude and frequency of missions. A study of 24 liaison officers identified in Drôme shows that, at parity between the two sexes, it is women who pay the heaviest price. This can be explained by the fact that the most dangerous missions are often assigned to them. For every male liaison officer arrested, tortured, and executed, four female officers are either killed or deported.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Pierre Balliot
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Service de santé haut ▲



Jusqu’en 1944, la nécessité de recourir aux services de personnel de santé, pour les maladies ou blessures des résistants, passait par les médecins, infirmiers libéraux ou hospitaliers comme à Crest, Die ou Romans. De nombreux médecins ont rendu de grands services, recevant des résistants dans leurs cabinets ou services ou se rendant sur place dans les maquis, procédant même à des opérations chirurgicales périlleuses.
Ce n’est qu’à la fin que des infirmeries ou hôpitaux spécifiques à la Résistance ont été créés dans des conditions parfois précaires, comme à Buis-les-Baronnies, Saint-Donat-sur-l’Herbasse, Saint-Martin-en-Vercors.


                          Health Services

Until 1944, the need to use personal health services, for Resistants' diseases or injuries, go through liberal doctors and nurses, or hospitals like Crest, Die, or Romans. Many doctors have rendered great services, receiving Resistants in their offices or services, or visiting them in the maquis, and even performing dangerous surgeries.

It is only at the end that infirmaries or hospitals specific to the Resistance are created in sometimes precarious conditions, such as Buis-les-Baronnies, Saint-Donat-sur-l’Herbasse, Saint-Martin-en-Vercors.


Traduction : Megan Berman

Auteur(s) : Jean Sauvageon

Mouvements de Résistance haut ▲



Nombre de mouvements de Résistance se constituent au lendemain de l’armistice de juin 1940 recherchant « une alternative au découragement et à l’inaction », souvent sans pouvoir déboucher sur des réalisations concrètes. Trois grands mouvements s’implantent principalement dans la Drôme, ce sont Combat, Franc-Tireur et Libération. Ils rassemblent les opposants au régime de Vichy et diffusent leur journal. L’adhésion à ces divers mouvements reste assez floue ; Benjamin Malossane, par exemple, socialiste, adhère, en 1941, à Libération, puis passe à Combat avant de rallier Franc-Tireur. Au début, les mouvements recrutent surtout chez les anciens militants politiques et syndicaux. Les communistes créent leur propre mouvement de masse avec le Front national de l’indépendance de la France qui se veut rassembleur de toutes les opinions.

Le regroupement de ces mouvements s’effectue dans le Mouvement Uni de la Résistance (MUR), en janvier 1943. Claude Alphandéry, au printemps 1943, en prend la direction. Une autre étape est franchie le 27 mai 1943 avec la constitution du Conseil national de la Résistance (CNR) associant mouvements, partis et syndicats résistants.



                                                Resistance Movements

A number of resistance movements are formed in the aftermath of the armistice in June 1940, seeking an alternative to "despair and inaction," though often without concrete achievements. Three main movements implanted in Drôme are, Combat, Franc-Tireur et Libération. They bring together opponents of the Vichy regime and distribute their newspapers. Adherence to these various movements is rather fuzzy; Malossane Benjamin, for example, a socialist, joins the Libération in 1941, and then proceeds to join Combat before moving on to Franc-Tireur. At first the movements recruit mainly former political activists and laborers. The Communists set up their own mass movement with the National Front for the independence of France, which seeks to bring people together from all movements.

The combination of these movements takes place in the United Movement of the Resistance, (MUR), in January 1943. In Spring 1943, Claude Alphandery becomes the leader. Another milestone is reached on May 27, 1943, with the establishment of the Conseil national de la Résistance, (CNR), which involves movements, parties, and resistant unions.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007. François Marcot (sous la direction), Dictionnaire historique de la Résistance, éditions Robert Laffont, 200

Différents réseaux agissant dans la Drôme haut ▲



Une quinzaine de réseaux ont des antennes dans la Drôme. Ils sont surtout spécialisés dans le renseignement et la réception des parachutages. Certains sont d’essence britannique ou américaine, d’autres sont issus des Français libres, à Londres et Alger.

