Stéphane Fuchs (1906-1970)

Né en 1906 à Lagny (Seine-et-Marne), Stéphane Fuchs est issu d’une famille d’origine alsacienne et protestante. Médecin, il rejoint la Résistance au sein du réseau franco-polonais F2 au sein duquel il devient l'un des responsables du secteur Marseille -Port-Vendres. Arrêté à Marseille fin 1941, il est incarcéré à Aix, Nîmes puis Eysses où il devient le représentant des détenus gaullistes auprès du directeur de la centrale. 

Stéphane Fuchs est déporté le 2 juillet 1944 de Compiègne à Dachau dans le convoi dit « train de la mort » puis transféré à Natzweiler le 22 juillet 1944. A son retour de déportation, Stéphane Fuchs devient le premier président de l’amicale des anciens d’Eysses. 

Décédé le 4 octobre 1970 à Paris, il fut incinéré au crématorium du cimetière du Père-Lachaise et ses cendres transférées au cimetière de Rothau (Bas-Rhin) en mai 1971.

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1906-1940 : le médecin haut ▲

Né en 1906 à Lagny (Seine-et-Marne), Stéphane Fuchs est issu d’une famille aisée d’origine alsacienne et protestante, apparentée à la famille Boegner. Stéphane choisit, comme son père, d’épouser la carrière médicale et sa formation intellectuelle doit beaucoup au pasteur Boegner, ainsi qu’à son frère, André, pasteur à Strasbourg. Marié et père d’un enfant, il est externe aux hôpitaux de Paris de 1928 à 1932. Il soutient sa thèse de médecine le 7 juillet 1932.

Mobilisé comme médecin lieutenant le 12 septembre 1939 à l’ambulance médicale d’armée 93 à Marseille, il rejoint le 6e régiment de tirailleurs marocains le 11 janvier 1940. Stéphane Fuchs est démobilisé le 5 septembre 1940 à Bourg. 

1940-1943 : au sein du réseau F2 haut ▲

Fin 1940, Stéphane Fuchs rejoint la réseau Marine comme agent de renseignement. Il travaille en étroite collaboration avec l'officier polonais Tadeusez Jekiel. Il semblerait que Fuchs ait également eu des contacts à Paris, Lyon et Vichy avec diverses organisations de résistance telles que Liberté, Vérité ou Les Petites Ailes. Afin de couvrir ses activités clandestines, il installe chez son ami, le docteur Marion-Gallois, 26 boulevard d'Athènes à Marseille, le siège d'une revue fictive, "La France médicale".  Stéphane Fuchs devient l'un des responsables du secteur Marseille - Port-Vendres du réseau Marine avec Toussaint Raffini. En février 1941, le réseau Marine est rattaché au réseau franco-polonais F2 et prend le nom de PO4 Marine.

Arrêté à Marseille en décembre 1941, il est jugé par la section spéciale de la cour d’appel d’Aix-en-Provence et condamné à trois ans de prison le 10 mars 1942. 

1943-1944 : Eysses haut ▲

Stéphane Fuchs arrive à Eysses le 15 octobre 1943 après avoir été incarcéré à Aix puis à Nîmes. A Eysses, une organisation se met en place au sein des internés. Le directeur de la prison accepte de rencontrer régulièrement les deux délégués désignés par les détenus politiques : Stéphane Fuchs et Henri Auzias. Ceux-ci lui présentent les doléances des détenus. Auzias et Fuchs s'imposent alors comme les leaders du collectif d'Eysses. De tendance gaulliste, Stéphane Fuchs théorise l'esprit de résistance qui l'anime dans un texte écrit au quartier cellulaire d’Eysses, intitulé "perdons-nous notre temps en prison ?".

1944-1945 : la déportation haut ▲

Le 30 mai 1944, Stéphane Fuchs est livré aux Allemands avec ses co-détenus. Il est déporté le 2 juillet 1944 de Compiègne à Dachau dans le convoi dit « train de la mort ». Au moment du départ pour l'Allemagne, les anciens d'Eysses parviennent à rester groupés (une trentaine dans un wagon, une vingtaine dans un autre). Ils organisent la répartition des vivres et de l'eau, se préoccupent de l'hygiène, grâce notamment à l'autorité des deux médecins du groupe, Paul Weil et Stéphane Fuchs. Les deux hommes réussissent à imposer la discipline entre les déportés. La solidarité entre les Eyssois a sans nul doute joué et elle explique, en partie, une relative sous-mortalité à l'intérieur de ce groupe. Arrivé à Dachau le 5 juillet 1944, Stéphane Fuchs est transféré à Natzweiler le 22 juillet 1944 puis dans les camps du Neckar où il restera jusqu’en avril 1945.

1945-1970 : l'après-guerre haut ▲

A son retour de déportation, Stéphane Fuchs devient le premier président de l’amicale des anciens d’Eysses. Spécialisé dans la médecine du Travail et l’hygiène industrielle, il devient expert et chargé de mission au Bureau international du Travail à Genève.

Décédé le 4 octobre 1970 à Paris, il fut incinéré au crématorium du cimetière du Père-Lachaise et ses cendres transférées au cimetière de Rothau (Bas-Rhin) en mai 1971.