Quatre réseaux ont organisé des parachutages dans la Drôme :
-Le SOE (Special operation executive) Buckmaster-Jockey dont le responsable est Francis Cammaerts. L'officier d'opérations est « Alain » (Pierre Reynaud) pour le Sud-Drôme, le Crestois et le Diois, et Georges Berruyer pour le terrain de Beaurepaire (Drôme-Nord-Isère). Il reçoit ses avions depuis Londres.
-L'OSS (Office of strategic services) est arrivé avec « Fred » (Brown) dans la Drôme, après son départ, son adjoint « Azur » (Gaston Vincent) réalisera quelques réceptions en Nord-Drôme.
-La SAP (Section atterrissage et parachutage) dont l'officier d'opération est Henri Faure, responsable Ardèche, Drôme, et Vercors, reçoit ses avions depuis Londres. La réception se fait sur le terrain « Agonie » à Eymeux.
-Le SARF, réseau d'Alger, dont l'officier d'opération Émile Pougnon couvre, avec Dieulefit et Nyons, une région Sud-Drôme qui se superpose avec celle d' « Alain ». Après son arrestation le 3 mai 1944 à Valence, son adjoint « Richard » (Roger Labbry) prend la direction des opérations. Il reçoit ses avions d'Alger.

Courant juin 1944, sur les instructions de Koenig qui veut unifier les FFI (Forces françaises de l’intérieur), les comités de réception et de parachutages sont placés sous l'autorité de Henri Faure qui laisse l'Ardèche à son adjoint Firmin Faure et le Vercors-Drôme-Isère à « Bob » (Robert Bennes). Le Nord-Drôme est confié à « Constant » (Léon Faille), et le Sud-Drôme à « Alain » et à « Richard », mais c'est la SAP qui contrôle l'ensemble.

S'ajouteront, après le 6 juin 1944, les parachutages organisés par les équipes Jedburgh, par exemple celle de « Noir » (Vuchot) pour le Nord-Drôme. Comme pour les autres organisations de Résistance, les réseaux s'appuient sur des réseaux d'amitiés préexistants dans les communes, et assurent un quadrillage du département. Ces réseaux organisent la réception des parachutages qui permettent d'armer la Résistance, d'abord les groupes-francs, quelques maquis, puis les compagnies FFI après le 6 juin 1944.

D'autres réseaux ont existé dans la Drôme. Il s'agit essentiellement de réseaux de renseignements dont l'implantation et l'activité sont plus ou moins importantes. La plupart sont dépendants du BCRA (Bureau central de renseignement et d’action). Les mieux connus de ces réseaux sont Nestlé-Andromède, Gallia, le NAP (Noyautage des administrations publiques). Les autres réseaux, ou sous-réseaux sont : Agir, Coty, Reims, Sabot, Andalousie, Corvette et Goélette, Phalanx, Ritz-Crocus, Résistance-Fer…

Si ces réseaux s'organisent indépendamment les uns des autres, ils s'appuient sur des Drômois prêts à servir toute structure qui permet de résister. Cela a une conséquence : plusieurs réseaux semblent interconnectés de par les personnes qui les constituent ou celles qui constituent leur état-major supérieur ; ils semblent être des sous-réseaux d'un même réseau. Les mêmes personnes travaillent souvent pour plusieurs réseaux, qui ne sont donc pas étanches. Pons travaille pour l'OSS, puis pour le SOE. Chancel, le pharmacien de Saint-Donat, travaille avec l'OSS, avec Vincent-Beaume, avec Henri Faure. Fernand Lévy, par exemple, est identifié pour trois réseaux : Sabot, Coty, Gallia.

Implication de Drômois dans d'autres réseaux :
On peut mentionner Bruno Larat, qui rejoint dès juin 1940 la France libre et sera arrêté à Caluire, avec Jean Moulin.

Le docteur Tibor Revesz-Long noue des contacts avec le général de Gaulle. Installé à Crest en 1941, il quitte la ville pour la clandestinité en 1943. Il dirige l'ensemble des radio-télécommunications en tant qu'inspecteur national des transmissions du réseau Action. Il crée l'unique école de radios clandestins en France. Il prend comme adjoint Gustave André, instituteur à Chabrillan. Il devient responsable, en août 1943, de l'ensemble des opérateurs radios des deux zones pour la Résistance intérieure.


                                          Various Networks Operating in Drôme

Fifteen networks have branches in Drôme. They mostly specialise in intelligence and receiving airdrops. Some are essentially British or American, and some are from the France-Libre in London and Algiers.

Four networks organized airdrops in Drôme:

-SOE (Special Operations Executive) Buckmaster-Jockey, for whom Francis Cammaerts is responsible. The operations officer was "Alain" (Pierre Reynaud) for Drôme-Sud, Crestois and Diois, and Georges Berruyer for Baurepaire (Drôme-Isère-Nord). It receives its planes from London.

-The OSS (Office of Strategic Services) arrives with "Fred" (Brown) in Drôme; after his departure his deputy «Azur" (Vincent Gaston) carries a few receptions in Drôme-Nord.

-The SAP (Section parachute landing), whose operating officer is Henri Faure, headed in Ardèche, Drôme, Vercors, which receives its planes from London. The reception is on the ground "Agony", in Eymeux.

-The SARF-network, in Algiers, whose operating officer Emile Pougnon covers Dieulefit and Nyons, the southern Drôme region which overlaps that of "Alain". After his arrest on May 3, 1944 in Valencia, his deputy "Richard" (Roger Labbry) takes the lead position. They receive their planes from Algiers.

In June 1944, on instructions from Koenig, who wants to unify the FFI (French Forces of the Interior), the reception committees and drops are placed under the authority of Henry Faure, who leaves his deputy Firmin Faure in control of Ardèche and Vercors-Drôme in the control of "Bob" (Robert Bennes). Drôme-Nord is entrusted to "Constant" (Léon Faille), and Drôme-Sud to "Allain" and "Richard". But it is SAP that controls all.

Added, after June 6, 1944, organised by the airdrops Jedburgh teams, for example that of "noir" (Vuchot) in Drôme-Nord. As with other Resistance organizations, networks are based on pre-existing friendship networks within the municipalities, and provide a grid for the district. These networks organise the reception of the parachutes that can arm the Resistance, first with the groupes-francs as well as with some maquis, then with FFI groups after June 6, 1944.

Other networks exist in Drôme as well. These are essentially networks of information whose locations and activities have more and less importance than one another. Most are dependent on the BCRA (Bureau central de renseignements et d'action). The best known of these networks is Nestlé-Andromède, Gallia, and NAP (Noyautage des administrations publiques). Other networks and sub-networks are: Agir, Coty, Reims, Sabot, Andalousie, Corvette et Goélette, Phalanx, Ritz-Crocus, Résistance-Fer…

If these networks are organised independently of each other, they rely on Drômois; ready to serve any structure that could resist. This has a consequence: several interconnected networks seem by persons who are or are not in the higher headquarters to be sub-networks of the same network. The same people often work for the same networks, which are not watertight. Pons works for the OSS, then for the SOE. Chancel, a pharmacist in Saint-Donat, works with OSS, with Vincent Baurne, with Henri Faure. Fernand Levy, for example, is identified with three networks: Sabot, Coty, and Gallia.

Drômois involvement in other networks:

One could mention Larat Bruno, who joins France-Libre in June 1940 and will be stopped at Caluire with Jean Moulin.

Dr. Tibor Revesz Long makes contact with General De Gaulle. Located in Crest in 1941, he leaves the city for the underground in 1943. He leads all radio communications as inspector of the national signal network of Action. He creates the unique clandestine radio school in France. Deputy Gustave André is a teacher at Chabrillan. He becomes responsible, in August 1943, for all radio operators for the two zones of the Resistance.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Patrick Martin et Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

Maquis : de la planque de réfractaires aux camps de maquisards haut ▲



Pour beaucoup, le « maquis », les « maquisards » sont deux termes qui signifient pour beaucoup la Résistance. Les maquis constituent aux yeux des gens la forme de Résistance la plus visible et la plus populaire.

La Drôme avait plusieurs atouts favorisant l’implantation de lieux de rassemblement :

- Tout d’abord sa géographie. Le nord du département est une région de collines souvent très boisées. À l’est, dans la partie centrale et méridionale, ce sont les Préalpes au relief tourmenté (Diois et Baronnies). Dans le massif du Vercors, à l’accès difficile, jugé à tort comme une forteresse imprenable, ont été implantés plusieurs maquis.

- Ensuite, une désertification des zones montagneuses a libéré nombre de fermes ou bergeries, offrant ainsi un toit à ceux qui cherchaient à se cacher.

- Enfin, la vallée du Rhône, si elle est moins propice à ces implantations, est un objectif stratégique de première importance.

- Il faut bien sûr y ajouter la volonté et la détermination d’hommes et de femmes souhaitant s’engager dans la lutte. Les maquis n’ont pas été les formes premières de la Résistance qui s’est organisée d’abord dans les villes. Leur nécessité est apparue après les réquisitions du STO même si la plupart des jeunes se cachèrent dans des fermes, chez des amis. Après le 6 juin 1944, les effectifs ont décuplé.


Les hommes des maquis devaient résoudre de nombreux problèmes : logement, nourriture, vêtements, chauffage, armement, encadrement, sécurité, soins aux blessés et malades, etc. Pour répondre à ces besoins, ils devaient monter des opérations pour se procurer des vivres, du tabac, des tickets d’alimentation, du carburant, etc. L’armement était obtenu soit par des coups de main, soit par les parachutages alliés.

Les maquis ont dû faire face au manque de formation des jeunes et l’organiser. Le sabotage des voies ferrées, des lignes électriques, les attentats contre les occupants et les collaborateurs, les coups de main dans les mairies, dans les chantiers de jeunesse, les gendarmeries étaient les actions le plus souvent perpétrées. Elles se sont amplifiées en août 1944, pour la libération.

Les maquis ont pu vivre aussi grâce à la solidarité des habitants qui, pour la très grande majorité, n’ont pas révélé leur existence, ont contribué à leur ravitaillement, les ont alertés en cas de danger. Les maquis ont dû souvent changer de lieu pour échapper aux attaques de la Milice, des GMR, des occupants italiens ou allemands.


                                       Maquis

For many, the "maquis" and the "maquisards" are two terms that mean a lot for the Resistance. The maquis constitute in the eyes of the people the most visible and popular form of the Resistance.

Drôme has several advantages favoring the establishment of places of assembly:

-First, its geography. The northern part of the district is often hilly and wooded. In the east, as in other parts of central and southern Europe, it has the Préalpes (Diois and Baronnies). In Vercors, which is difficult to access, and wrongly believed to be an impregnable fortress, are implanted several underground forces.

-Next, desertification of mountain areas releases a number of farms and sheep, which provide shelter for those who seek to hide.

-Finally, the Rhone valley, though less prone to these settlements, is still an important strategic objective.

-The will and determination of men and women wishing to join the fight must of course be added. The Maquis are not the first forms of resistance, which is first organized in cities. The need for the maquis arises after the submissions of the STO (Service du travail obligatoire), although most young people hide on farms and in the homes of friends. After June 6, 1944, numbers increase tenfold.

The men of the maquis have to solve many problems: housing, food, clothing, heating, weapons, leadership, safety, care for the wounded and sick, etc... To meet these needs they have to mount operations to obtain food, tobacco, food stamps, fuel, etc...Armament is obtained either through raids or by Allied troop air drops.

The maquis face a lack of youth training and organisation. The sabotage of railways, power lines, attacks against occupiers and collaborateurs, and raids in town halls and youth camps. Police stations are where these actions are most often perpetuated, and increase in number after August 1944, for libération.

The maquis also live in solidarity with people who, for the vast majority, do not reveal their existence, but contribute supplies and alert in the case of danger. The maquis is often forced to change their attack escape positions in order to avoid the militia, the GMR (Groupes mobiles de réserve), and Italian and German occupiers.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Jean Sauvageon
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.